Utilisateur:Omar86/Années Yasser Arafat au Liban

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Sommaire

[modifier] De 1973 à 1982, établissement au Liban

[modifier] Septembre noir

Lors de la guerre des six jours, des milliers de nouveaux réfugiés et des fedayins palestiniens s’installent en Jordanie et feront de ce pays la base de la lutte armée. Après le rapt de trois avions par quatre Palestiniens du FPLP et leur destruction sur le sol jordanien[1] et la tentative d’assassinat raté à son encontre[2], le roi Hussein ordonne, le 17 septembre 1970, le massacre de dizaines de milliers de Palestiniens, qu’ils soient fedayins ou civils. Le 27 septembre au Caire, Nasser, vingt-quatre heures avant sa mort, obtient la fin de la tuerie en imposant un accord entre le roi Hussein et Yasser Arafat. Cet épisode dramatique est connu sous le terme de Septembre noir. Après plusieurs tentatives infructueuses de négociations avec le roi Hussein , Munib Masri , le Palestinien le plus haut dans le cabinet de Wasfi Tal ,réussit à emmener avec lui Arafat pour rencontrer le roi . Atteignant la ville de Jarash ,il se dirige vers la Syrie d’où il prend la route du Liban avec 2000 de ses combattants [3]. Chassés du pays, Arafat et le Fatah s’installent au Liban. Arafat devient le commandant en chef des forces révolutionnaires palestiniennes deux ans plus tard, et en 1973, le dirigeant du département politique de l’OLP. La nouvelle charte définie à Beyrouth prévoit de « s’attaquer aux intérêts sionistes partout dans le monde » et de « soulever la base libanaise aux côtés des Palestiniens »[4].


En septembre 1970, chassé de Jordanie par les troupes du roi Hussein de Jordanie, Arafat s’établit au Liban[5]. Le gouvernement central du Liban, fragilisé, permet à l’OLP d’opérer presque comme un État indépendant. L’OLP commence alors des attaques d’artillerie et des infiltrations militaires contre Israël. Au Liban, Yasser Arafat contrôle les rentrées de fonds pour l’OLP. Le ministre syrien de la Défense, Moustafa Tlas, raconte qu’un jour une délégation d’hommes d’affaires koweitiens a remis à Arafat un chèque de 800 000 dollars rédigé à l’ordre de l’OLP . Arafat l’a fait refaire à son nom. Tlas ajoute « Chaque fois qu'un chef d'Etat arabe veut lui remettre un chèque, il insiste pour qu'il soit rédigé à son ordre. Ainsi personne ne peut rien faire » [6].

[modifier] La recherche de la paix

Selon un diplomate américain « après la guerre de Kippour, la recherche de la paix occupait une bonne partie du temps d'Arafat » . Le sommet Arabe organisé à Alger en novembre 1973 admit l’idée d’une démarche progressive vis-à-vis d’Israël en libérant d’abord les territoires occupés. L’OLP est alors désigné comme seul représentant des palestiniens dans le but de faire adhérer Arafat à cette idée, ce qu’il accepte. Pour faire adopter cette idée par les Palestiniens, il réunit dans ce but la douzième conférence du Conseil national palestinien . Pour faire face aux oppositions internes à l’OLP , il ajoute au comité exécutif quatre nouveau membres de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza . Les habitants des territoires occupés et notamment les Cisjordaniens étaient favorables à un règlement pacifique du conflit. Dans le même temps Arafat essaya de prendre contact avec les États-Unis pour inciter Israël à reconnaître l’OLP. Il proposa la protection de l’OLP des ressortissants et intérêts américains dans ses régions d’influence . Israël pris alors contact avec la Jordanie pour essayer d’éviter que l’OLP ne joue le rôle de négociateur palestinien [7] . La nouvelle orientation d’Arafat divisent l’OLP . Le FPLP gèle son adhésion,il est suivi par le FPLP-CG , Front de libération arabe et certains groupes palestiniens comme l’Union général des étudiants palestiniens et les opposants d’Arafat recourent à la violence pour l’affaiblir . En Avril 1974 , le FPLP-CG mena plusieurs raids sur les villes cd Kiryat Shmonah et Maalot ainsi que d’autres attaques dont Israël s’en sert pour refuser de discuter avec l’OLP et Arafat qui tenta en vain de faire comprendre que ni lui , ni l’OLP étaient responsable de ces attaques [8] .

