Minorité visible en France

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Le concept de minorité visible en France est différent de celui utilisé au Canada.

En effet, au Canada, ce concept est utilisé et définit dans la législation et dans les statistiques officielles. L'article 3 de la Loi sur l'équité en matière d'emploi de 1995 précise que « Font partie des minorités visibles les personnes, autres que les autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche »[1]. Le Guide du recensement de 2001 de Statistiques Canada mentionnait cet avertissement : « Dans le cas des personnes qui appartiennent à plus d'un groupe, cochez tous les cercles appropriés. Ne pas inscrire « bi-racial » ou « mixte » dans la case prévue »[2].

Sommaire

[modifier] Concept en France

Le concept de minorité visible est depuis peu utilisé[réf. nécessaire] en France, surtout dans les médias ou dans certains discours politiques, mais sans base juridique ni académique.

Ce concept est apparu suite aux protestations de personnes issues des minorités visibles face à l'absence totale de personnes d'origine non européennes dans certains secteurs de la société française[réf. nécessaire] (média, publicité, représentation politique, etc.) malgré les changements intervenus ces dernières décennies dans la composition de la population française.
En effet, selon diverses enquêtes récentes[réf. nécessaire], les populations d'origine non européennes à savoir les populations originaires d'Afrique du Nord, d'Afrique subsaharienne, de la Caraïbe, et d'Asie représenteraient 15% de la population totale du pays. En région parisienne, par exemple, si on tient compte de la répartition par classe d'âge, ces populations représentent même un tiers des jeunes de moins de 24 ans[3].

Les utilisateurs de cette terminologie l'emploieraient pour souligner les discriminations existantes mais aussi pour appuyer de mesures destinées à des actions politiques de type affirmative action voire à des quotas. Ces mesures comme la discrimination positive seraient alors de caractère égalitaire voire républicain car elles permettraient de corriger des discriminations à l'encontre de ces populations.
Pour certains[réf. nécessaire], ce concept est de type racialiste et serait une façon officieuse de désigner les Français qui auraient des caractéristiques physiques - arbitraires car non spécifiées - distinctives de celles, jugées significatives, des Français d'origine européenne.

Pour d'autres[réf. nécessaire] ces mesures seraient démagogiques et pourraient induire a contrario une discrimination envers les européens. Les opposants répondent qu'il semble excessif de parler de démagogie s'agissant de mesures qui permettent à des personnes qui, en étaient traditionnellement exclues, d'accéder à des rôles publics symboliquement importants. Pour eux, la loi française sur la parité est du même ordre : il s'agit de promouvoir la présence publique de personnes qui sont sous-représentées, du fait de discrimination.

[modifier] Particularité du système français

La loi du 13 juillet 1990 qualifie de raciste tout acte fondé sur une discrimination fondée sur « l'appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion »[4].

D'autre part ce concept arbitraire s'inverse dans les territoires français d'outre-mer où les caractéristiques physiques de la majorité des autochtones sont différentes. Toutefois un citoyen faisant partie des minorités visibles en métropole ne perd pas son statut dans les DOM-TOM malgré le fait que la démographie soit différente car l'élément dominant est toujours d'origine européenne.[réf. nécessaire]

[modifier] Limites du concept

Certains[réf. nécessaire] avancent que ce concept porte en lui-même nombre de contradictions sémantiques. La notion de minorité renvoie à un groupe de population sous-représenté sur le plan politique et dans les sphères de décision, ce qui est peut être aussi le cas des handicapés et des obèses.

Selon eux[réf. nécessaire], puisque ni le concept de minorité, ni celui de minorité visible ne sont officiellement définis, ils deviennent donc arbitraires.

Ce concept deviendrait absurde quand il impliquerait l'existence de minorités invisibles. Dans ce cas doit-on procéder à un traitement différent selon qu'il s'agit d'une minorité visible ou invisible.

[modifier] Notes et sources

  1. Loi sur l'Équité en matière d'emploi, sur le site du Ministère de la Justice du Canada (lois.justice.gc.ca)
  2. Définition de "minorités visibles" sur le site de Statistiques Canada (www12.statcan.ca)
  3. L'accueil des immigrants et l'intégration des populations issues de l'immigration, Rapport au président de la République, cour des comptes, novembre 2004
  4. Chebel d'Appollonia, 1998, p. 46

[modifier] Voir aussi