Massada

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Massada 1
Patrimoine mondial de l’UNESCO

Lever de soleil depuis le sommet de Massada

Latitude
Longitude
31° 18′ 48,6″ Nord
         35° 21′ 09,9″ Est
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Pays Israël Israël
Type culturel
Critères (iii)(iv)(vi)
Superficie 276 ha
zone tampon 28 965 ha
Subdivision Région de Tamar
N° identification (ID) 1040
Région 2 Asie/Océanie
Année d’inscription 2001 (25e session)

1 Descriptif officiel (UNESCO)
2 Classification UNESCO

Massada
Données générales
Pays Israël Israël
District District sud
Région historique Judée
Situation géographique et statistique
Localisation de Massada en Israël
Massada
Massada
Coordonnées
31° 18′ 49″ Nord
         35° 21′ 09″ Est
/ 31.3135, 35.3526
Google Earth – Mapquest
Politique
Les restes de la forteresse, vu du ciel
Les restes de la forteresse, vu du ciel

Massada vient du mot hébreu mitzada (מצדה), qui signifie forteresse. Le site, constitué de plusieurs palais et de fortifications antiques perchés sur un socle de granite, se trouve en Israël au sommet d’une montagne isolée sur la pente est du désert de Judée, il surplombe la mer Morte.

Sommaire

[modifier] Géographie

Les falaises du côté est, surplombant la mer Morte, sont hautes d’environ 450 mètres ; les falaises à l’ouest sont hautes d’environ 100 mètres. L’accès au sommet du piton est très difficile. Le sommet du plateau est plat et a la forme d’un triangle d’environ 600 mètres sur 300. Un rempart équipé de nombreuses tours, d’une longueur de 1 400 mètres et d’une épaisseur de 4 mètres, verrouillait le sommet du plateau. La forteresse comprenait des entrepôts, des citernes qui étaient alimentées par l’eau de pluie, des casernes, des palais et une armurerie. Trois chemins, étroits et sinueux s’élevaient jusqu’aux portes fortifiées.

[modifier] Histoire

Le chemin du serpent
Le chemin du serpent
Massada aujourd’hui
Massada aujourd’hui

À l’origine, Massada était une simple garnison fortifiée par les premiers princes asmonéens. Selon Flavius Josèphe, un historien juif du Ier siècle, Hérode le Grand aménagea la forteresse en trois vagues successives de travaux, entre 37 av. J.-C. et 15 av. J.-C. comme refuge contre d’éventuelles révoltes intérieures et menaces d’une invasion égyptienne. En 66, au début du soulèvement juif contre les Romains, un groupe de rebelles juifs, les Sicaires du parti nommé zélotes, prirent Massada à la garnison romaine qui y était stationnée. En 70 ils furent rejoints par d’autres Sicaires et leurs familles qui avaient été expulsés de Jérusalem par les autres Juifs qui y vivaient peu avant la destruction de Jérusalem. Pendant les deux années suivantes, ils utilisèrent Massada comme base pour piller les juifs des environs et harceler les campements romains.

En 73, un légat, le général commandant l’armée romaine de Judée, Lucius Flavius Silva, marcha sur Massada avec la Légion X Fretensis et 6 cohortes auxiliaires pour faire le siège de la forteresse. Les légionnaires construisirent un mur d’encerclement, puis une rampe de 100m de haut contre la face ouest du plateau, avec des milliers de tonnes de pierres, de terre battue et de troncs d’arbres : un exploit technique. Flavius Josèphe ne signale aucune tentative importante de contre-attaque des Sicaires pendant cette construction. Les sicaires étaient sûrs que la forteresse était imprenable, et possédaient les armes prises à l’ancienne garnison romaine, des citernes d’eau et beaucoup de vivres. On raconte aussi que pour la construction de cette rampe, les Romains utilisèrent des prisonniers hébreux afin d' éviter les attaques des Sicaires, ceux-ci ne pouvant se résoudre à tuer leurs frères pour leur survie. La forteresse avait été conçue pour soutenir un long siège. Environ 8 000 Romains encerclaient un millier de rebelles et la géographie des lieux, le désert, rendait impossible une fuite.

