Kiryat-Yéarim

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Kiryat-Yéarim ou "Abou-Gosh", est un village israélien, installé sur les Monts de Judée à une altitude moyenne de 700 mètres, sur la route principale reliant Tel-Aviv à Jérusalem. Le village abrite les restes d'une implantation du néolithique, une église et un monastère croisés, les vestiges d'un caravansérail de l'époque arabe et une église moderne située sur le point culminant du lieu, abritant lui-même quelques vestiges archéologiques.

Le nom précédent de Abou-Gosh était "Karyat el-Anab" (la "ville du raisin" en arabe) car se trouvant à l'emplacement de l'ancien village biblique de "Kiryat-Anavim" (la "ville du raisin" en hébreu). Les vestiges les plus anciens datent de l'époque du néolithique, à proximité des sources d'eau naturelles situées dans le village et dont la découverte date de 1950, sous la direction de l'archéologue français André Parrot et de son équipe. Quant aux vestiges de l'époque du Second Temple, 2 complexes d'inhumation sont découverts lors des fouilles archéologiques menées par les moines bénédictins installés à Abou-gosh, en 1923.

Kiryat-Yéarim est à l'époque biblique une ville sous contrôle des Hivvites, l'une des tribus cananéennes installées dans la région -Livre de Josué (9/17)-. Le culte du dieu Baal y est pratiqué, d'où les autres dénominations bibliques du lieu : "Baala" -Livre de Josué (15/9)- et "Kiryat-Baala" -Livre de Josué (18/15)-. Kiryat-Yéarim est par la suite comprise dans le royaume de Judée.

C'est à Kiryat-Yéarim que l'Arche Sainte est momentanément entreposée -Premier livre de Samuel (7/1)-. Sous le règne du roi Salomon, le village sert de position stratégique, comme Gezer et Beït-Horon, dominant l'accès aux monts de Judée. Puis la ville perd progressivement de son importance. Elle sera toutefois de nouveau mentionnée dans les écrits bibliques au Livre de Jérémie (26/20) et au Livre de Néhémie (6/29) lors du retour de Babylone.

Du fait du séjour de L'Arche Sainte sur les lieux, Kiryat-Yéarim devient lieu vénéré pour la chrétienté. Les Byzantins y construisent une église, détruite par les Perses en 614. Depuis 1924, l'église et le couvent Notre-Dame de L'Arche d'Alliance sont construits sur les vestiges de l'édifice byzantin, dont on voit encore dans la cour de l'église, les restes d'une mosaïque. Le couvent appartient à l'ordre français de Saint-Joseph de l'Apparition. Parallèlement au culte du souvenir du séjour de l'Arche Sainte, à partir de l'époque croisée la tradition chrétienne identifie Kiryat-Yéarim comme le lieu d'Emmaüs et d'Anatot. Lors de la guerre israélo-arabe de 1948, le monastère est utilisé comme infirmerie improvisée par l'unité Harel.

Dans le village, au fond de la vallée et à proximité de la source d'eau Eïn-Marzouk, est dressé un camp militaire à l'époque romaine, semblable à ceux retrouvés au Qastel et à Motza. Plusieurs écritures gravées dans la roche ont été retrouvées, laissées par la Xe légion romaine.

Sur les vestiges du camp romain abandonné, au IXe siècle durant l'époque arabe et sous la dynastie des Abassides, est construit un caravansérail fortifié, comme celui retrouvé à Ramla. Il sert alors de point de surveillance sur la route menant à Jérusalem. C'est à cette époque que Kiryat-Yéarim prend le nom de Karyat el-Anab.

A l'époque médiévale, les Croisés construisent à l'emplacement une église et un monastère, restauré depuis. Ces derniers sont à plusieurs reprises détruits par les armées musulmanes turque et caucasienne. En 1875, le terrain est racheté par Napoléon III et le monastère confié successivement aux moines franciscains, lazaristes puis Olivétains. Jusqu'à aujourd'hui la source de Eïn-Marzouk sert de crypte à l'édifice religieux.

L'appellation du lieu "Abou-Gosh" provient du nom de la famille propriétaire du terrain depuis le XVIe siècle. La famille Abou-Gosh fut une famille musulmane originaire du Caucase. On estime que 98% de la population musulmane de Abou-Gosh est descendente de cette famille. Au cours des XVIII et XIXe siècle, la famille Abou-Gosh se rend célèbre dans la région, puisque perceptrice des taxes de passage sur la route menant à Jérusalem, mais également grâce aux relations d'amitié qu'elle a su tisser avec la population juive. Il faut signaler que, même au plus fort de la Guerre d'Indépendance, la population arabe de Abou-Gosh n'a jamais pris part aux conflits entre Juifs et Arabes.

Kiryat-Yéarim abrite aujourd'hui un mausolée commémorant le souvenir du général Mickey Marcus, tombé sur les lieux en 1948, lors de la Guerre d'Indépendance.

Les environs de Kiryat-Yéarim sont aujourd'hui boisés, grâce aux pins plantés par le KKL. On y trouve également de nombreux tamaris.

Kiryat-Yéarim compte aujourd'hui quelque 3000 habitants des trois grandes religions monothéistes.

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