Mohand-Aârav Bessaoud

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Mohand-Aârav Bessaoud (1924-2002), militant nationaliste algérien durant la guerre d'Algérie et berbèriste, est le principal fondateur de l’Académie berbère (Agraw Imaziɣen).

[modifier] Biographie

Il est né le 24 décembre 1924 à Taguemount El Djedid dans la commune des Ouadhias (Iwadhiyens), en Kabylie. Imprégné de l’idéologie nationaliste et indépendante de l’Étoile nord-africaine (ENA), fondée en 1926 à Paris par un groupe de militants et syndicalistes en majorité kabyles (Amar Imache, Si Djilani, Aït Toudert, Bounoune, etc.), Mohand-Aârav Bessaoud délaisse son métier d’instituteur et rejoint les rangs du PPA-MTLD puis, dès le déclenchement de la guerre d'Algérie en 1954, ceux de l’ALN. En janvier 1955, Krim Belkacem le nomme responsable des liaisons pour la Kabylie et il accède rapidement au grade d’officier. Il activera en Wilaya III (Kabylie) puis dans l’Algérois, à la tête de plus d'une centaine d'homme, avant de partir au Maroc.

À l'indépendance, opposant au nouveau régime militaire, il participe aux maquis dis « du FFS » de 1963 à 1965. Il s'exile ensuite en France et crée en 1966, avec un groupe de militants berbéristes et d’intellectuels, dont le professeur Mohamed Arkoun et Taos Amrouche, l’Académie berbère, afin de promouvoir la langue et la cause identitaire berbère.

En 1978, les autorités françaises, pressées par le président algérien Houari Boumédiène, contraignirent Mohand-Aârav Bessaoud à quitter le territoire français, et interdirent l'Académie berbère. Il s’installa en Angleterre jusqu’à son retour en Kabylie en 1997, après plusieurs tentatives pour se faire délivrer un passeport. Refusé dans un premier temps, le statut d’ancien combattant lui fut finalement concédé, suite à la constitution d’un comité de soutien, le Comité Mohand-Aârav Bessaoud (CMAB).

Atteint de la maladie de Parkinson, Mohand-Aârav Bessaoud fit des séjours répétés et prolongés à l’hôpital. C’est à L´Ile de Wight, au sud de l´Angleterre, qu’il rejoignit dans le courant de l’été 2001, durant les émeutes de Kabylie de 2001-2002, pour des soins, qu’il décéda, en début d’après-midi du 1er janvier 2002. Il est enterré, à Akaoudj (commune d'Aissa Mimoun, Tizi-Ouzou), le 11 janvier, à la veille de Yennayer. À son enterrement, des milliers de personnes de tous âges, sont venus lui rendre hommage.

[modifier] Bibliographie

  • 1963 - Heureux les Martyrs qui n'ont rien vu : la vérité sur la mort du colonel Amirouche et de Abbane Ramdane, Berbères.
  • 1966 - F.F.S. Espoir et trahison, Imprimerie Cary, Paris [rééd. FNAR, 1995].
  • 1977 - L'Identité provisoire (Roman), Agraw Imazighene, Paris.
  • 2000 - Des Petites Gens pour une grande cause. L'histoire de l'Académie berbère (1966-1978), Compte d'auteur, 2000.

[modifier] Voir aussi

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