Musique cambodgienne

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Sommaire

La musique cambodgienne est essentiellement une musique d'ensembles instrumentaux. Pratiquée par les ethnies Khmer (et Thaï), elle se distingue peu de ses voisines laotienne, thaïlandaise et viêtnamienne, mais il faut sans doute y voir une influence générale de la musique indonésienne et de ses divers gamelans.

Une grande partie de la culture cambodgienne repose aujourd'hui sur la danse, où des éléments musicaux sont intégrés. On mentionnera le ballet royal (rodam bouran), la danse chha-yam (danse rituelle), le théâtre d'ombres, le lokkhon-bassac (théâtre du Râmâyana) et les danses chamaniques (leng trott).

Le Cambodge a connu à Angkor, une civilisation brillante, dont les sculptures attestent des traces musicales indiennes remontant au VIIe siècle. On y voit des cithares tubulaires, des harpes, des tambours, des flûtes, des trompes et des gongs. Les musiciens avaient un statut élevé et la musique était surtout destinée au faste officiel et au cérémonial religieux.


[modifier] Musique traditionnelle

[modifier] Ensemble pinpeat

Joueur de vielle
Joueur de vielle

Le pinpeat est au service des danses sacrées royales et des pagodes, où il scande chaque fête religieuse, notamment dans la province de Battambang. Il accompagne également le théâtre d'ombres nang sbek, sbek thom ou nang sbek thom et le théatre masqué lakhon khol qui interprètent le Reamker, la version khmer du Râmâyana. Il se compose de deux roneat (xylophones de bambou), de deux kong thom (jeux de gongs), de skor thom et d'un sampho (tambours), de chhing (cymbales) et d'un sralay (hautbois) auxquels peuvent s'adjoindre un chanteur soliste ou un choeur, en alternance avec les parties instrumentales. Cet ensemble percussif est proche du gamelan indonésien, et a des variantes au Laos (pimphat) et en Thaïlande (piphat).

[modifier] Ensemble mohori

Le mohori joue une musique d'agrément au palais royal, sans fonctions rituelles, et une musique de divertissement. Il se compose de xylophones roneat, de vièles tro u et tro che, de cithares takhe (ou khom) et de luths à l'image des ensembles chinois et des ensembles mahori thaïs dont sa musique est très proche aussi. Les chants (en solo ou en chœurs) alternent avec les parties instrumentales. Il accompagne parfois les chants alternés aye-aye et les anciens chants rituels sakrava.


[modifier] Musique folklorique

[modifier] Ensemble phleng khmer

Joueur de luth cha pei
Joueur de luth cha pei

Le phleng khmer est au service des mariages, des rituels chamaniques, des cérémonies religieuses. Il se compose du tro ou, du tro chhey et du tro khmer (vièles), du cha pei (luth), du pei or (hautbois), du sadêo (monocorde) et de deux skor arak (tambours). On le rencontre surtout dans les provinces de Siemreap et de Takeo.

[modifier] Musique occasionnelle

  • Les processions funèbres sont accompagnées par des joueurs de hautbois et de tambours, comme dans le sous-continent indien.
  • Les matchs de boxe débutent par des morceaux joués par les mêmes instruments.
  • Les cérémonies de tonsures sont aussi accompagnées de musiques.
  • Les cérémonies du nouvel an sont accompagnées d'un rite trott chanté et joué sur instruments.

[modifier] Chants

  • Les chants de paysans sont des duos où les chanteurs alternent. Il s'agit de poésie à caractère rustique.
  • Les chants d'aveugles sont accompagnés à la cithare chapey ou au luth. Il s'agit d'épisode de la vie du Bouddha ou de légendes, ou encore de l'actualité.


[modifier] Musique populaire

Les styles populaires actuels sont le ramvong et le ramkbach qui utilisent des instruments occidentaux mais aussi des instruments traditionnels. Le ramvong est un style de danse lente, en cercle, alors que le ramkbach s'apparente plus au luk thung thaïlandais. Ces styles trouvent leurs sources dans les années 1960-70 avec des grandes stars comme Sinn Sisamouth ou Ros Sereysothea qui chantaient des morceaux plus ou moins traditionnels mais aussi des standards occidentaux traduits en cambodgien, avec une forte influence du rock psychédélique. Une star actuelle est Noy Vanneth.

Un autre style populaire est le kantrum ou khmer surin qu'on retrouve aussi en Thaïlande, et dont Darkie est le représentant le plus célèbre.

[modifier] Instruments de musique

Deux tro
Deux tro
  • Vents :
    • Khloy
      • Khloy ek
      • Khloy thom
    • Sneng
    • Pey pok
    • Mbuat (ou ploy)
    • Khene
    • Angkuoch (ou kangkuoch)
    • Sralai
      • Sralai toch
      • Sralai thom
    • Pey ar (ou beyaw et bey prabauh)
    • Saing
    • Slek
Une krapeu
Une krapeu
  • Cordes :
    • Tro
      • Tro Khmer
      • Tro che
      • Tro sau toch
      • Tro sau thom
      • Tro u (ou tro ou)
    • Chapey (chapey dang veng)
    • Takhe (ou krapeu et tâpol)
    • Kse diev (ou se diev et khse muoy)
    • Khom
  • Percussions :
    • Sampho
      Un thon
      Un thon
    • Skor (ou sko)
      • Skor thom
    • Thon
    • Rumana
    • Kong vong toch (ou kong toch)
    • Kong vong thom (ou kong thom)
    • Roneat
      • Roneat ek
      • Roneat thung
      • Roneat dek
      • Roneat thong
    • Kong mong
    • Krap
    • Ching
    • Chap
    • Pan

[modifier] Bibliographie

  • Clewley, John. "Heavenly Dancers". 2000. In Broughton, Simon and Ellingham, Mark with McConnachie, James and Duane, Orla (Ed.), World Music, Vol. 2: Latin & North America, Caribbean, India, Asia and Pacific, pp 20-23. Rough Guides Ltd, Penguin Books. ISBN 1-85828-636-0

[modifier] Liens

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