Noms de l'île de Saint-Domingue

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Carte (en anglais) des Antilles. L'île objet de cet article est celle portant les légendes HAITI et DOMINICAN REPUBLIC.
Carte (en anglais) des Antilles. L'île objet de cet article est celle portant les légendes HAITI et DOMINICAN REPUBLIC.

La deuxième plus grande île des Antilles, découverte par Christophe Colomb est désignée sous divers vocables en français. Cette page vise à référencer les usages de la francophonie.

Sommaire

[modifier] Saint-Domingue : polyonymie

L'île s'est vu attribuer divers noms, par ses habitants indigènes précolombiens tout d'abord ; par les explorateurs puis par les colons ensuite ; et finalement par l'ensemble des peuples qui voulaient désigner l'endroit. Par exemple, lorsque C. Colomb se renseigne sur le nom de l'île trois noms, déjà, lui auraient été donnés. Retranscrits en français cela pourrait donner : Tohio, Quisqueya ou Ayiti [1]. Notez que l'orthographe est forcément approximative puisqu'il ne peut s'agir que de transcriptions phonétiques. D'autres sources peuvent très bien orthographier Kyskeya, Bohio, Haïti… Quoi qu'il en soit, l'histoire du nom seul suffit à faire comprendre pourquoi en français cette île est polyonymique. En effet la complexité de la situation géopolitique vient s'ajouter à la grande diversité de la francophonie elle-même pour aboutir à des pratiques localement et temporellement très variées.

[modifier] Haïti (Ayiti, Ayti…)

La graphie Haïti semble généralement la plus acceptée parmi les francophone alors que Ayiti paraît être la forme créole.

  • Le dictionnaire géographique Ladvocat (1825)[2] affirme: «Haïti, ancien nom de l'île de St.-Domingue. Les noirs, qui en sont aujourd'hui les maitres, lui donnent le nom d'État d'Haïti. Voy. St.-Domingue.»
  • D'après le Bouillet (1878)[3] ce nom en langue caraïbe signifie pays montagneux et est celui utilisé par les indigènes pour désigner l'île nommée Hispaniola par Colomb et Saint-Domingue par les français.
  • Le Robert des noms propres (2007)[7] donne pour origine de ce mot Ayti, la montagne dans la mer. Et l'utilise pour désigner tout l'île, ainsi que la république d'Haïti.
  • Une recherche d'occurrence [[8]] donne 2.550.000/6.960.000. Malheureusement cette recherche si elle témoigne de la fréquence approximative d'apparition du mot ne permet pas de distinguer les utilisation désignant l'état de celle désignant l'île.

[modifier] Hispaniola (Hispagnola)

Le nom provient de celui donné à l'origine par Christophe Colomb. L'île se voit baptiser par l'explorateur de petite Espagne ; en espagnol la Española. Ce nom est latinisé en Hispaniola et passe en français sous la même forme.

  • Le Ladvocat[2] n'a pas d'entrée à ces noms. Par contre l'entrée Domingue (St.) le mentionne comme un synonyme.
  • Le Bouillet[3] indique que le nom est celui donné par les Espagnols.
  • Le Larousse de 1932[4] ne mentionne pas ce nom. Celui de 1962 [5] indique que le nom espagnol, dans sa graphie latinisée, commence à être de nouveau utilisé en français. Finalement, l'édition 2005[6] indique Hispaniola comme l'un des noms de l'île, au même titre que Haïti.
  • Pour le Robert[7], Hispaniola désigne toute l'île et est une latinisation de l'espagnol.
  • Hispaniola se retrouve dans la littérature française notamment sous la plume de Simon-Nicola-Henri Linguet, L'Abbé Prévost et Voltaire (1756, Essay sur l'histoire générale et sur les mœurs et sur l'esprit des nations : « …Hispaniola nommée aujourd'hui St Domingue. »).

L'autre variante, Hispagnola provient apparemment de l'emprunt direct de l'espagnol la Española vers le français, ou d'une faute d'orthographe. Ce variant est par exemple utilisé dans l'article [[9]] publié dans [[10]].

  • La forme n'est pas référencée dans le Ladvocat[2], le Bouillet[3], les Larousse ([4],[5] ,[6]) et le Petit Robert[7].
  • La recherche d'occurrence sur les mots Hispaniola et Hispagnola affichent respectivement 38.300/84.500 et 180/670 par la méthode [[8]].

