Mestre (Venise)

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Mestre est une localité de la commune de Venise dans la région de Vénétie en Italie et constitue l'expansion de la cité de Venise sur la terre ferme.

Tour de l’horloge de Mestre
Tour de l’horloge de Mestre

Sommaire

[modifier] Géographie

La cité lagunaire de Venise compte environ 70 000 habitants, alors que les deux fractions de Mestre et Marghera en compte environ 200 000. La ville se trouve à l’entrée de la lagune de Venise, au croisement des autoroutes qui arrivent de Milan, Bologne, Cortina d’Ampezzo, Trieste et sur la route S309-Romea de Ravenne.

[modifier] Grandes villes voisines

Padoue et Trévise à 20 km, Vérone à 58 km et Bologne à 137 km. C’est le point de passage obligé pour atteindre directement Venise par la route.

[modifier] Histoire

La première trace historique se trouve sur un document de 994, de l’empereur Otton III, lequel donne à Rambaldo, comte de Trévise, un terrain sur le territoire dénommé Mestre. En 1152, une bulle du pape Eugène III reconnaît l’archevêque de Trévise (Bonifacio) comme patron de Mestre. En 1257 un autre archevêque, Alberico, cède la possession à Alberico da Romano, Podestat de Trévise. Entre temps, le port de Cavergnano, situé sur le fleuve Marzenego (alors connu sous le nom de Mestre) prenait de l’importance, surtout dans le lien que Venise, en rapide expansion, avait avec la terre ferme. C’était par ce port que Venise recevait ces besoins de première nécessité, justement là où se rencontrent trois routes importantes : la Padovana (de Padoue), la Castellana (vers Milan) et le Terraglio (de Trévise).

En 1274 un incendie détruisit le château qui fut remplacé par la fortification du bourg qui devint le Castelnuovo.

Au XIIIe siècle, Mestre fut mêlée à la guerre fratricide entre Ezzelino III da Romano et le frère Alberic (Alberico da Romano). Ce dernier ayant conquit Trévise (dont dépendait Mestre), Ezzelino occupa en représailles le Castelnuovo entre 1245 et 1250. Après un accord entre les deux frères le château et le bourg passèrent de la juridiction religieuse de l’archevêque à celle civile de Trévise.

En 1317 Cangrande della Scala (Alberto Ier Canfrancesco de la famille Della Scala, dit aussi Scaligeri) commença à menacer Trévise, qui, en contre mesure, renforça le château de Mestre. En 1318, les Scaligeri tentèrent à plusieurs reprise de conquérir le place-forte, qui résistât contre toute attente. En se retirant, les soldats saccagèrent le territoire alentour provocant une grave crise économique. A la fin, en 1323 Trévise, fatiguée par cette longue guerre et abandonnée de l’empereur, capitula et finit sous la domination de Vérone.

Mais les années suivantes, la puissance des Scaligeri devint une menace pour les intérêts de Venise sur la terre ferme. Ainsi le 29 décembre 1337, jour de la St.Michele Arcangelo patron de Mestre, le commandant vénitien Andrea Morosine, corrompit les 40 000 mercenaires allemands de garde et conquit le château de Mestre. La Sérénissime République gouverna Mestre à travers d’un Podestat et Capitaine.

Au XIVe siècle, le trafic commercial entre Mestre et Venise était devenu si important qu’un canal artificiel fut creusé, le Canal Salso, qui de la lagune arrive au cœur du bourg.

La domination vénitienne se termina le 16 juillet 1797, quand Napoléon Bonaparte occupa Venise, mettant fin à la Sérénissime République. Mestre adhéra au modèle français, en 1808 se constitua en Commune, se dotant d’un conseil de 40 membres et d’un Podestat nommé par le gouvernement .

À la chute de Napoléon, Mestre passa sous domination autrichienne, voyant son territoire communal agrandi des communes limitrophes de Carpenedo et Marocco.

Après 34 années de domination autrichienne, le mécontentement de la population grandissait et, le 22 mars 1848 Daniele Manin, chef des insurgés, chassa les autrichiens et proclama la République. À Mestre, des patriotes désarmèrent facilement le peu de soldats de garde dans la cité ; formèrent une Garde Civique et prirent le fort de Marghera des mains des autrichiens. En mai, les autrichiens reconquièrent toute la région Lombardo-Vénète et le 18 juin récupèrent aussi Mestre. Pendant ce temps, Charles-Albert de Sardaigne, par l’armistice de Salasco du 9 août 1848, abandonna Milan qui était déjà tombé et Venise qui résistait encore contre l’Autriche. De sanglants affrontements se succédèrent jusqu’au 22 août 1849, où Venise se rendit au autrichiens qui y perpétrèrent une violente et sanglante répression sur les habitants de la lagune.

Après l’annexion de la Vénétie au Royaume d'Italie en 1866, Mestre resta commune indépendante ; un décret de Victor-Emmanuel III d'Italie du 26 août 1923, attribua à Mestre le titre de « Cité ». Puis, le 24 août 1926, l’autonomie administrative cessa et les communes autonomes de Mestre, Chirignano, Zelarino, Cipressina et Favaro Venete sont déclarées partie intégrantes de la commune de Venise.

[modifier] Mestre aujourd’hui

A partir des années 1960, Mestre connut une croissance vertigineuse dûe à la politique urbaine et au marché de l'emploi qui n'ont pas favorisé les habitants de la lagune. La population culmina à 220 000 habitants, avec une absence d’administration locale et un développement anarchique total. Alors que Venise ne vit que grâce au tourisme, Mestre doit son développement au pôle industriel de Marghera et devient le centre d’expansion urbain de la lagune. Mais avec la crise dans l’industrie chimique, la population est redescendue à environ 186 000 habitants, ce qui fait néanmoins de Venise la première ville de Vénétie et la onzième d’Italie. Mais Mestre reste la plus grande cité italienne à ne pas avoir le statut de commune.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes