Mémoire judiciaire

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Le mémoire judiciaire (ou factum) est un imprimé qu'une personne produit pour attaquer ou se défendre lors d'un procès.

Rédigé par les avocats pour instruire les juges, le mémoire échappe à la censure royale. Dans les années 1770-1780, il sort peu à peu de l'espace judiciaire et se répand dans les cafés et les salons.

Distribué ou vendu, le mémoire rencontre un réel succès grâce à la qualité littéraire de ses auteurs et permet aux avocats ambitieux comme Bergasse ou Lacretelle de se faire un nom. La demande est telle chez les lecteurs que la police est parfois obligée d'intervenir lors des distributions des mémoires les plus attendus, comme par exemple lors de l'affaire du collier de la reine.

« Comme l'a montré Roger Chartier, les lettres de cachet et les mémoires représentent dans la pensée de la fin du XVIIIe siècle, les deux pôles opposés de l'autorité et de la justice : d'un côté une procédure secrète et arbitraire, de l'autre un appel public et ouvert à la raison et au droit.[1] »

Le Catalogue des factums et d'autres documents judiciaires antérieurs à 1790, en 7 volumes, d'Augustin Corda, répertorie les mémoires relatives aux causes célèbres.

Voir aussi Beaumarchais dans l' affaire Goëzman et dans l'affaire Guillaume Kornmann, l'affaire du collier de la reine, l'affaire Sanois.

[modifier] Notes et références

  1. Sarah Maza, Vies privées, affaires publiques, citant Roger Chartier, Les origines culturelles de la Révolution française.

[modifier] Sources

  • Sarah Maza, "Le tribunal de la nation : les mémoires judiciaires et l'opinion publique à la fin de l'Ancien Régime", dans Annales. Histoire, sciences sociales, 1987, N° 42.
  • Sarah Maza, Vies privées, affaires publiques. Les causes célèbres de la France prérévolutionnaire, Paris, Fayard, 1997.