Nation universitaire

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Dans le système universitaire issu de la tradition médiévale, une nation est un groupe d'étudiants de même origine géographique étudiant dans une même université.

Les nations se sont constituées dans la plupart des universités médiévales.

L'université de Bologne comprend deux nations, les intramontani (qui viennent de « ce côté » des Alpes, c'est-à-dire d'Italie) et les ultramontani, venus de l'« autre côté » du massif, (Allemagne ou France actuelles, entre autres)[1]. Cependant, chaque nation était subdivisée en sous-nations, respectivement 17 pour les intramontani et 14 pour les ultramontani.

La faculté des arts de l'université de Paris comprend quatre nations[1],[2]. La française regroupe les étudiants de l'Île-de-France et du sud de la France, mais aussi ceux venus d'Espagne ou d'Italie. La nation normande regroupe les étudiants normands. La nation picarde réunit les étudiants venant de Picardie et des régions plus nordiques correspondant à la Flandre, à la Belgique ou aux Pays-Bas actuels. La nation anglaise comprend les étudiants venus des Îles Britanniques mais aussi d'une grande partie de l'Allemagne actuelle. Elle prend d'ailleurs par la suite le nom de nation allemande. Chaque nation a à sa tête un procureur, élu parmi les professeurs principaux appelés régents. La faculté des arts est ainsi dirigée par un recteur et les quatre procureurs des nations. Très vite, le recteur devient la plus haute autorité de l'université toute entière[1].

L'Université d'Oxford, dans laquelle n'étudiaient guère que des étudiants venus des îles Britanniques, n'avait que deux nations : les Boreales (« Nordiques »), qui comprenaient les Écossais, et les Australes (« Méridionaux »), y compris les Gallois et les Irlandais. Cette distinction disparaît dès 1274[1].

L'Université de Leipzig comprenait également quatre nations : nation saxonne, nation de Misnie, nation polonaise, nation bavaroise.

L'université d'Orléans a compté jusqu'à dix nations, mais le nombre a été réduit à quatre en 1538 suite à un arrêt du Parlement de Paris[3] : France, Germanie, Normandie, Picardie.

[modifier] Références

  1. abcd Jacques Le Goff, Les Intellectuels au Moyen Âge, 2e éd., Seuil, coll. « Points histoire », Paris, 1985, p. 82-83.
  2. A. Léon, P. Roche, Histoire de l'enseignement en France, p. 24.
  3. Conseil général du Loiret, 700 ans d'université à Orléans, Orléans, Conseil général du Loiret, 2006, p. 27.
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