Les restes du camp romain
Les restes du camp romain

La rampe fut achevée au printemps 74, après environ sept mois de siège, ce qui permit aux Romains d’enfoncer enfin la muraille de la forteresse avec un bélier monté sur une tour mobile. Mais quand les légionnaires pénétrèrent dans la forteresse, ils découvrirent que les défenseurs avaient mis le feu à tous les bâtiments, à l’exception des entrepôts de nourriture et qu’ils s’étaient suicidés en masse plutôt que de risquer une capture ou une défaite certaine. Les entrepôts avaient probablement été préservés pour montrer que les défenseurs avaient gardé la capacité de vivre et de choisir l’heure de leur mort. Le récit du suicide collectif semble avoir été rapporté à Flavius Josèphe par deux femmes qui ont échappé au suicide en se cachant dans une citerne avec leurs cinq enfants.

Suite aux récentes découvertes archéologiques, certains historiens ne croient plus qu’un suicide en masse ait été organisé à Massada, bien qu’ils admettent généralement que les défenseurs de Massada ont mis le feu aux bâtiments quand les murailles ont été enfoncées, et il est vraisemblable que beaucoup d’entre eux se sont tués. Flavius Josèphe décrit les sicaires comme des fanatiques violents et ne fait pas un portrait flatteur de ces hommes. Il reconstruit le discours du chef, Elazar ben Ya’Ir (dont un sur l’immortalité de l’âme) expliquant les motivations de ce suicide collectif, mais, en tant que Romain, il reste perplexe devant un tel acte. Néanmoins, le siège de Massada est devenu un récit populaire illustrant l’héroïsme face à l’oppression, et les détails les plus douteux du comportement des Sicaires sont désormais souvent relativisés. La religion juive interdisant catégoriquement le suicide mais autorisant le meurtre dans des conditions très strictes, les Sicaires se sont vraisemblablement entretués : chaque père dû supprimer sa famille puis un tirage au sort désigna les hommes qui devraient exécuter les survivants. Des tuiles servant au tirage au sort ont étés retrouvées à Massada et attestent de la véracité de cette histoire. De nombreux historiens la considèrent aujourd'hui exacte dans ses grandes lignes.

[modifier] Le site aujourd’hui

La forteresse vue de l’est
La forteresse vue de l’est

Le site de Massada a été identifié en 1842 et complètement fouillé de 1963 à 1965. Un téléphérique prend maintenant en charge les touristes qui ne souhaitent pas emprunter le sentier du Serpent, maintenant restauré sur le flanc est de la montagne. La rampe romaine s’élève toujours sur le côté ouest et peut être gravie à pied en une quinzaine de minutes, contre 40 par le chemin du Serpent.

Massada a été classée patrimoine mondial de l’UNESCO en 2001. Forteresse perchée sur un socle de granite dominant le désert, près de la Mer Morte, Massada, avec ses ruines restaurées, est devenue un lieu de pèlerinage moderne pour Israéliens et touristes.

La synagogue de Massada est encore aujourd’hui fréquentée par de nombreux pèlerins.

[modifier] Le « complexe de Massada »

Certains évoquent de nos jours un « complexe de Massada » ou « complexe de la citadelle assiégée » par analogie avec les événements de l'époque romaine. L'expression désigne l'idée selon laquelle dans une perspective sioniste Israël serait le dernier refuge, à préserver à tout prix, en y restant donc majoritaires.

Le serment que prêtent aujourd’hui les soldats de l’armée israélienne est d'ailleurs : « Massada ne tombera pas une nouvelle fois » (« Chenit Matzada lo tipol », (שנית מצדה לא תיפול)[réf. nécessaire].

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • F. Gilbert, « Le siège de Massada », revue Prétorien, n°5, janvier-mars 2008.
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