[modifier] Saint-Domingue (Saint Domingue, Saint-Dominque …)

Ce vocable est couramment, à tort ou à raison, utilisé pour désigner l'île. Les sources dont nous disposons permettent difficilement de dater l'époque d'apparition de cette usage. On le trouve utilisé dans des ouvrages scientifiques actuelles tels que [[10]] ou dans des œuvres de fictions comme par exemple [[11]].

  • L'entrée Domingue (St.) du dictionnaire Ladvocat[2] commence par «Domingue (St.), ou Hispaniola, ou Hayti, gr. île et la plus riche des antilles,…». Aucune mention n'est faite de l'utilisation de ce nom comme de celui d'un état ou d'une ville.
  • Bouillet[3] renvoi aux entrées Santo-Domingo et Haïti. Santo-Domingo désigne la capitale de la partie espagnole de l'île. L'entrée Haïti affirme "Haïti ... l'île St-Domingue des français, ...". On peut en déduire que Saint-Domingue est, à l'époque, un équivalent ambigu puisque polysémique de Haïti.
  • Le Larousse 1932[4] décrit Saint-Domingue comme la capitale de la partie espagnole de l'île. Pour le grand Larousse 1962[5] Saint-Domingue ne fait pas référence à l'île entière, et renvoie aux deux pays occupant l'île. Finalement, le petit Larousse 2005[6] désigne Saint-Domingue comme un ancien nom de l'île d'Haïti et comme la version francisée du nom de la capitale de la République dominicaine.
  • Le Petit Robert[7] précise que Saint-Domingue est l'ancien nom de la partie orientale de l'île d'Haïti. Par extension, on donnait ce nom à l'époque coloniale [française] à l'ensemble de l'île.
  • De nombreux auteurs français ont écrit sur Saint-Domingue ; parmi ceux-ci reprennons François-René de Chateaubriand, Victor Riqueti de Mirabeau et George Sand ("Histoire de ma vie"). Le terme fait alors parfois référence non pas à l'île, mais bien à la colonie française à l'ouest de l'île. Il faut donc prêter attention au contexte. Notons de plus que Voltaire nous apprend qu'au 18è siècle, l'île était préférentiellement désignée sous le vocable Saint-Domingue plutôt qu'Hispaniola ("Essay sur l'histoire générale (..)").

L'autre variante, Saint-Dominque est utilisée notamment par Thibau, dans son livre "Le temps de Saint-Dominque : l'esclavage et la révolution française". Elle n'est toutefois reprise dans aucun dictionnaire.

  • La recherche d'occurrence affiche des scores de 392.000/720.000[8] pour ce mot. Encore une fois il n'est pas possible de distinguer les occurrences désignant la capitale de la République dominicaine de celles désignant l'île. Cependant un rapide sondage montre une large proportion allant dans le second sens.

[modifier] Sources

  1. page de l'éditeur Lorem Ipsum sur l'histoire de l'île (Logo source Internet).
  2. abcd Dictionnaire géographique ou Description de toutes les parties du monde (1825) par Jean-Baptiste Ladvocat disponible sur le site gallica de la Bibliothèque nationale de France
  3. abcd Articles Saint-Domingue, Hispaniola et Haïti du Dictionnaire universel d'histoire et de géographie par Marie-Nicolas Bouillet, édition de 1878, disponible sur le site de gallica
  4. abcd Nouveau petit Larousse illustré ---- Édition de 1932.
  5. abcd Grand Larousse encyclopédique ---- Édition de 1962.
  6. abcd Le petit Larousse illustré ---- Édition de 2005.
  7. abcd Petit Robert des noms prores ---- Édition de 2007.
  8. abc Recherche du mot clef seul effectuée le 22 octobre 2006 vers 21 heures (heure de Bruxelles) sur les pages dites francophones (option de recherche pages francophones) recensées par les moteurs yahoo.fr et google.be. Les nombres sont ceux affichés par les moteurs après la requête et non pas les nombre réelles de pages recensées. Le premier nombre est le résultat Yahoo, le second celui de google (Logo source Internet).
  9. Haïti et la République dominicaine : la négritude en partage de Jean-Marie THEODAT
  10. ab Cahiers des anneaux de la mémoire n°6 et 7 publiés par Y. Chotard sur la traite négrière dans la partie ouest de Saint-Domingue
  11. "Alerte à Cap Kennedy" dans les aventures de Buck Danny par Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes