Migration des insectes

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Des monarques migrant par milliers vers le site d'Angangueo dans le nord du Michoacán au Mexique.
Des monarques migrant par milliers vers le site d'Angangueo dans le nord du Michoacán au Mexique.

Des milliards d'insectes migrent chaque année, certains sur de petites distances, d'autres sur des distances intercontinentales, comparables à celles des migrations d'oiseaux.

On connait depuis l'antiquité la migration du criquet pèlerin. Celle de certains papillons, dont le Monarque aux États-Unis est étudiée depuis longtemps, mais l'étude des migrations d'insectes permise par les radioémetteurs (radiotracking) et de nouveaux modes de marquage et de suivi est récente.

Elle est importante pour l'écologie du paysage et l'entomologie ou l'agriculture, car les insectes ont des fonctions écologiques importantes, et peuvent parfois être des ravageurs des cultures ou des arbres. La connaissance des migrations animales est aussi un enjeu de santé publique, car certains insectes, de plus en plus résistants aux insecticides classiques, peuvent véhiculer des microbes ou des parasites, eux-même éventuellement devenus résistants aux antibiotiques, ou susceptible de le devenir.

Les modifications de ces migrations peuvent être dues aux activités humaines, à la fragmentation de habitats et aux modifications climatiques liées à l'Effet de serre.

[modifier] L'exemple des libellules

Couple d'Anax junius
Couple d'Anax junius

On pressentait qu'au moins certaines espèces de libellules étaient migratrices, mais sans savoir sur quelles distances ni quels itinéraires.

Une équipe associant les universités de Princeton et de Rutgers a récemment montré[1] que des libellules migrent un peu à la manière des oiseaux, en étant a priori capable de faire plus de 100 km/par semaine par beau temps sans vent. On ignore encore leurs itinéraires, mais en suivant (en voiture et/ou avion) durant 6 à 9 jours 14 libellules de l'espèce Anax junius (Anax de juin) capturées dans le New Jersey, et équipées d'émetteurs-radio miniaturisés, on a montré qu'elles migraient un peu à la manière des oiseaux (vers le sud des États-Unis en automne), certaines faisant le voyage du Nord-Est du pays jusqu'en Floride à une vitesse moyenne de 12 km par jour (jusqu'à 100 milles/jour, en étant alourdies par les émetteurs). Elles ont des lieux de repos, et comme les oiseaux, elles volent quelle que soit la direction du vent, en compensant peu leur dérive (dans ce cas, mais on a observé des papillons ou des libellules tropicale effectuer un trajet rectiligne au dessus de la mer ou d'un lac[2], de jour, mais se posent quand la vitesse du vent dépasse 25 km/h et/ou par temps pluvieux. Ce serait la température qui les pousse ; elles semblent ne décoller qu’après deux nuits froides se succédant.

Les libellules étant supposées apparues il y a 285 millions d’années environ (presque de 140 millions d’années avant les oiseaux) peut-être ont-elles été pionnières en matière de migration aérienne.

[modifier] Notes et références

  1. Résumé de l'étude sur la migration des libellules, par l'équipe pilotée par Martin Wikelski (Princeton University) et David Moskowitz (Rutgers University).
  2. Srygley, R. B. 2003 Wind drift compensation in migrating dragonflies Pantala (Odonata: Libellulidae). J. Insect Behav. 16, 217–232. (doi:10.1023/A:1023915802067)

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