Odilon Redon

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Odilon Redon

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Naissance 22 avril 1840
Bordeaux
Décès 6 juillet 1916
Paris
Nationalité France France
Activité(s) Peintre
Maître Stanislas Gorin
Mouvement artistique symboliste
Influencé par Rodolphe Bresdin
Illustration : Autoportrait 1880, Musée d'Orsay

[[Image:Odilon Redon - Sita.jpg|thumb|Sita, 1893, pastel 53,6cm x 37,7 cm, The Art Institute Of Chicago.]]

Odilon Redon, né le 22 avril 1840 à Bordeaux et mort le 6 juillet 1916 à Paris, fut un très grand peintre symboliste de la fin du XIXe siècle et un coloriste hors pair. Son art explore les méandres de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreint des mécanismes du rêve.

Sommaire

[modifier] Biographie

Son père épouse sa mère, une créole d’origine française, aux Amériques. Ils reviennent en France cinq ou six ans plus tard. Ce voyage va avoir une influence sur le peintre : ce goût de rêve fécond, ce besoin d’imagination et d'évasion, notamment le motif récurrent de la barque dans son œuvre, s’inscrivent dans cette perspective. Redon est dès le départ un artiste spirituellement apatride.

D'une nature fragile, il est confié à une nourrice puis à son oncle, à la campagne, et passe son enfance entre Bordeaux et le domaine de Peyrelade, près de Listrac dans le Médoc ; c’est là vers six ans en plein isolement de la campagne que les fusains verront le jour, dans cette nature pleine de clairs-obscurs et de nuances propres à éveiller chez le jeune garçon ce monde étrange et fantasmagorique, ce sentiment subjectif qui sera l'essence même de son œuvre, et qui est encore aujourd'hui une énigme.

Il s’en va à travers champs, vignes et bois, observe, considère les ombres, apprécie le contraste de la terre avec l'azur du ciel et de la lumière. À sept ans, une vieille bonne le mène à Paris pour quelques mois, où il découvrira les musées. Il reste devant les toiles, silencieux et subjugué. Les tableaux figurant des drames frappent l’esprit de l'enfant. De retour à Bordeaux, scolarisé, il obtiendra un prix de dessin avant que de savoir lire, il est morose et inattentif et gardera le souvenir « le plus triste et le plus lamentable » de cette période. Il décide d'être artiste, sa famille y consent, il continue ses études et prend des leçons de dessin et d’aquarelle avec son premier maître Stanislas Gorin, élève d’Eugène Isabey, il découvre Millet, Corot, Gustave Moreau.

Sous l'influence de son père, il tentera des études d'architecture, mais contrairement à son frère cadet Gaston devenu architecte Prix de Rome, il échouera à l'examen. Il se lie d’amitié avec le botaniste Armand Clavaud qui l'initie aux sciences et à la littérature, se passionne pour Darwin et Lamarck et aux recherches de Pasteur, lit les Fleurs du mal de Baudelaire, se forme à la technique de l'eau-forte et à la sculpture. À Paris, il entre dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, mais les relations entre le maître et l'élève sont douloureuses et négatives.

l’Araignée qui pleure, fusain, 1881
l’Araignée qui pleure, fusain, 1881

À Bordeaux, il est très lié avec Rodolphe Bresdin qui lui apprend la gravure et commence une série de onze eaux-fortes sous la direction de cet artiste dont l’art onirique est libre de tout formalisme: Le Gué tirées en 1866 dans une inspiration orientaliste et romantique influencée par Delacroix qu’il connaît de vue. Il participe comme simple soldat aux combats sur la Loire pendant la guerre de 1870. Après la guerre il s’installe à Montparnasse jusqu'en 1877, mais l'été, retourne à Peyrelebade et passe l’automne en Bretagne. Il fréquente le salon littéraire et musical de Madame Rayssac, rencontre Fantin-Latour, Paul Chevanard, le musicien Ernest Chausson. Il séjourne à Barbizon pour y étudier les arbres et les sous-bois. En 1878, il voyage pour la première fois en Belgique et en Hollande et commence l'année suivante à être reconnu pour son premier album de lithographie intitulé Dans le Rêve — il fait de la « lithographie de jet » —, se montre précurseur de la psychanalyse et cherche à travers les rêves la descente dans l'inconscient, lequel lui permet de révéler les sources de son inspiration et de décrire son monde personnel voué à l'exploration de l’imaginaire. En 1884, Joris-Karl Huysmans publie À rebours avec un passage consacré à Odilon Redon.

