Orages d'acier

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Orages d'acier (In Stahlgewittern)
Auteur Ernst Jünger
Genre Journal, Autobiographie
Pays d’origine Allemagne
Éditeur Première édition à compte d'auteur
Date de parution 1920

Orages d'acier (In Stahlgewittern, 1920) est le premier livre d'Ernst Jünger. Il s'agit d'un récit autobiographique sur son expérience de la Première Guerre mondiale qu'il a vécu comme soldat de bout en bout. Il s'agit de son livre le plus lu encore aujourd'hui, et celui qui lui a assuré une importante notoriété dès les années vingt, en particulier dans les cercles nationalistes et chez les ligues d'anciens combattants dont ceux du Stahlhelm.

Sommaire

[modifier] Histoire du texte

Jünger s'est basé pour écrire ce récit d'un jeune lieutenant de l'armée allemande, engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale, sur les seize carnets qu'il a tenus durant toute la période de la guerre. L'écrit sous sa forme actuelle est le résultat d'un travail de composition et de réécriture des années d'après-guerre et même au-delà. Les éditions allemandes successives au cours des années vingt et trente présentent des différences textuelles importantes et l'édition défintive, la septième, date de 1978[1]. Le livre a été publié pour la première fois en 1920 à compte d'auteur. Jünger voulait à l'origine intituler son livre Le Rouge et le Gris en référence à Stendhal et a finalement opté pour une image empruntée aux sagas islandaises[2] dans un poème scaldique[3].

Le livre a fait l'objet de nombreuses traductions dans neuf langues différentes[4].

[modifier] Description

Le témoignage porté par le livre est celui d'un héros militaire. Jünger a été blessé quatorze fois et a souvent combattu en première ligne dans les troupes de choc. Avec le grade de lieutenant, il comptait, avec le capitaine Erwin Rommel, parmi les plus jeunes soldats à avoir été décorés de l'ordre Pour le Mérite, distinction la plus prestigieuse de l'armée allemande. Ils étaient également les seuls officiers subalternes à se distinguer par cette décoration.

Contrairement aux autres témoignages littéraires publiés sur la guerre des tranchées, ici, la peur ou le sentiment d'horreur ne sont pas perceptibles face au déchaînement de la violence. Quand il s'agit de décrire les blessures ou les cadavres, la description demeure « clinique » et détachée. La langue de l'auteur prend en revanche plus d'élan et de richesse lorsqu'il s'agit de décrire l'émotion du combat, l'ardeur qui s'empare de lui au moment de l'assaut, la satisfaction d'avoir abattu un adversaire, sans jamais éprouver de haine à son égard.

[modifier] Réception

André Gide a écrit : « Le livre d'Ernst Jünger sur la guerre de 14, Orages d'acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'ai lu, d'une bonne foi, d'une honnêteté, d'une véracité parfaites »[5].

[modifier] Bibliographie

  • (de) Johannes Volmet, Ernst Jünger : « In Stahlgewittern », Wilhelm Fink, Munich, 1985.
  • (de) Wojciech Kunicki, Projektionen des Geschichtlichen. Ernst Jüngers Kriegstagebüchen an dem Fassungen von « In Stahlgewittern », Peter Lang, 1993.
  • (de) John King, « Wann hat dieser Scheißkrieg ein Ende » Writing and rewriting the First World War, édition Antaios, 2003[6].

[modifier] Notes et références

  1. Julien Hervier, « Orages d'acier – Notice » in Ernst Jünger, Journaux de guerre. 1914-1918, Bibliothèque de la Pléiade, 2008, p. 707.
  2. Julien Hervier, Entretiens avec Ernst Jünger, Gallimard, 1986, p. 26.
  3. Sagas islandaises, trad. Régis Boyer, Bibliothèque de la Pléiade, p. 102.
  4. Julien Hervier, op. cit., p. 715.
  5. André Gide, Journal, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, t. II : 1926-1950, p. 848.
  6. Publication d'une thèse de 1999 disponible en ligne (en) ici