Mohamed Khider

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Mohamed Khider, né le 13 mars 1912 à Alger en Algérie, est issu d'une famille modeste originaire de Biskra. Il milite très tôt en faveur de l'indépendance.

En 1934, il adhère à l'ENA (Étoile nord-africaine). Le 2 août 1936 il milite au sein du PPA (Parti du Peuple Algérien) En 1937 il est élu permanent du PPA en qualité de secrétaire du bureau d'Alger et trésorier de la section Alger marine. Le PPA dissout durant la seconde guerre mondiale, ses membres sont traqués et le 28/03/1941, Mohamed Khider est arrêté pour atteinte à la sécurité de l'Etat et sera emprisonné jusqu'en 1944. Libéré, il est à nouveau arrêté en 1945 après le massacre de Sétif du 08/05/1945. Libéré en 1946, il est l'un des artisans de la transformation du parti du PPA, qui se divise en 2 partis, l'un légal, le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), l'autre secret l'OS (Organisation Spéciale). Le 31/01/1947 il est élu sur la liste du MTLD député d'Alger à l'assemblée nationale Française. Il est nommé membre de la commission des pensions et le 30/01/1948 de la commission de la famille, de la population, de la santé publique et de la commission de la presse. C'est durant cette même année qu'il assistera au "Comité central de Zeddine" qui donnera alors priorité à la lutte armée par la création de l'OS (Organisation Spéciale). En avril 1949, il est impliqué dans l'attaque de la poste d'Oran préparée par L'OS et fait alors l'objet d'une demande de levée d'immunité parlementaire. En juin 1951, à la fin de son mandat, pour éviter une arrestation, il quitte la France pour le Caire. Il est adjoint à Chadli Mekki responsable de la section algérienne du bureau du Maghreb. En octobre 1952, lors de l'exclusion de Chadli Melli, Khider prend la direction de la section algérienne du Bureau du Maghreb en tant que délégué du MTLD.

Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation suite au détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Egypte).
Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation suite au détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Egypte).

Pour venir à bout de la crise qui éclate au sein du MTLD entre les méssalistes et les centralistes qui s'affrontent sans merci et pour ressouder le Parti, Le CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action) est créé par ceux qu'on a appelé les 9 historiques dont Mohamed Khider, Mohammed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M'hidi, Rabah Bitat, Didouche Mourad, Krim Belkacem, Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella Le 10/10/1954 Les membres du CRUA fixent la date de l'insurrection au lundi 1er novembre 1954 et créent 2 organismes, l'un politique, Le FLN FLN, l'autre militaire l'ALN (Armée de libération nationale). Entre 1955 et 1956, Khider se rend dans plusieurs pays européens pour expliquer la cause algérienne et rencontrer un envoyé de Guy Mollet. Il se rend également en juillet 1956 en Libye pour y obtenir un soutien. Le 20/08/1956, lors du Congrès de la Soummam, la direction politique du FLN est confiée au CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne) composé de 34 membres dont Khider. Le 22 octobre 1956, l'avion qui transporte les dirigeants du F.L.N. (Ben Bella, Mohamed Khider, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mostefa Lacheraf) de Rabat à Tunis est détourné sur Alger où ils sont mis en état d'arrestation puis emprisonnés. En septembre 1958, Khider et ses compagnons sont nommés Ministres d'Etat du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne).

Libéré en 1962, Mohamed Khider soutient Ben Bella et devient Secrétaire général et trésorier du FLN. Suite à des divergences apparues en 1963 avec Ben Bella, il est contraint à l'exil. À l'abri, depuis Genève, il annonce officiellement son opposition à la dictature du FLN. Décrétant l'illégitimité du régime en place, il s'empare des fonds du FLN. Il déclarera son opposition au coup d'État et au régime autocratique de Boumediène en 1965.

Le 4 janvier 1967, en Espagne, Mohamed Khider est assassiné par les services spéciaux algériens à Madrid. Hocine Aït Ahmed, beau frère de Khider, désigne Dakhmouche Youssef comme étant l'auteur de cet assassinat.