Kilt

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Homme portant un kilt
Homme portant un kilt

Le kilt est un habit traditionnel des hommes d’Écosse, porté comme d'autres porteraient un pantalon. Le kilt est généralement fait de pure laine aux motifs colorés d'un « tartan ». L'origine de ce mot est sujet à controverse. On suppose qu'il est dérivé du français « tiretaine ». Ce terme désignant toutefois une étoffe en lainage et non pas un motif. Le terme gaélique pour tartan, breacan* ("tacheté"), est beaucoup plus parlant. Le nom « kilt » est sans doute d'origine nordique. Les kilts se dénomment parfois philabegs filleadh beg*.

Les Irlandais ont aussi leurs kilts, soit de couleur unie utilisés principalement dans les pipes-bands ou lors des danses, soit en tartan, mais avec des tons différents de ceux de l’Écosse.

D'autres communautés celtiques au quatre coins du globe, en Bretagne également, mais particulièrement en Amérique, ont développé leur propre motif de kilt (comme la communauté celtique de Summerside à l'Île-du-Prince-Édouard, Canada), mais la plupart ont gardé le tartan de leurs ancêtres.

Pour les militaires, le kilt est un vêtement lourd de 7 à 8 mètres de laine, chaud, aux trames caractéristique d’un clan (ou famille, organisation, ville, région ou pays) et qui descend jusqu’au dessus du genou. Aujourd'hui, les kilts plus légers avec de 3 à 5 mètres d'étoffe gagnent en popularité pour les randonnées, les bals (ceilidhs), et les matchs de foot et de rugby (chez les spectateurs, bien sûr).

Le kilt est plat par devant, et plissé à l’arrière. Une sorte de bourse, l'escarcelle (sporran en anglais), tenue par une chaîne, est portée par le devant. Une épingle d’ornement (spin, kilt-pin en anglais) maintient le pan plat en bas et à droite. Chez les femmes, l’épingle se porte à gauche.

À l'intérieur de la haute chaussette droite en laine (appelée « Hose ») est disposé un petit couteau, le « Sgian Dubh », prononcé skin dou*.

Souvent, le kilt et ses accessoires sont loués pour les grandes occasions, car l’ensemble du costume traditionnel coûte assez cher.

Les supporters de foot et de rugby le portent aussi.

Il existe plus de 5000 tartans des différents clans en Écosse.

Au Canada, un régiment militaire porte le kilt, les Black Watch et certains régiments historiques, entre autres les 78th Fraser Highlander.

[modifier] Le kilt aujourd’hui

Sean Connery en kilt à Washington en 2004.
Sean Connery en kilt à Washington en 2004.

Le kilt est devenu une tenue habituelle pour les grandes occasions, les mariages par exemple, de la même façon que le haut-de-forme et la queue-de-pie en Angleterre, la jaquette en France ou le smoking en Amérique. Le kilt est désormais porté par quiconque, peu importe sa nationalité ou ses origines. Bien qu'il puisse se porter avec une cravate blanche (c'est-à-dire une veste de frac), il est plus habituel de la voir porté avec une cravate noire (veste de smoking).

Les kilts sont devenus de plus en plus répandus comme vêtement de ville. Il n’est pas rare du tout de voir des kilts faire leur apparition dans des pubs écossais et irlandais, et il devient de plus en plus fréquent de les voir sur les lieux de travail. Le kilt se porte alors avec des chaussures noires, des chaussettes écrues roulées sur la chaussure, et peut-être même un tee shirt. On peut être un peu plus habillé en portant une chemise boutonnée et un pull, et même une veste de sport. Le Sgian Dubh est généralement omis.

Le kilt moderne est box-pleated ou knife-pleated, avec les plis cousus et le bas n'allant pas plus loin que le milieu du genou. De nos jours, un tissu plus léger est souvent utilisé.

Le kilt est traditionnellement réservé aux hommes, bien que des femmes se soient aussi vêtues d'un kilt, ou de jupes dessinées d'après des kilts, et les femmes joueuses de cornemuse portent fréquemment des kilts. Des jeunes femmes portent également des jupes Kilten.