[modifier] La bataille diplomatique à l’ONU

L’année 1974 constitue, pour Yasser Arafat, une année importante d’avancées politiques à caractère "pacifiste". Le 14 mai, l’ONU reconnaît l’OLP par 105 voix contre 4 comme représentant du peuple palestinien. Au mois de juin de la même année, l’OLP adopte le principe de création d’un État palestinien sur les territoires qui seront libérés, et en novembre, son président reconnaît implicitement l’existence d’Israël en appelant, durant l’Assemblée générale de l’ONU, toutes les parties à rechercher une solution pacifique pour la Palestine. Le 21 octobre à Beyrouth, il rencontre Jean Sauvagnargues, ministre des Affaires étrangères français à l’époque, qui devient ainsi le premier chef de la diplomatie occidentale à recevoir Arafat [9]. En novembre 1974, l’Organisation est admise comme membre observateur à l’ONU[5], faisant d’Arafat le premier représentant d’une organisation non gouvernementale à participer à une session plénière de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies. Arafat déclare ne pas vouloir « que soit versée une seule goutte de sang, juif ou arabe », et ne pas vouloir « que les combats se poursuivent »[10] mais n’abroge pas la partie de la charte de l’OLP visant la fin du sionisme étatique. Les chefs d’États arabes admettent l’OLP comme membre à part entière de la Ligue arabe, le 26 octobre 1976, lors du 8ème sommet arabe à Rabat. Cette résolution implique également « l’obligation de tous les pays arabes de préserver l’unité palestinienne et de s’abstenir de toute ingérence dans les affaires palestiniennes. »[11]. En 1976, le massacre de Damour, commis principalement par les milices palestiniennes, déclenche la guerre civile libanaise.

[modifier] Intervention israélienne au Liban

Icône de détail Article détaillé : Opération Paix en Galilée.

[modifier] Organisation et affrontement

Israël s’allie avec des chrétiens libanais. Deux attaques majeures au Liban sont organisées. La première, Opération Litani (1978), permet à l’armée israélienne et à l’armée du Sud Liban (sous contrôle israélien), de prendre le contrôle d’une étroite bande de terre, la zone de sécurité, jusqu’à son retrait en 1985. Au terme de la seconde opération, dite Opération Paix en Galilée (1982), 15 000 Palestiniens dirigés par Arafat affrontent 85 000 soldats israéliens. Les palestiniens sont répartis en quatre brigades d'infantrie et trois bataillons . Il dispose de 250 pièces d'artillerie ,300 postes de tir de missiles antichar Sagger et 200 canons antiaériens ZSU-23 montés sur camionnettes et une centaine de vieux char T-54 et T-34/85 [12]. La brigade Castel soutenue par le 460e bataillon blindé palestinien est déployé le long de la route côtière . La brigade Yarmouk est déployé entre Nabatiyeh et Jezzine . La brigade Karameh occupe la zone du Fatah land et le brigade Ein Jaloud est retranchée à Beyrouth pour protèger le quartier general de l'OLP . Arafat garde le controle direct de son artillerie [13].La structure de commandement qu’il avait imaginé sur le terrain s’effondre ,les officiers sur lesquels il comptait prennent la fuite. Said Aburich décrit cette situation comme suit : « La légendaire tendance d'Arafat à s'entourer d'incapables flagorneurs et son manque d'organisation coutaient cher aux Palestiniens » [14]. Arafat lance des appels dans les médias pour demander de l’aide aux pays arabes qui ne bougent pas. La Ligue arabe ne jugea même pas utile de se réunir. Même la Syrie avec laquelle Arafat a mis un plan d’urgence en cas d’invasion israélienne signe une trêve unilatérale avec Israël qui occupe le Liban Sud au terme du conflit[15]. 12000 fedayins se trouvent encerclés dans les quartiers ouest de Beyrouth gardant ainsi en otages les 350000 habiants de la zone[16] .

[modifier] Le départ

Washington essaie de trouve une solution à la crise . Le 27 juin 1982 , Philippe Habib propose aux Palestiniens de déposer leurs armes et de quitter Beyrouth sous la protection des soldats syriens et supervisés par la CICR en échange de l'arret de l'invasion israélienne . Cette proposition est rejette cete prposition qui l'interpréte comme un signe de faiblesse[17]. Suite à ce refus ,Sharon décrète le siège de Beyrouth et Israel décide d'accroitre la pression libanaise contre l'OLP pour pousser Arafat à quitter la capitale libanaise . Le 1er Aout , plus de dix mille soldats israéliens franchissent la ligne verte .Les unités de l'armée progressent mais Arafat n'est plus une cible prioritaire . Il se murmure que plusieurs tireurs d'élites des forces spéciales seraient parvenus à l'approcher mais n'a jamais reçu les ordres de tirer [18]. C’est au cours de cette seconde opération, lors du siège de Beyrouth par l’armée israélienne, que des civils palestiniens (entre 800 et 3500 selon les sources) sont massacrés dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila par les milices chrétiennes. L’implication supposée d’Ariel Sharon, alors ministre de la Défense d’Israël, dans cette opération aura un impact négatif sur les pourparlers de paix lorsqu’il accède aux fonctions de Premier ministre, le 17 février 2001.

