Léopold Javal

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Léopold Javal, né le 1er décembre 1804 à Mulhouse en France, décédé en 1872 à Paris, était un banquier, homme politique et agronome français.

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[modifier] Biographie

Issu d'une famille d'industriels alsaciens d'origine juive, fils de Jacques Laval le Jeune, Léopold Javal fait ses études au lycée de Nancy, puis au lycée Saint-Louis à Paris et en Angleterre, avant de préparer le concours d'entrée à l'École Polytechnique en candidat libre. Il travaille quelque temps dans la fabrique d'indiennes familiale à Saint-Denis, puis à Londres dans une banque.

Très jeune, il entre comme administrateur adjoint aux Messageries Laffitte et Caillard, où il perfectionne la construction des voitures. En 1830, il part pour l'Algérie avec le projet d'y créer des exploitations agricoles dans la plaine de la Mitidja. Sur place, il s'engage comme volontaire dans l'armée et, membre du corps expéditionnaire du général Clauzel, se distingue par sa bravoure, plantant notamment le drapeau français sur le minaret le plus élevé de la ville de Medeah tout juste conquise. Il est ensuite chargé de raccompagner en France le bey de Tibbery, qui a été fait prisonnier. A son retour, il est promu sous-lieutenant de cavalerie et fait chevalier de la Légion d'honneur le 18 mai 1831.

Il se prend de passion pour le saint-simonisme, tout en continuant de travailler dans les entreprises familiales qui établissent les premières lignes de voitures omnibus dans Paris. En 1835, il prend la succession de son père. Il prend le contrôle et la direction de la banque qu'il rebaptise « Léopold Javal et Cie ». Il investit dans des mines en Provence, dans des compagnies de canalisation, crée un grand bazar baptisé « A la ménagère», et un établissement de bains publics sur la Seine, au pied de la Samaritaine, construit un quartier d'habitations ouvrières à Montrouge. En 10 ans, il triple le capital des entreprises familiales et jette les bases de sa fortune personnelle.

En 1834, il achète près de Villeneuve-l'Archevêque (Yonne) un domaine de 13 hectares, la ferme de Vauluisant, qu'il portera à 316 hectares par des acquisitions successives avec l'ambition d'en faire une ferme modèle, appliquant les dernières méthodes de culture. Il crée le concours agricole de Vauluisant et crée un concours de ferrage. En 1847, il achète une exploitation de 690 hectares à Andernos (Gironde), qu'il agrandira jusqu'à 3 000 hectares en 1860, centrés sur la commune d'Arès. Il y plante des pins pour fixer les dunes, exploite industriellement la gomme, fore des puits pour alimenter les communes en eau potable et éradiquer ainsi la fièvre typhoïde. Ces efforts lui valent la rosette d'officier de la Légion d'honneur en 1862.

Le 22 juillet 1838, il avait épousé à Mosbach (Grand-Duché de Bade-Wurtemberg) Augusta de Laemel (1817-1893), fille du financier Léopold von Laemel (1790- ?) et de la baronne Sophie d'Eichtal, sœur du banquier installé à Augsbourg (Bavière). Le couple aura six enfants : Émile (1839-1907), Pauline (1842- ?), Ernest (1843-1897), Eugène (1846-1847), Alfred (1848- ?) et Sophie (1853-31.12.1947), épouse de Paul Wallerstein.

A compter de son mariage, Léopold Javal développe considérablement son activité de banque. Il la réduira à partir de 1850 pour se borner à représenter à Paris des maisons étrangères (Merton et Cohen de Londres, Cahen de Bruxelles).

En 1851, il est élu conseiller général d'Audenge (Gironde), mandat qu'il abandonnera en 1859. En 1857, il est élu député de l'Yonne, sous l'étiquette républicaine. Il sera réélu en 1863, 1869 et 1871. Au corps législatif, il s'oppose de plus en plus ouvertement au Second Empire et finira par signer la proposition de déchéance de Napoléon III après la défaite de Sedan. Très lié avec Adolphe Thiers, il reste à Paris pendant le siège de la capitale avant de rejoindre sa famille à Arès, sur le bassin d'Arcachon.

En 1844, Léopold Javal est élu au Consistoire du Haut-Rhin. En 1861, il est nommé membre du Consistoire central. En 1868, il devient vice-président de l'Alliance israélite universelle.

À Paris, Léopold Javal habite un hôtel particulier rue d'Anjou, qui abrite une belle collection de tableaux anciens.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Sources

  • Jacques Mousseau, le Siècle de Paul-Louis Weiller. 1893-1993, Paris, Stock, 1998, p. 96-104
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