L'Assemblée des femmes

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L’Assemblée des femmes (en grec Ἐκκλησιάζουσαι / Ekklēsiázdousai, littéralement « celles qui siègent à l’assemblée »[1]) est une comédie grecque antique d’Aristophane écrite vers 392 av. J.-C.

[modifier] Synopsis

Dans l’Assemblée des femmes, les Athéniennes, à l'instigation de l'une des leurs, Gaillardine, se rassemblent à l'aube sur l'agora pour prendre à la place des hommes les mesures qui s'imposent pour sauver la cité.

Quand ceux-ci se réveillent le lendemain, ils découvrent avec stupéfaction les réformes que les femmes entendent adopter : mise en commun des biens, droit pour les femmes les plus laides et les plus âgées de choisir un compagnon. Le soir, un grand banquet fête l'établissement du nouvel ordre des choses, et la pièce s'achève dans une atmosphère véritablement dionysiaque.

En mettant en scène les débats des Athéniennes, qui prêtent à rire par leur manque de portée politique, mais aussi par leur défaut de sens pratique et la défense immodérée des intérêts particuliers qui y apparaît, ce sont les projets de constitution qui animent l'Athènes de son temps qu'Aristophane entend tourner en dérision. On observe également dans cette pièce la désillusion du grand poète comique, dont l'amertume ne fait que croître après la capitulation d'Athènes qui clôt la guerre du Péloponnèse en -404, ainsi que devant la dégradation des institutions politiques athéniennes, qui a abouti au rétablissement de la tyrannie en -411, puis en -404.

[modifier] Insolite

La pièce contient le mot grec le plus long λοπαδοτεμαχοσελαχογαλεοκρανιολειψανοδριμυποτριμματοσιλφιοκαραϐομελιτοκατακεχυμενοκιχλεπικοσσυφο- φαττοπεριστεραλεκτρυονοπτεκεφαλλιοκιγκλοπελειολαγῳοσιραιοϐαφητραγανοπτερυγών, translittéré : lopadotemakhoselakhogaleokranioleipsanodrimypotrimmatosilphiokarabomelitokatakekhymenokikhlepikossypho- phattoperisteralektryonoptekephalliokinklopeleiolagōiosiraiobaphētraganopterygṓn (v. 1169-1174). Le dictionnaire Liddell & Scott traduit : « nom d’un plat composé de toutes sortes de délicatesses, poissons, chair, volaille et sauces ».

[modifier] Références et notes

  1. L’ironie d’Aristophane se traduit dès le titre car l’accès à l’ecclésia est réservé aux hommes ; ce participe présent féminin est donc déjà une aberration.