Utilisateur:Mutima/Rwanda

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[modifier] Au sujet du Rwanda

Je ne trouve pas neutre que l'on relativise, ou pire que l'on nie le génocide des Tutsi et les massacres des Hutu dits "modérés" qui étaient tout simplement des démocrates. (Le génocide est le summum du refus de la démocratie). Les négationnismes des génocides sont des faits qui blessent non seulement les rescapés, mais aussi la conscience citoyenne. Les crimes contre l'humanité commis par l'armée du FPR sont hélas du même niveau que ceux commis par les alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Les stratégies militaires évitent rarement des dérapages inexcusables, quand ce ne sont pas des impasses délibérées, voire préméditées. Mais ces crimes ne sont pas des crimes de génocide et n'ont d'ailleurs pas été reconnus comme tels par l'ONU.
La complicité de la France, ou en tout cas de certains de ses responsables civils et militaires, est pour moi un fait avéré au regard des travaux de la Commission d'Enquête Citoyenne sur l'implication de la France dans le génocide au Rwanda et de son rapport de 600 pages : « L'horreur qui nous prend au visage » (Karthala), phrase tirée d'un discours de François Mitterrand en mai 1994. A ce sujet je me permets de souligner que les députés qui ont enquêté sur cette implication en 1998 ne sont restés que 36 heures au Rwanda. C'est d'une legèreté inconcevable, typique de beaucoup de nos certitudes corcardières. Ils auraient pu envoyer une équipe d'enquêteurs pour véritablement s'informer et prendre des témoignages, ou au minimum prendre en compte les enquêtes des journalistes et ONG. Cela reste donc à faire.
J'ai pleinement conscience de toutes les craintes qu'une telle présentation peut susciter. Au moins elle tiendra en éveil sur mes contributions. J'ai remarqué dans certaines discussions sur Wikipédia que mon attachement au Rwanda est perçu comme un risque de non-neutralité. Je fais remarquer qu'il est plutôt un motif d'approfondissement de mes connaissances sur ce sujet et que le risque de non neutralité est encore plus grand chez ceux qui ne connaissent le Rwanda que par les médias français. En effet l'attitude de notre pays vis à vis du Rwanda n'est pas étrangère à la façon dont nos médias présentent ce pays. Un citoyen français doit le savoir et il n'y a guère que des Français pour l'ignorer encore. Notre pays et nos médias ne sont pas neutres sur le Rwanda. Nos services de communications étatiques (AFP, déclarations gouvernementales, rédactions parisiennes, journalistes honorables correspondants, etc...) sont extrêmement actifs pour désinformer sur ce pays, donnant parfois des informations parfaitement exactes et parfois des informations mélangées à d'autres très tendancieuses.
Je rappelle à titre d'exemple que le directeur du journal Le Monde a été débouté trois fois, en première instance et deux fois en appel, par le Tribunal de Paris, au bénéfice de Jean-Paul Gouteux. Jean-Paul Gouteux a écrit dans Un génocide secret d'État - La France et le Rwanda, 1990-1997, Editions sociales, 1998 que Jean-Marie Colombani et Jacques Isnard sont d'honorables correspondants des services français. Le premier jugement d'appel avait été rendu en 2000. Aucun journal n'a rendu compte de ces procès pourtant significatifs. Ce qui montre au minimum l'auto-censure qui règne à ce sujet en France. Curieusement alors qu'on croyait que Le Monde avait enterré cette affaire, la cour de cassation a cassé le jugement d'appel début 2004, à cause du non-respect d'un délai dans la prise en compte d'une pièce du dossier.
Entre temps le Général Dallaire et Patrick de Saint-Exupéry avaient ou allaient publier leurs livres, et la Commission d'enquête citoyenne allait tenir sa première session en mars 2004. Un film, "Tuez-les-tous", de Raphaël Glücksmann, David Hazan et Pierre Mezerette était en gestation, et probablement connu des "services français". Les "services français" entretiennent une campagne permanente et détournée contre ces initiatives par l'intermédiaire de journalistes "indépendants" et de livres ne dédaignant pas les connotations racistes, mais parfois primés, ou mal fagotés (Negrologie, ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali, etc....). La façon dont on a communiqué à propos du "rapport Bruguière", qui n'a été publié que fin 2006 sous forme d'une ordonnance juridique très contestable[1], est tout à fait significative de cette désinformation.
Mais la cour d'Appel de Paris ne semble pas avoir été perméable à ces campagnes et en mars 2006 Jean-Paul Gouteux à eu gain de cause à nouveau en appel contre Jean-Marie Colombani et Jacques Isnard. Lire le jugement exemplaire de l'affaire Colombani-Isnard-Le Monde/Gouteux du 29 mars 2006
Pour finir sur ce sujet, un lien vers une lettre ouverte que j'ai écrite au Président de la République française.
Nous avons remarqué avec intérêt, qu'à peine un mois après le départ de Jean-Marie Colombani, le Monde a consacré trois articles au Rwanda dans son édition du 3 juillet 2007, très peu relayés dans les autres médias, donnant à la suspicion de complicité des autorités françaises dans le génocide au Rwanda tout le poids qu'il convenait.
Mutima
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[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. A propos de l'ordonnance du juge Bruguière