NRT I

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NRT I
Tombeau de Osorkon II

Emplacement Nécropole royale de Tanis
Découverte 27 février 1939
Découvreur Pierre Montet
Fouillé par Pierre Montet
Objets retrouvés Restes de plusieurs viatiques funéraires royaux et sarcophage partiellement intact du prince Hornakht
Classement
Relief peint de la tombe d'Osorkon II
Relief peint de la tombe d'Osorkon II

NRT I est le tombeau qu’Osorkon II s’est fait aménagé dans la nécropole royale de Tanis.

Les fouilles et les études faites sur ce tombeau ont révélé que la pharaon de la XXIIe dynastie a réutilisé, ou usurpé, une tombe royale plus ancienne certainement de la XXIe dynastie, édifiée avant celle, voisine, de Psousennès Ier. Les niveaux d’imbrication des fondations des deux tombes indiquent clairement l’antériorité du monument dans lequel Osorkon s’est fait inhumer en compagnie d’une partie de la famille royale.

Ce tombeau est jouxté au sud-ouest et au sud-est par deux autres sépultures qui découvertes à la suite ou plus tard se révéleront totalement pillées[1].

Sommaire

[modifier] Découverte

C’est la première tombe découverte par la mission Montet en février 1939. Les archéologues s'introduisent à l’intérieur par une brèche antique, créée par les pilleurs de tombe qui dévastèrent les sépultures qu’il contenait. En effet, ce tombeau a toutes les caractéristiques d’un caveau familial dès sa conception. Il comprend quatre pièces principales qui initialement recevront les sépultures du père d’Osorkon, Takélot Ier dans une pièce adjacente à l’antichambre de son propre caveau, puis celle de son jeune fils, le grand prêtre d’Amon de Tanis, Hornakht installé dans sa propre chambre funéraire à côté de son imposant sarcophage qui occupe la presque totalité du caveau en granit qu’il s’était réservé.

Les égyptologues pénétrèrent dans le caveau par le même chemin que les voleurs de tombe, indiquant de fait que l'ensemble avait été visité dès l'Antiquité, probablement peu de temps après la fermeture des tombes. Ils découvrent alors un premier sarcophage anépigraphe et vide placé dans l'antichambre[2]. Après avoir dégagé la pièce ils découvrent l'accès à une autre pièce contenant une seconde inhumation royale avec un massif sarcophage en quartzite blanc, remploi d'une époque antérieure pour un roi Takélot.

Enfin en face d'eux apparaît une porte, obstruée par un bouchon de granit encore en place, qui donne accès au caveau d'Osorkon II.

[modifier] Les sépultures

Restitution en élévation du tombeau d'Osorkon II et des tombes adjacentes
Restitution en élévation du tombeau d'Osorkon II et des tombes adjacentes

Les pièces sont numérotées de 1 à 4 :

  • NRT I,1 : L’antichambre du caveau est séparée par un muret en deux pièces. La première contenait le sarcophage pillé ayant reçu la dépouille de Sheshonq III, qui a été déménagé là de son propre tombeau situé plus au nord dans la nécropole, probablement sous le règne de Sheshonq V. Ce dernier s'est en effet approprié le tombeau de son prédécesseur.
  • NRT I,2 : Le puits d'accès, découvert forcé et dont les déblais qui l'encombraient contenaient les restes de viatiques funéraires, notamment celui de Sheshonq III.
  • NRT I,3 : La tombe de Takélot Ier[3], contenant un sarcophage du Moyen Empire au nom d'un certain Amény. On y accédait par l'autre moitié de l'antichambre. Le tombeau a été pillé dès l'Antiquité mais possédait encore plus de quatre cents oushebti[4], un grand vase en albâtre au nom d'Osorkon Ier, père de Takélot, les vases canopes du roi. Le sarcophage a été forcé par le couvercle et contenait quelques débris de bijoux dont certains au nom également d'Osorkon Ier.
  • NRT I,4 : La chambre funéraire d’Osorkon II. Si le caveau de granit d’Osorkon semblait intact car la porte y donnant accès et le bouchon de granit la bloquant n’avaient pas été endommagés, les fouilles démontrèrent que les voleurs s’étaient introduits par une autre brèche ménagée à l’autre bout du tombeau dans le plafond de la chambre royale. Les pilleurs ne laissèrent que quelques débris du viatique funéraire du pharaon. Ils n'ont pu totalement piller le sarcophage de son fils, le grand prêtre d'Amon de Tanis, Hornakht. Le caveau a livré les vases canopes du roi et de son fils, des fragments de bijoux ainsi que des amulettes et des scarabées de cœurs trouvés dans le sarcophage royal, un coffre en quartzite contenant des oushebti[5], et les parures de la momie du prince[6]. Dans le grand sarcophage en granit ont été retrouvés les ossements de trois personnes.

Il est probable que la triade d'Osorkon, aujourd'hui exposée au musée du Louvre, provienne de ce pillage antique[7].

[modifier] Notes

  1. Il s'agit des tombes NRT II et NRT VII
  2. Nommé lors de la découverte le sarcophage du pauvre roi, son identification n'intervint que plus tard une fois l'étude des vestiges retirés de la tombe analysés. Il s'agissait du sarcophage de Sheshonq III, un des successeurs d'Osorkon II ; cf. J. Yoyotte, appendice IV,10 p. 244
  3. Sur l'identification de caveau, deux hypothèses ont cours. Celle des premiers fouilleurs, qui l'identifièrent à Takélot II, identification largement reprise par la suite y compris dans l'ouvrage de l'exposition Tanis. L'or des pharaons (voir bibliographie), et celle de K. Jansen-Winkeln qui suite à l'étude du viatique funéraire retrouvé ainsi qu'aux inscriptions de la tombe - notamment celle de Kapous l'épouse de Takélot Ier - démontra que le protocole royal devait être attribué à Takélot Ier
  4. L. Aubert, catalogue 32, p. 148-149
  5. Œuvre du Moyen Empire, il s'agit d'un ancien coffre à canopes réutilisé pour le mobilier funéraire du prince grand prêtre ; cf. J. Yoyotte, catalogue 65, p. 212-213
  6. Ibidem, catalogue 87, p. 250-251
  7. Cf. H. W. Müller, La tombe saccagée d'Osorkon II, p. 228, fig. 466

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Montet, La nécropole royale de Tanis. Volume 1: Les constructions et le tombeau d’Osorkon II à Tanis, Paris, 1947 ;
  • Tanis, l’or des pharaons, Association Française d'Action Artistique, 1987 ;
  • Karl Jansen-Winkeln, « Thronname und Begräbnis Takeloth I », dans Varia Aegyptica III, 1987 ;
  • Pierre Montet., Lettres de Tanis – La découverte des trésors royaux - Présentées et commentées par Camille Montet-Beaucour et Jean Yoyotte, Editions du Rocher, 1998 ;
  • Hans Wolfgang Müller & Eberhard Thiem, L'Or de l'Égypte ancienne, Sélection du Reader's Digest, 2000 ;
  • Georges Goyon, La découverte des trésors de Tanis, Pygmalion, 2004.

[modifier] Articles connexes