Norman Delisle

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Norman Delisle est un journaliste québécois.

Journaliste de la Tribune parlementaire de Québec, il est en poste à l’Assemblée nationale de 1972 à 2007. Après ses études classiques, il a obtenu un baccalauréat en philosophie de l’Université Laval avant d’entrer, en 1971, au service des quotidiens de Québécor, soit le Journal de Québec et le Journal de Montréal. En 1974, il acceptait l’invitation de se joindre à la Presse Canadienne jusqu'à la fin de sa carrière en décembre 2007.

Comme journaliste, Norman Delisle a suivi de près tous les grands évènements politiques qui ont marqué l’histoire du Québec depuis le début des années 70. Il a couvert huit campagnes électorales, trois campagnes référendaires, et a suivi avec attention tous les débats parlementaires à l’Assemblée nationale.

Les questions linguistiques l’ont toujours intéressé. Il a été aux premières loges des délibérations qui ont entouré l’adoption de la loi 22 en 1974, et de la loi 101 en 1977.

Il a assisté à la naissance de la Francophonie et a couvert la plupart des sommets francophones qui se sont succédé depuis 1985.

Norman Delisle a notamment été fait en mai 2006 chevalier de l’ordre de la Pléiade pour sa contribution au rayonnement de la culture francophone dans le monde. Cette décoration est une initiative de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.



La Presse Canadienne publiait l'article suivant le 20 décembre 2007, le jour où Norman Delisle prenait sa retraite.


par Jocelyne Richer et Martin Ouellet.

QUEBEC (PC)- L'Assemblée nationale a rendu un vibrant hommage, mercredi, au courriériste parlementaire Norman Delisle, parti à la retraite au terme d'une carrière de plus de 30 ans au service de La Presse Canadienne.

Tour à tour, le président de l'Assemblée nationale, Michel Bissonnet, le premier ministre Jean Charest, le chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, et le leader parlementaire de l'opposition péquiste, François Gendron, ont souligné l'apport du doyen de la Tribune de la presse à la vie démocratique québécoise.

Norman Delisle a laissé "une profonde marque sur le Québec", a commenté le premier ministre, en disant souhaiter que le journaliste, reconnu pour ses connaissances encyclopédiques de la vie politique et parlementaire des dernières décennies, profite de sa retraite pour écrire ses mémoires.

Ainsi, "il pourrait continuer à interpréter le Québec comme seul lui peut le faire, parce que personne ne peut le faire à sa place. Il n'y a pas deux Norman Delisle", a déclaré M. Charest, en qualifiant le reporter d'"irremplaçable".

Quant à lui, le chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, a noté qu'à l'époque où l'Action démocratique naissante était un parti boudé par les médias, Norman Delisle était souvent le seul à suivre les activités de cette formation politique.

Il a dit avoir été impressionné par sa compréhension très fine des résultats électoraux et de ce qu'il fallait en conclure, tout en soulignant la vivacité de son style d'écriture "propre aux grands journalistes d'agences de presse".

Signature bien connue des lecteurs de journaux, Norman Delisle est entré à La Presse Canadienne en 1974, après trois ans passés au Journal de Québec.

Il aura été un témoin privilégié de tous les événements politiques ayant marqué l'histoire du Québec des dernières décennies.

En 35 ans, il aura signé environ 10 000 articles, couvert huit premiers ministres, participé à huit campagnes électorales et trois campagnes référendaires.

Tous ont souligné son attachement particulier à la langue française, comme en fait foi l'hommage que lui a rendu en 2006 l'Assemblée des parlementaires francophones en le faisant chevalier de l'Ordre de la Pléiade, pour sa contribution au rayonnement de la culture francophone dans le monde.

Rappelons que le reporter de La Presse Canadienne a été témoin de la naissance du concept de Francophonie et a couvert la plupart des sommets francophones qui se sont succédé depuis 1985.

Le président de l'Assemblée nationale, Michel Bissonnet, a noté de son côté que le journaliste pouvait "vous donner de mémoire les noms de tous les premiers ministres, les chefs des partis politiques, la plupart des ministres, de plusieurs députés, de même que leur circonscription".

"C'est une référence, une source quasi inépuisable de connaissances sur l'histoire du Québec", a-t-il conclu.

Des hommages rendus par des politiciens à des journalistes, le correspondant du quotidien torontois The Globe & Mail à l'Assemblée nationale, Rhéal Séguin, en a vus de nombreux depuis 1988.

"Mais jamais je n'avais assisté à un hommage aussi empreint de respect. Par son impartialité, sa façon de s'en tenir au fait, sa façon de rapporter les événements sans parti pris, nonobstant ses convictions politiques personnelles, Norman Delisle avait gagné le respect de la classe politique", a-t-il commenté, lors d'un entretien.

Selon lui, Norman Delisle pratiquait un style journalistique en voie de disparition: celui du reporter entièrement dédié à la chose politique et soucieux de rapporter les faits avec objectivité.

"Il se donnait la peine de connaître tous les députés, leur provenance, leur profession, une foule de détails du genre. Il se préoccupait de choses que nous, les généralistes, nous délaissons. On ne s'intéresse plus aux 'backbenchers' comme on devrait le faire", a-t-il analysé.