Les années 1890 et le début du siècle sont une période de transformation, de mutation, c'est l'abandon de ses noirs, il commence à utiliser le pastel et l'huile, et la couleur dominera les œuvres du reste de sa vie. Eve est son premier nu féminin réalisé d’après modèle. En 1899, il est présenté par Maurice Denis aux Nabis, groupe d'artistes qui compte parmi ses membres Gauguin. En 1900, Maurice Denis peint l’Hommage à Cézanne — Redon y est représenté debout devant une toile de Cézanne, entouré de Bonnard, Édouard Vuillard, Roussel, Paul Sérusier, Mellerio et Ambroise Vollard. Il travaille avec Mallarmé. Une exposition Odilon Redon a lieu à la galerie Durand-Ruel en 1900. Il voyage en Italie avec Robert de Domecy. Il exécute des peintures décoratives pour son ami Ernest Chausson, ainsi que pour le château, en Bourgogne, de son ami et mécène, Robert de Domecy. En 1901 il participe au Salon de la Libre Esthétique à Bruxelles et au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts à Paris. Son ami d’enfance, le peintre Charles Lacoste, l’introduit en 1903 auprès de Gabriel Frizeau, mécène bordelais passionné d'art et de belles-lettres. La légion d'honneur lui est attribuée. En 1904 une salle lui est entièrement consacrée au Salon d'Automne comportant soixante-deux œuvres. En 1908, Odilon voyage à Venise et en Italie avec sa femme, son fils et Arthur Fontaine, il réalise ses premiers cartons de tapisserie pour la manufacture des Gobelins à la demande de Gustave Geffroy.

Portrait de Violette Heymann
Portrait de Violette Heymann

Il passe l'été à Bièvres à la villa Juliette qu'il loue après le décès de Juliette Dodu, la demi-sœur de sa femme, n'ayant pu racheter la villa de sa belle-sœur.

Mellerio en 1913 publie un catalogue de ses eaux-fortes et lithographies. La même année, l'Armory Show présente quarante de ses œuvres au continent américain à New York (International exhibition of Modern Art), Chicago et Boston, où le Nu descendant l'escalier de Marcel Duchamp fera scandale.

Il a publié de son vivant une intéressante autobiographie où sont évoqués ses rapports avec le milieu artistique et les ambitions artistiques et spirituelles de son époque. Il meurt le 6 Juillet à Paris ; son fils Ari n’a pu arriver à temps du front. Une huile sur toile, La Vierge, est laissée inachevée sur le chevalet de l’artiste. Il est inhumé dans le petit cimetière de Bièvres, l’« âme du roi des mondes imaginaires » repose là sous une pierre tombale régulièrement fleurie.

[modifier] Citations

  • « L'artiste vient à la vie pour un accomplissement qui est mystérieux. Il est un accident. Rien ne l’attend dans le monde social. »
  • « Il faut respecter le noir. Rien ne le prostitue »

[modifier] Œuvres

  • Saint Sébastien, 1840 (musée d'Art moderne et contemporain, Strasbourg)
  • Barbizon en automne, 1840 (Musée d'Orsay)
  • La Visitation, 1840 pastel (Musée d'Orsay)
  • Rose dans un vase, 1866 (Alger, Musée des Beaux-Arts).
  • Roland à Roncevaux, 1868 (Bordeaux, Musée des Beaux-Arts)
  • Autoportrait, 1880, (Musée d'Orsay)
  • Vie Moderne, 1881
  • L'Araignée, elle sourit, les yeux levés, 1881 lithographie (Musée d'Orsay/Louvre dep. des arts graphiques)
  • La Folie,1885,fusain,(Paris, Musée du Louvre)
  • Les Yeux Clos, 1890 (Musée d'Orsay)
  • Village Breton, 1890 (National Gallery of Art, Washington, DC)
  • Vieillard ailé barbu, 1890 pastel (Musée d'Orsay)
  • Christ en croix, 1905 (Musée d'Orsay)
  • Le Pavot Rouge, v. 1906 (Musée d'Orsay)
  • Rose dans un vase, huile sur toile, 33 x 28 cm, Collection Rau.
  • Le char d'Apollon, huile sur toile, 60 x73 cm, Collection Rau.
  • Céleri-rave, Paris, Musée d'Orsay

[modifier] Liens externes

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