Lycée autogéré de Paris

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Lycée autogéré de Paris

Fondation 1982
Type École publique
Localisation 393, rue de Vaugirard Paris, France
Fondateur Jean Lévi
Niveau Établissement secondaire : Lycée
Site web Le site du LAP

Le Lycée autogéré de Paris (L.A.P) est un lycée expérimental créé en 1982 alors que le ministre de l'Education nationale était Alain Savary.

Des enseignants et des jeunes en rupture avec le système éducatif en sont les fondateurs, parmi lesquels l'initiateur est Jean Lévi. Le LAP s'adresse à des adolescents et des jeunes adultes, âges de 15 à 21 ans, qui refusent le système traditionnel.

Dans le lycée autogéré de Paris, les membres sont de trois sortes :

  • les enseignants salariés, responsables de l’expérience vis-à-vis de l’extérieur.
  • une personne "spécialiste" du secrétariat et un ouvrier d'entretien,
  • les élèves, venant pour acquérir une formation de niveau secondaire.

La participation de tous aux actions et aux décisions qui se rapportent à la vie de l’établissement est particulièrement recherché.

L'autogestion qui est mise en avant en général se traduit collectivement (l'entière population de l'établissement) dans des structures tels que : les Groupes de Base, Les Commissions, Les Réunions générales de gestion et l’Assemblée générale.

Effectivement, le LAP fonctionne de manière à ce que la vie à l'intérieur de ses locaux soit décidée et/ou exécutée autant que possible par tous les membres de la communauté.

L'expérience est assumée par une équipe d'enseignants qui fonctionne en autogestion : un enseignant est volontaire pour travailler dans cet établissement, et choisi par les membres de l'équipe.

Pour chaque enseignant, salarié de l'Éducation nationale, la participation à diverses tâches est impérative. La participation de chaque élève elle est encouragée, mais pas impérative. Selon le LAP, cette participation peut entrer en conflit avec d'autres projets : obtenir le baccalauréat, gagner de l'argent, mener à bien un projet artistique, etc.

Parmi les instances de gestion, une réunion d'équipe, qui se réunit au moins deux heures chaque semaine. L'équipe assume une forme de direction collégiale.

Les élèves sont libres de fréquenter les cours. Pour certains ceci inspiré de l'idéologie coopérative (adhésion volontaire), pour d'autres celà renvoie à une attitude consumériste, d'autres encore assimilent celà à la nécessité du désir.

Ces difficultés sont analysées collectivement dans les instances citées plus haut et ce travail d'analyse contribue à la formation de tous les membres de cette collectivité. Ce lycée qui dès l'origine a été considéré au Ministère comme un regard sur le système éducatif français, un analyseur, pourrait contribuer à la compréhension de ce qui se passe dans l'éducation nationale.

Un projet d'établissement très exhaustif est publié chaque année par l'équipe du lycée et donne des informations assez détaillées sur le fonctionnement du lycée autogéré.

Parmi les sources d'inspiration affirmées, il y a le Lycée expérimental d'Oslo, ouvert en 1967 en Norvège. Le Lycée expérimental de Saint-Nazaire a été ouvert six mois plus tôt.

Les réseaux de collèges expérimentaux et d'écoles élémentaires expérimentales qui ont existé du début des années soixante à la fin des années soixante-dix. L'école élémentaire Vitruve ouverte en 1962 dans le 20e arrondissement de Paris fonctionne toujours.

Parmi les références théoriques, outre l'apport de Célestin Freinet et de ses camarades de l'I.C.E.M., il faut tenir compte des "dissidents" qui se sont reconnus un temps sous l'étiquette de la pédagogie institutionnelle : Raymond Fonvieille, Fernand Oury...

Le lycée autogéré de Paris apparait plus proche de la tendance autogestionnaire et politique (Fonvieille) que de la tendance psychanalytique (Oury).

Cela signifie que les textes (anciens) des universitaires Georges Lapassade et Michel Lobrot permettent d'appréhender cette expérience ("Groupes, organisation, institution" pour le premier, "la pédagogie institutionnelle" pour le second).

L'analyse institutionnelle, en particulier René Lourau et Félix Guattari ont œuvré dans le domaine de la psychothérapie institutionnelle. C'est ainsi que la pratique de terrain oblige à opérer une sorte de conciliation théorique, car comme dans le domaine de la psychothérapie institutionnelle, c'est un établissement entier qui est au cœur du dispositif.

Des contacts avec diverses entreprises autogérées se sont développées depuis 2005 grâce au réseau d'échanges de pratiques alternatives et solidaires, réseau REPAS.

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