Pendant la période libanaise, les camps palestiniens deviennent de plus en plus indépendants. De sa base de Beyrouth, l’OLP prend en charge les services sociaux aux réfugiés palestiniens. Mais dans le même temps, elle arme et organise les groupes de fedayins qui lancent des attaques contre Israël et ses intérêts.

[modifier] Retrait du Liban

En 1982, en pleine guerre du Liban, Arafat échappe à la mort en quittant de justesse un immeuble réduit à terre par une bombe israélienne[19]. Il est forcé de quitter Beyrouth, assiégée par l’armée israélienne, le 30 aout 1982 . Arafat est l'un des derniers à quitter la ville à bord d’un navire vers la Grèce puis la Tunisie ce qui désorganise en partie ses rentrées financières. Au total ce sont 14656 personnes qui quittent la ville sous la protection de la force multinatinale[20] Le président tunisien, à l’époque Habib Bourguiba, était peu enclin à héberger Arafat mais finit par accepter après les pressions de la Ligue Arabe et de sa femme [21] . Un an après, Arafat revient à Tripoli. Dès le mois de septembre, les partisans d’Arafat sont repoussés par des dissidents de l’OLP dirigés par Abou Moussa épaulés par des troupes syriennes[22] vers les camps de réfugiés de Tripoli. Yasser Arafat est contraint à l’exil. Farouk Kaddoumi demande à l’URSS de protéger les navires quittant le port de la ville pour assurer le départ d’Abou Ammar mais les Soviétiques refusent. Farouk Kaddoumi demande alors l’aide des Français qui acceptent. L’URSS justifie son refus par la volonté d’éviter tout conflit avec les USA[23]. Arafat et 4000 de ses partisans quittent Tripoli sur des bâtiments grecs protégés par la marine française[24]. Il installe son quartier général dans la ville de Borj Cedria tout près de Tunis où il vit constamment sur ses gardes. Il n’a pas de domicile fixe et ne dort jamais plus d’une nuit au même endroit[25]. Il accepte la dispersion de ses forces combattantes. Arafat évite la mort le 1er octobre 1985 lorsqu’un avion de chasse israélien F-15 bombarde le siège de l’OLP à Tunis où devait de tenir un meeting entre les dirigeants du mouvement auquel Arafat arrive en retard[26]. Cette opération intervient après l’assassinat de trois Israéliens à Chypre. Malgré le renoncement au terrorisme de l’OLP en novembre 1985 au Caire, l’organisation est impliquée dans plus de 100 actes terroristes lors des deux années suivantes[27] .

[modifier] Sources

  1. Yasser Arafat Arabes 48 (consulté le 22 novembre 2006)
  2. La tache de Septembre noir, L’Humanité (consulté le 4 décembre 2006)
  3. Yasser Arafat par Said.K.Aburish p 177
  4. La représentation du conflit israélo-palestinien à travers le traitement médiatique de l’« ère-Arafat » de Pommeray Anica (consulté le 18 novembre 2006)
  5. ab Fil info France (consulté le 27 octobre 2006)
  6. Arafat, la poudre et la paix p 199
  7. Yasser Arafat par Said.K.Aburish p 212
  8. Yasser Arafat par Said.K.Aburish p 213
  9. La première visite d’Arafat à Paris L’Express, Yves Cuau (consulté le 20 décembre 2006)
  10. Yasser Arafat à l’Onu, un discours qui vit encore Saphir news (consulté le 20 décembre 2006)
  11. L’internaute (consulté le 28 octobre 2006)
  12. Tsahal de Piere Razoux p350
  13. Tsahal de Pierre Razoux p351
  14. Yasser Arafat par Said K.Aburish p. 259
  15. Yasser Arafat par Said K.Aburish p. 260
  16. Tsahal de Pierre Razoux p369
  17. Tsahal de Piere Razoux p370
  18. Tsahal de Piere Razoux p374
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  20. Tsahal de Piere Razoux p374
  21. Tsahal , Pierre Razoux, 2006, p.374
  22. tirées de Pierre Razoux, Tsahal, 2006, p.383
  23. Ayyam Al-sayyed Al-arabi, diffusé sur Al-Arabiya le 23 novembre 2006
  24. La dissidence palestinienne : Les luttes fratricides (consulté le 23 novembre 2006)
  25. Erreur de citation Aucun texte indiqué. ; $2 ; consulter la .
  26. (en)A Life in Retrospect: Yasser Arafat Time magazine (consulté le 17 novembre 2006)
  27. Portail d’un leader (malmené) Université Laval (consulté le 7 décembre 2006)

[modifier] Bibliographies