Criquet pèlerin

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Acrididae
Schistocerca gregaria
Schistocerca gregaria
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Dicondylia
Infraclasse Pterygota
Division Neoptera
Superordre Orthopterida
Ordre Orthoptera
Sous-ordre Caelifera
Infra-ordre Acrididea
Super-famille Acridoidea
Famille Acrididae
Sous-famille Cyrtacanthacridinae
Genre Schistocerca
Nom binominal
Schistocerca gregaria
Forsskål, 1775
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Le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) est une espèce de criquet ravageur d'Afrique qui forme régulièrement des essaims dévastateurs. Il fait parti de la catégorie des locustes, comme le criquet migrateur ou le criquet nomade.

Ces migrations sont déclenchées lorsque la population atteint un certain seuil de densité. Les criquets deviennent grégaires et leur couleur devient plus vive, avant de commencer leur migration. Le criquet pèlerin mange chaque jour son propre poids de verdure : il doit accumuler des réserves de graisses avant de migrer.

Sommaire

[modifier] Morphologie

  • Taille des mâles : 6 à 7,5 cm.
  • Taille des femelles : 7 à 9 cm.
  • Poids adulte : 2 g.

[modifier] Répartition

En Afrique du Nord, au Moyen-Orient, au Pakistan et en Inde. Ils sont capables de traverser continents et océans en essaims ravageurs.

[modifier] Reproduction

Tous les deux mois, une nouvelle génération d'insectes peut s'accoupler. La femelle pond ensuite dans le sable, deux ou trois fois, des groupes de 80 à 100 œufs que le soleil couve.

[modifier] L'invasion 2003-2004

La dernière invasion du criquet pèlerin en Afrique a débuté en septembre 2003 et 65 000 km² avaient été dévorés à fin juillet 2004 sur neuf pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) et du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie). Selon les experts les dégâts peuvent être évalués à 200 millions d'euros (juillet 2004).

En juillet, les abondantes pluies estivales poussent les essaims d'insectes à migrer du Maghreb vers le Sahel pour se reproduire en rejoignant les zones naturelles de reproduction du sud de la Mauritanie, du nord-est du Sénégal et de l'ouest du Mali, en avançant de 100 kilomètres par jour.

Le traitement consiste en l'épandage de insecticides liquides à l'aide de véhicules tout-terrain adaptés. En juillet, 1820 km² avaient été traités en Mauritanie et 9 km² au Sénégal. L'Algérie envoie 48 véhicules et 80 000 litres de pesticides, le Maroc, 6 véhicules et 50 000 litres, et la Libye, 6 véhicules et 10 000 litres, la FAO a apporté 9 millions de dollars américains dans le cadre de l'aide d'urgence.

[modifier] Lutte contre les criquets pèlerins

L'une des problématique de la lutte contre les essaims de criquets est l'usage de grande quantité d'insecticide. La campagne de 1987-1988 a montré que les insecticides restent le moyen de lutte le plus performant, malgré les effets polluants sur le milieu biologique.

Le criquet pèlerin possède des prédateurs naturels : les hérons, les cigognes, les lézards, les rats, les singes, en sont friands. Mais la consommation de tous ces insectivores est largement dépassé par la rapidité du cycle reproducteur du criquet pèlerin. Les femelles sont très prolifiques, et en quelques mois, soit trois ou quatre générations, un essaim peut multiplier ses effectifs par dix mille, voire un million. Des mouches, des guêpes et des coléoptères s'attaquent aux œufs, des araignées à ses larves. Mais ces prédateurs sont beaucoup moins prolifique et ne peuvent non plus pourchasser les essaims dans leurs migrations.

Les micro-organismes sont également un système de lutte envisagés. La substance provenant de bactéries (Bacillus thuringiensis), la bactospéine PM est très efficace contre les chenilles et les papillons. Mais elle est éliminée par le système digestif des acridiens. Aux États-Unis, on pulvérise des nozemas, protozoaires parasites habituels des criquets. Efficace sur les sédentaires, la méthode semble inopérante sur les migrateurs. Plus prometteuse semble la production par synthèse de toxines de champignons.

Le principal moyen de lutte est donc la lutte chimique. L'expérience a montré qu'arroser chimiquement les nuages d'insectes volants est inefficace: les doses mortelles mettraient en péril tous les êtres vivants de la contrée. Le traitement retenu se pratique le matin, juste avant l'envol.

Pour empêcher les oeufs d'éclore, il est parfois recommandé de labourer le sol à grande profondeur. Mais, le plus souvent, le relief et les moyens d'accès l'interdisent. La campagne 1987-1988 aura toutefois permis d'expérimenter sur les essaims de larves des insecticides de plus en plus raffinés. Soutenus par les écologistes, les pyréthrinoïdes sont des molécules de synthèse copiées sur les toxines naturelles du pyrèthre, un végétal qui pousse en afrique. Efficaces, mais peu rémanents ces produits exigent des pulvérisations fréquentes et coûteuses. La plus heureuse surprise est venue avec les dérégulateurs de croissance comme le téflubenzuron. Répandue sur les larves, avant la poussée des ailes définitives, cette sorte d'hormone empêche le raidissement du nouveau squelette de chitine lors de la dernière mue. Ne pouvant s'extraire de leur tégument précédent, 99 à 100 pour 100 des insectes meurent avant d'avoir pu s'envoler. Inoffensive pour les oiseaux et mammifères, cette " potion " peut être dangereuse pour les autres insectes. Pour les spécialistes, il était encore trop tôt pour crier victoire. Et pour preuve, l'invasion 1987-1988 n'a pas été la dernière.

[modifier] Liens externes

  • Le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria forskal, 1775) dans la partie Nord-orientale de son aire d'invasion par Alexandre V. LATCHININSKY et My Hanh LAUNOIS-LUONG. (document du Cirad)