Macaronique

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Macaronique provient de l'italien maccaronico (aussi orthographié macaronico, ou ultérieurement maccheronico), qui qualifie une langue inventée au XVe siècle en Italie, pour écrire des poésies. Cette langue est composée de mots de la langue maternelle de l'auteur auxquels on ajoute une syntaxe et des terminaisons latines.

Sommaire

[modifier] Origine

Teofilo Folengo avec son Baldus est l'un des premiers auteurs à écrire dans cette langue. Le mot macaronique proviendrait d'un personnage, fabricant de macaronis, dans une histoire macaronique d'Alione d'Asti.

[modifier] Écrivains italiens de style macaronique

On peut citer au XVe siècle Bassano (né à Mantoue, mort en 1448) ou encore Tifus Odaxius (né à Padoue vers 1450 et mort à la fin du XVe siècle), avec son poème satirique La Macharonea qui attaque les Padouans soupçonnés de pratiquer la magie.

Au XVIe siècle, en dehors de Folengo et d'Alione, il y a de nombreux écrivains : Guarinus Capella, Barthelemy Bola, Baiano, Zancalaio, Graseri et Affarosi.

Au XVIIe siècle on peut citer Cesar Orsini.

[modifier] Écrivains français macaroniques

Le plus célèbre est Antoine de Arena. Au XVIe siècle, ce Provençal écrit des ouvrages comiques macaroniques où l'auteur veut enseigner l'art de bien danser ( basse danse ) pour séduire les filles et des livres d'histoire macaroniques plus sérieux sur différentes guerres, comme celle de Charles Quint en Provence. Ensuite d'autres écrivains comme Rémy Belleau ont essayé ce genre pour décrire les troubles et pillages en France. Théodore de Bèze a aussi utilisé ce style pour défendre la Réforme contre ses ennemis grâce à des pamphlets. Plus tard Molière écrira une macaronée de 150 vers avec la scène du malade imaginaire. Une macaronée anonyme célèbre, Funestissimus Micheli Morini trepassus, est à l'origine de l'expression de Michel Morin pour désigner un homme à tout faire. Raymond Queneau utilise cette langue dans un de ses Exercices de style.

[modifier] Autres écrivains macaroniques

Ces écrivains sont nombreux en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et au Portugal.

[modifier] Source

Notice de Pierre Gustave Brunet dans la réédition de la traduction française de Folengo Histoire maccaronique de Merlin Coccaie prototype de Rabelais, Paris, Delahaye, 1859.

[modifier] Bibliographie

  • Recherches sur l'humanisme méridional, Toulouse, éditions universitaires du sud, 1998 ( travail sur Arena)
  • Charles Nodier Du langage factice appelé macaronique, Paris, Techener, 1834
  • Ludovic Lalanne Curiosités littéraires. (section Du genre Macaronique pp. 74-79). Paris, Paulin, 1845 Texte en ligne
  • Octave Dellepierre Macaronéana ou mélanges de littérature macaronique des différents peuples de l'Europe, Brighton, G. Gancia, 1852. Texte en ligne
  • G.Brunet Quelques mots relatifs à la littérature macaronique à propos d'une satire inédite, Charles Lefebvre, Bordeaux, 1879