Mairu

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Mairu (Mairuak au pluriel basque), nommés aussi Intxisu(ak) dans la vallé de la Bidassoa étaient, selon la mythologie du Pays Basque, des géants construisant des dolmens. Ils sont souvent associés aux laminak (ou lamiak).

Sommaire

[modifier] Mythologie

On attribue aux Mairu la construction de certains dolmens et cromlechs comme ceux de Ibañeta de Zugarramurdi (Navarre ou Nafarroa), Oiartzun (Guipuzcoa ou Gipuzkoa ) et de Buluntza (commune de Aincille dans les Pyrénées-Atlantiques côté français[1]). A Mendive (Basse-Navarre ou Bere Nafarroa) on attribue ces constructions aux compagnes féminines des Mairu c'est à dire les lamiñak. A Oiartzun (Gipuzkoa/Guipuzcoa) on les appelle ces mêmes constructeurs de dolmens de cette région, Intxixu et l'on raconte que ce sont les cimetières de ces génies. Tel celui désigné Mairubaratz "jardin des Mairu" (cimetière des Mairu) laissent penser que Maide, Mainde, Maire et Mairu ont peut-être une origine commune avec Intxitxu, génie masculin correspondant aux lamiñak et a Sorgin (sorcière) est un autre des toponymes de Maide. A Oiartzun existe une grotte dont le nom varie de Maidazulo (trou de Maida), a Intxitxu, a Mairi, a Mairu. On rattache ces personnages portant ce nom dans diverses légendes de Basse-Navarre, du Labourd et dans l'est du Gipuzkoa/Guipuzcoa avec les même fonctions. Dans d'autres zones du Pays, ces travaux sont associés a d'autres noms:

Mairi, Maru, Mooru, Moro, Jentil, Maide, Lamina, Sorgin.

IL existe des légendes dans lesquelles le bras déséché ou un os du bras de Mairu apparaît avec des vertus mystérieuses. Son nom est Mairu-beso (bras de Mairu en basque). Plus concrétement un os de bras du bébé mort sans baptème. Dans les narrations, le protagoniste utilise cet os comme torche pour s'éclairer et parfois pour endormir les habitants de la maison dans laquelle la torche a été allumée. Cette légende est connue, tout au moins, dans la région de Garazi (Saint Jean Pied de Port en basque) (Bere-Nafarroa/Basse-Navarre). Cependant ces histoires où figurent des individus se servant de torches d'os humain pour s'éclairer la nuit, nous les trouvons aussi dans d'autres lieux comme Ataún (Gipuzkoa/Guipuzcoa) et Mañaca (Bizkaia/Viscaya) par exemple.

Il est possible que le nom de Mari doive son origine a Marie dans la chrétienneté. Mais nous ne pouvons pas non plus écarter d'autre provenances: il pourrait avoir une relation avec Mair, Maide et Maidi qui désignent d'autres personnages légendaires de la mythologie basque. Tandis que les Mairi sont des constructeurs de dolmens, les Maide sont des génies des montagnes, de sexe masculin, contructeurs de cromlechs, alors que leurs correspondantes de sexe féminins sont les lamiñak ou génies des fontaines, des rivières et des grottes. Les Maidi sont peut-être les âmes des ancêtres qui, de nuit, visitent leur anciennes demeures selon les croyances de la région de Mendive.

Le nom Maya semble être un dérivé de Maju qui est considéré comme le mari de Mari et qui devait être le même que l'on nommait Culebro (Sugar en basque).

Le terme de Mairu est encore suffisamment étendu, surtout pour les noms de localités et lieux:

  • Mairumendia (la montagne Mairu) Artajona près de Manurga (Araba/Alava)
  • Mairubide (chemin Mairu) près de Manurga (Araba/Alava)
  • Mairuelegorreta (grottes de Gorbea)
  • Mairuburueta (tèrme d'Acosta)
  • Mairubaratz (jardin de Mairu, cimetière de Mairu) cromlech de Oiartzun (Gipuzkoa/Guipuzcoa)
  • Mairuillarri (sépulture de Mairu) cromlech de Zugarramurdi (Nafarroa/Navarre)
  • Mailarreta ou Mairuilarrietao (lieu de cromlechs sur la montagne Otsondo-Mondarrain)
  • Mairuetxe (maison de Mairu) pierres dressées du mont Buluntsa, dolmen de Mendive (Bere-Nafarroa/Basse-Navarre) et dans la région d'Okabe) Xiberoa/Soule)
  • Mairu-archan (prunelle de Mairu)
  • Mairu-ilhar et Mai-ilar (petit-pois de Mairu)
  • Mairukeri (conduite sauvage)

Mairu est encore aujourd'hui un terme pour désigner celui qui n'a pas été baptisé et, en cela, n'est pas chrétien. Ainsi, dans la région de Garazi (Saint Jean Pied de Port) (Bere-Nafarroa/Basse-Navarre) on appelle Mairu-beso le bras d'un nouveau-né non baptisé ou qui est mort sans qu'il ait été baptisé. Les bébés non baptisé, Mairu, s'ils mouraient dans cet état, étaient enterrés, jusqu'à nos jours encore, dans les environs de sa propre maison ou au jardin contigu a celle-ci.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Dolmen de Buluntza : Localisation et accès

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

  • Anuntxi Arana: Mari, mairu eta beste 1996 - Bulletin du musée basque n°146
  • Une partie du contenu est traduit de es:Mairu (Wikipédia espagnole)