Nicolae Steinhardt

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Nicolae Steinhardt (29 juillet 1912 - 30 mars 1989) est un écrivain chrétien roumain d'origine juive, et moine au monastère de Sainte Anne, Rohia, au Maramureş (Transylvanie, Roumanie).

Il est titulaire d'une licence en Lettres, est docteur en Droit. Il a aussi traduit en français nombre d'écrits ascétiques roumains. Ayant purgé quatre ans de prison (1960-1964), il y trouve l'occasion de se convertir et de pratiquer une forme radicale du christianisme par la charité et le pardon.

“Récupéré” culturellement par certains amis de détention (devenus collaborateurs des maisons d'édition et des revues littéraires dans la cadre de la politique de “libéralistion” des débuts du régime Ceausescu), il publiera des essais et commentaires littéraires, entrelacés de considérations morales. Il fit son entrée au monastère en 1980, tout en restant en contact avec les milieux littéraires.

Jurnalul fericirii, composition complexe où il fait valoir son expérience spirituelle en alternant les souvenirs de détention et les souvenirs de jeunesse, fut confisqué à plusieurs reprises par la Securitate (police secrète roumaine). Il parvînt pourtant à cacher un exemplaire de la troisième version et ce texte est à la base des éditions publiées par la maison Dacia de Cluj (1991, 1992) et, depuis 2005, par les Éditions du Monastère de Rohia dans la série de l'intégrale de ses œuvres. Son image des Roumains jouant sur l'interférence du registre sérieux, voire cocardier, avec une fine ironie, trouve sa meilleure expression dans l'interprétation de la Lettre perdue de Caragiale. Il s'agirait d'un peuple qui sait éviter l'obsession de l'argent (référence occidentale) et le mépris de la vie (prôné par la culture orientale).

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