Comme toutes sortes de robes, le kilt est soumis aux caprices de la mode. Depuis les années 1980, des kilts sont apparus dans des matières comme le cuir, le jean, le polyviscose, et l’acrylique. Des couleurs unies ont aussi été utilisées à la place du tartan, ainsi que des motifs camouflage, prisé surtout par les Nord-Américains. Même si ces vêtements peuvent déplaire aux traditionalistes, ils apportent la preuve que le kilt a toujours sa place dans le monde de la mode, et qu’il continue à évoluer.-->

Les kilts ont aussi fait leur apparition au Pays de Galles et en Cornouailles pour les grandes occasions. Dans ces deux régions celtiques, le kilt est étroitement associé aux mouvements de renaissance celtique des XIXe et XXe siècles.

Depuis 2001, toujours dans cet esprit de renaissance celtique, le kilt a fait naturellement son apparition en Bretagne, terre d'origine des Stuarts, clan royal d'Écosse, dont la famille descend d'Alain sénéchal de Dol (vers 1045). La boucle est bouclée, puisque les Bretons à l'origine viennent des Iles Brittaniques. Il existe actuellement 12 tartans bretons dont le Brittany National (National Breton), le Brittany Walking, le Menez Du et 9 tartans pour les pays traditionnels qui composent la Bretagne: Kerne, Leon, Tregor, Gwened, Dol, St Malo, Rennes, Nantes, St Brieuc. Tous les tartans bretons sont enregistrés officiellement en Ecosse.

Depuis l'année dernière également, la Normandie dispose d'un tartan appelé « National Normandy » déposé très officiellement en Écosse et qui commémore les mercenaires Normands qui se sont installés sur les terres écossaises, après le couronnement de Guillaume le Conquérant. Certains d'entre eux sont à l'origine de grandes dynasties comme les Sinclair ou les Menzies. Cette région Normandie qui se réveille de sa torpeur découvre aujourd'hui qu'il existe encore une quarantaine de clans écossais d'origine du pays des pommes.

Dans le mouvement punk il y a aussi nombre de personnes qui portent le kilt bien qu'il soit éclipsé par le pantalon écossais. Il est généralement porté avec des chaussures de sécurité ou des bottes d'armée, et un t shirt généralement simple.

Que mettre sous le kilt ? Il ne faut jamais porter de dessous, puisque le faire heurterait les traditions. La majorité des porteurs de kilt ont leur propre préférence, et ne s’inquiètent généralement pas de ce que les autres peuvent porter (ou ne pas porter) sous leur kilt. Les uniformes portés par les membres de plusieurs régiments militaires ne s’accommodant pas de dessous, le port du kilt sans sous-vêtements est souvent qualifié de « régimentaire ».

Dans certaines circonstances, des dessous peuvent se révéler nécessaires. Il est souvent difficile à quelqu’un qui n’est pas familier du port du kilt de préserver sa pudeur quand il le porte à la régimentaire, particulièrement par vent fort. Un des plus anciens fabricants de kilts, ainsi que la plus ancienne maison de vente par correspondance d’Écosse, offrent à la vente des dessous spécialement conçus pour le kilt, mais la plupart des porteurs de kilt qui mettent des dessous choisissent des caleçons ou des slips classiques.

Pour finir, la décision de porter ou pas des dessous à certaines occasions revient au porteur de kilt. Quel que soit son choix, ce qu’un gentilhomme porte sous son kilt ne regarde que lui. Il est de règle qu’un homme bien élevé se montre discret sur la question. Ainsi, la réponse à une question sur ce sujet peut laisser deviner la réponse, mais y répond rarement directement. La réponse peut également être « rien n’est abîmé (en anglais worn signifie à la fois porté pour un vêtement et abîmé). Tout est en parfait état de marche », ou « des chaussures et des chaussettes ». Les Écossais ont également une réponse toute faite à cette question de savoir ce qu'ils portent sous leur kilt : « The future of Scotland » (l'avenir de l'Écosse).

* Mots en Gaélique écossais.

[modifier] Bibliographie

Sur l'invention du kilt au XVIII et XIX : cf Trevor-Roper Hugh, 2006, La tradition des Highlands, Dans : Hobsbawm Eric et Ranger Terence, L'invention de la tradition, éditions Amsterdam, Paris, pp. 27-54

[modifier] Liens

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