Nicolas Oudinot

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Le marquis Nicolas-Charles-Victor Oudinot est le fils aîné du maréchal d'Empire Nicolas Charles Oudinot. Il est le deuxième duc de Reggio et est né à Bar-le-Duc le 3 novembre 1791 et est mort en 1863.

En 1805, l’Empereur le nomma son premier page au congrès d'Erfurt. Il fit, en cette qualité, la campagne de 1809, pendant laquelle, de trois champs de bataille différents, Napoléon Ier l’envoya en France rendre compte au Sénat de la situation de l’armée.

Nommé successivement lieutenant au 5e de hussards et aide-de-camp de Masséna pendant la campagne de Portugal, il rentra en France en 1811 et fut incorporé dans la Garde. C’est dans ce corps d’élite qu’il fit les campagnes de Russie, de Saxe et de France.

En 1814, l’Empereur, au moment de quitter Fontainebleau, remit au maréchal Oudinot, pour son fils, un brevet de colonel. Louis XVIII confirma cette nomination le 27 avril, et chargea le colonel Oudinot d’organiser le régiment des hussards du roi.

Il resta étranger à tout commandement pendant les Cent-Jours.

En septembre 1815, il forma à Lille le régiment des hussards du Nord, dont il conserva le commandement jusqu’en 1822, époque où il fut mis à la tête du 1er régiment de grenadiers à cheval de la Garde royale.

Maréchal de camp en 1824, il prit le commandement d’une brigade au camp de Lunéville, et y fit apprécier bientôt ses capacités militaires.

Le roi lui confia le soin de réorganiser à Saumur, sur de plus larges bases, l’école de cavalerie, licenciée quelques années auparavant. [1]

Survint la révolution de Juillet, elle n’altéra pas la discipline de l’École ; mais rien ne put décider Oudinot à garder son commandement [2]

En 1835, son frère, colonel du 2e des chasseurs à cheval d’Afrique, fut frappé à mort au moment où, par une charge vigoureuse, à la tête de l’avant-garde, il forçait le défilé de Muley-Ismaël. Quelques mois après, le marquis Oudinot reçoit l’ordre de partir pour Oran et de prendre le commandement de la 1re brigade du corps expéditionnaire de Mascara. Le général venait redemander à l’Afrique la dépouille mortelle de son frère. Chargé d’une dangereuse expédition par le maréchal Clausel, il reçut une grave blessure et fut obligé de rentrer en France pour se rétablir.

Le 31 décembre 1815, il fut promu au grade de lieutenant-général.

Élu député en 1842, il siégea à gauche, et se montra, dès son début, ennemi du favoritisme qui récompense les nullités complaisantes et délaisse le mérite indépendant. Les intérêts de l’armée, de l’Algérie, des haras, des remontes, le Code pénal militaire, l’ont fait monter à la tribune.

Il a consacré ses loisirs à des études d’un ordre sérieux ; il a fait paraître des ouvrages qui dénotent une grande élévation de vues et qui ont obtenu les suffrages des hommes spéciaux, en France et à l’étranger. [3]

M. le général de division Oudinot, Commandeur de la Légion d’honneur, membre de l’Assemblée nationale, commandant en chef le corps expéditionnaire de la Méditerranée, membre de l’Assemblée législative s'est illustré par un fait d’armes de la plus haute importance : l'expédition de Rome, visant à protéger le pape des troubles révolutionnaires. Il a pris la ville de Rome devenue le siège d’un gouvernement révolutionnaire et rétabli le pouvoir pontifical.[4]

Le général Oudinot, rentré en France peu après cette expédition, revint reprendre sa place à l’Assemblée législative.

[modifier] Notes et références

  1. Cet établissement comptait à peine cinq années d’existence sous ses ordres, que déjà toutes les puissances militaires y avaient envoyé des officiers chargés d’étudier l’institution de cavalerie la plus complète de l’Europe.
  2. Il écrivit au ministre de la guerre la lettre suivante : « Conformément à vos ordres, je passerai l’inspection générale de l’École avant de quitter Saumur ; mais, plein de respect pour de hautes infortunes, il ne peut me convenir de me perpétuer dans le poste dont je suis redevable au pouvoir qui m’avait revêtu de sa confiance. Je ne brise pas mon épée ; j’espère même que le jour n’est pas éloigné où je pourrai m’en servir contre les ennemis de mon pays. »
  3. On remarque les suivants : de l’Italie et de ses forces militaires ; Considérations sur l’emploi des troupes aux grands travaux d’utilité publique, etc.
  4. Partie de Marseille le 28 avril 1849, sous le commandement du général en chef Oudinot de Reggio, l’armée française débarqua le 25 à Civita-Vecchia et occupa la ville sans coup férir. Le 30, 6.000 des soldats français se présentèrent devant Rome, et rencontrèrent sous ses murs une résistance imprévue ; 200 hommes du 20e de ligne emportés par leur ardeur entrèrent par la porte Saint-Pancrace et furent retenus prisonniers. La première attaque contre les fortifications de la place eut lieu le 3 juin. Les opérations se continuèrent pendant tout le mois avec d’autant plus de lenteur que le général Oudinot, pour ménager les monuments, dirigeait les attaques du côté où ceux-ci étaient moins exposés au feu des batteries françaises. Le 28 juin, un vigoureux combat d’artillerie ouvrit la brèche qui fut praticable le 29. Après deux assauts livrés, la municipalité romaine se présenta le 30 juin au soir au quartier général, demandant une capitulation dont les termes sont débattus le 1er et le 2 juillet. Le 2 au soir, la ville renonce à fixer des conditions et ouvre ses portes. Le 3 juillet, le général Oudinot entre vainqueur dans Rome ; le 5, il prend possession du fort Saint-Ange.

[modifier] Sources

« Nicolas Oudinot », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)


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