L'Étourdi ou les Contretemps

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L’Étourdi ou les Contretemps ou L'estourdy ou les contre-temps[1] ,est une comédie en cinq actes et en vers de Molière, représentée pour la première fois à Lyon en 1653. Elle a été représentée la première fois à Paris au Théâtre du Petit-Bourbon le 3 novembre 1658 par la troupe de Monsieur, frère unique du Roi.

Sommaire

[modifier] Résumé

Par son étourderie ou sa maladresse, Lélie fait échouer onze machinations successives que son serviteur Mascarille, « fourbum imperator », a imaginées pour lui assurer la possession de Célie, une jeune esclave que le vieux Trufaldin garde chez lui sans savoir que c'est sa propre fille.

[modifier] Quelques répliques

  • Acte I, scène II
Lélie
Ah ! Mascarille.
Mascarille
Quoi ?
Lélie
Voici bien des affaires ;
J'ai dans ma passion toutes choses contraires :
Léandre aime Célie, et par un trait fatal,
Malgré mon changement, est encor mon rival.
Mascarille
Léandre aime Célie !
Lélie
Il l'adore, te dis-je.
Mascarille
Tant pis.
  • Acte III, scène première
Mascarille, seul.
Taisez-vous, ma bonté, cessez votre entretien :
Vous êtes une sotte, et je n'en ferai rien.
Oui, vous avez raison, mon courroux, je l'avoue :
Relier tant de fois ce qu'un brouillon dénoue,
C'est trop de patience, et je dois en sortir,
Après de si beaux coups qu'il a su divertir.
Mais aussi, raisonnons un peu sans violence :
Si je suis maintenant ma juste impatience,
On dira que je cède à la difficulté,
Que je me trouve à bout de ma subtilité ;
Et que deviendra lors cette publique estime
Qui te vante partout pour un fourbe sublime,
Et que tu t'es acquise en tant d'occasions,
À ne t'être jamais vu court d'inventions ?
L'honneur, Ô Mascarille, est une belle chose :
À tes nobles travaux ne fais aucune pause ;
Et quoi qu'un maître ait fait pour te faire enrager,
Achève pour ta gloire, et non pour l'obliger.
Mais quoi? Que feras-tu, que de l'eau toute claire,
Traversé sans repos par ce démon contraire ?
Tu vois qu'à chaque instant il te fait déchanter,
Et que c'est battre l'eau de prétendre arrêter
Ce torrent effréné, qui de tes artifices
Renverse en un moment les plus beaux édifices.
Hé bien! pour toute grâce, encore un coup du moins,
Au hasard du succès sacrifions des soins ;
Et s'il poursuit encore à rompre notre chance,
J'y consens, ôtons-lui toute notre assistance.
Cependant notre affaire encor n'irait pas mal,
Si par là nous pouvions perdre notre rival,
Et que Léandre enfin, lassé de sa poursuite,
Nous laissât jour entier pour ce que je médite.
Oui, je roule en ma tête un trait ingénieux,
Dont je promettrais bien un succès glorieux,
Si je puis n'avoir plus cet obstacle à combattre :
Bon, voyons si son feu se rend opiniâtre.

[modifier] Citations célèbres

  • « Mettez, pour me jouer, vos flûtes mieux d'accord » (Trufaldin, acte I, scène IV, vers 186)
  • « Quand nous serons à dix, nous ferons une croix. » (Mascarille, acte I, scène IX, vers 442)
  • « Les plus courtes erreurs sont toujours les meilleures. » (Anselme, acte IV, scène III, vers 1472)

[modifier] Commentaires

La pièce s'inspire d'une comédie italienne de 1629 : L'Inavvertito, overo Scappino disturbato e Mezzetino travogliato.

[modifier] Distribution

Acteurs et actrices ayant créé les rôles
Personnage Acteur ou actrice
Lélie, fils de Pandolfe La Grange
Célie, esclave de Trufaldin Mlle de Brie
Mascarille, valet de Lélie Molière
Hippolyte, fille d’Anselme Mlle Du Parc
Anselme, père d’Hippolyte Louis Béjart
Trufaldin, vieillard
Pandolfe, père de Lélie Béjart aîné
Léandre, fils de famille
Andrès, cru égyptien
Ergaste, ami de Mascarille
Un courrier
Deux troupes de masques

[modifier] Notes et références

  1. Voir édition de 1663


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