Madurai

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Madurai (மதுரை en tamoul) ou encore Madura est la seconde ville la plus importante et la capitale culturelle de l'État du Tamil Nadu, situé sur les rives du fleuve Vaigai en Inde du Sud. Sa population dépasse 1,293 millions d'habitants (2006) et elle est connue entre autres pour le temple de Mînâkshî situé au cœur de la ville et qui attire des milliers de touristes et de pélerins. Capitale des Pândya, Madurai a une histoire de quelque 2500 ans et était un centre commercial que connaissaient les Romains.

La légende raconte que le jour où la ville devait recevoir son nom, tandis que le dieu Shiva bénissait sa terre et ses habitants, le nectar divin (madhu) se mit à pleuvoir depuis sa chevelure, ce qui fit que la ville reçut le nom de Madhurapuri. En fait, Madurai est plus probablement la déformation du mot tamoul marudhai (மருதை) qui signifie « région agricole fertile avec le sol alluvial ». Certains habitants de la ville l'appellent d'ailleurs toujours Marudhai. On la qualifie aussi parfois d'Athènes de l'Orient du fait de sa richesse architecturale en temples. Elle est aussi célèbre pour ses fleurs de jasmin que les femmes tamoules entremêlent dans leur coiffure.


[modifier] Histoire

Un gopuram du temple de Mînâkshî
Un gopuram du temple de Mînâkshî

Madurai est une des villes les plus anciennes de l'Inde, elle était un grand centre littéraire durant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne, au cours de la période des « académies » ou Shangam, dont la ville était le siège, période considérée comme l'âge d'or de la langue tamoule.

Dès le IIIe siècle av. J.-C., Mégasthènes, l'ambassadeur de Seleukos Nikator auprès du roi Chandragupta Maurya visite Madurai. Plus tard, Grecs et Romains viennent y faire commerce avec les rois Pândya. Madurai s'épanouit jusqu'au Xe siècle où elle est conquise par les rivaux traditionnels des rois Pândya, les Chola qui la gouverneront de 920 jusqu'au début du XIIIe siècle. En 1223, les Pândya recouvrent leur royaume et connaissent une nouvelle prospérité, entraînant un nouvel âge d'or pour la littérature tamoule. Marco Polo y aurait résidé de 1288 à 1293.

Mais, en avril 1311, Mâlik Kâfur, un général d'Alâ ud-Dîn Khaljî qui règne à Delhi, atteint Madurai et la pille, s'emparant de toutes les pierres précieuses, bijoux et autres trésors rares qu'il trouve dans la ville. Ce ne sera malheureusement que la première des incursions que feront régulièrement les sultans musulmans et qui entraîneront la chute du royaume pândya et son intégration, en 1323, dans l'empire des Tughlûq qui règne depuis Delhi.

En 1371 cependant, le royaume de Vijayanâgara s'empare de Madurai et l'intègre à ses territoires. Les rois du Vijayanâgara avaient pour habitude de laisser leur conquête sous la direction de gouverneurs appelés Nâyaka qui payaient un tribut fixe annuel à l'empire. Après la mort du grand roi Krishnadevarâya Tuluva, advenue en 1529, les Nâyaka se rendent indépendants et règnent sur ces territoires pour leur propre compte jusqu'en 1736.

Parmi les Nâyaka, Tirumalai Nâyaka (1623-1659) est un dirigeant populaire qui orne la ville de bâtiments et de structures remarquables comme le râja gopuram - la tour principale - du temple de Mînâkshî ou le palais des Nâyaka, qui sera restauré en 1870. Les Nawab du Karnataka s'empare de Madurai avant qu'elle ne passe sous le contrôle de la Compagnie anglaise des Indes orientales en 1801.