Journal intime (film, 1993)

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Journal intime
Titre original Caro Diario
Réalisation Nanni Moretti
Acteur(s) Nanni Moretti
Giulio Base
Carlo Mazzacurati
Jennifer Beals
Alexandre Rockwell
Renato Carpentieri
Scénario Nanni Moretti
Musique Nicola Piovani
Producteur(s) Nanni Moretti
Nella Banfi
Angelo Barbagallo
Format Format 35mm (1,85:1)
Dolby
Durée 100 minutes
Sortie 1993

Journal intime est un film italien de Nanni Moretti, sorti en 1993.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Nanni aime à rouler, l'été, dans les rues désertes de Rome, d'un quartier à l'autre, interrogeant des passants. Sa plus grande joie, danser dans un bal populaire. Parfois, il s'arrête pour voir un film. Un jour, il se rend à Ostie et Casalpalocco sur les lieux où Pasolini a été assassiné.

Nanni est à la recherche d'un coin tranquille pour écrire, il pense le trouver à Lipari, chez son ami Gerardo. Mais l'île, envahie par les estivants, est trop bruyante.

Nanni vient d'être opéré d'une tumeur cancéreuse au poumon. Auparavant il avait absorbé tant de médicaments, suivi tant de traitements, sans guérir du prurit qui lui pourrissait l'existence, qu'il n'a plus, désormais, qu'une confiance limitée dans la médecine.

[modifier] Distribution

  • Nanni Moretti : Lui-même
  • Renato Carpentieri : Gerardo
  • Antonio Neiwiller : Le maire de Stromboli
  • Giovanna Bozzolo
  • Sebastiano Nardone
  • Antonio Petrocelli
  • Giulio Base
  • Jennifer Beals : Elle-même

[modifier] Fiche technique

  • Titre original : Caro diario
  • Réalisation : Nanni Moretti
  • Scénario : Nanni Moretti
  • Musique : Nicola Piovani
  • Date de sortie : 1993
  • Genre : autobiographie
  • Durée : 100 minutes

[modifier] Lien externe

(fr+en) Journal intime sur l’Internet Movie Database

[modifier] Commentaires

Ce film, prix de la mise en scène à Cannes en 1994, arrive à être à la fois très égocentrique et très généreux. Nanni Moretti ne parle dans ces trois chapitres de son Journal intime que d'une seule chose : lui-même. Mais en parlant de lui seul, il nous renvoie à nos propres réalités, limites, désirs. Ce film est vraiment un journal intime car on y trouve aussi des expressions de son auteur sur le monde qui l'entoure : le cinéma italien, le refus de la violence au cinéma, la peur de la bêtise (celle de la majorité, celle des intellos, des parents, des enfants, des médecins…).

C'est aussi un formidable étalage de personnages plus drôles les uns que les autres : Moretti, lui-même, chevauchant sa Vespa à travers les différents quartiers de Rome la belle, dansant au milieu d'une fête ou dans une trattoria, s'arrêtant pour aller au cinéma, visiter une maison sous un prétexte fallacieux (repérage pour une comédie musicale sur un pâtissier trotskiste dans l'Italie des années 30), abordant un automobiliste pour lui asséner une vérité ou Jennifer Beals (Flashdance) pour s'extasier sur la commodité de ses chaussures et passer pour un fou. Moretti encore, allant d'île en île à la recherche d'un lieu où créer, errant de médecin en médecin pour trouver un remède à ce mal qui le ronge. Gerardo, son ami, grand intellectuel qui finit par tomber amoureux des soap-operas brésiliens. Le maire de Stromboli rêvant de faire de son île un film. Les parents de cette île où leurs enfants uniques font la loi et empêchent les conversations téléphoniques d'aboutir à autre chose qu'un ubuesque zoo sonore. Ce critique de cinéma qui, rongé par le remords, pleure sur son oreiller. Ces médecins, prince des dermatologues ou acupuncteur chinois, qui ne savent pas écouter.

Quelques moments touchants viennent aussi nous rappeler que tout cela n'est pas très loin de la vie : « que ce serait beau un film fait uniquement de maisons » nous dit Moretti en nous faisant visiter la ville telle qu'il la connaît, au delà des parcours touristiques, sa visite au monument en mémoire de l'assassinat de Pier Paolo Pasolini, ce ballon de foot rebondissant devant un bateau qui quitte le port, la détresse grandissante de cet homme face à une médecine sourde, sa dernière chimiothérapie. Et enfin il y a ce regard du dernier plan, où l'auteur/acteur nous regarde droit dans les yeux, comme pour nous dire : « et toi, qui es tu ? »

Il faut ensuite dire que ce film est soutenu et traversé par une bande-son extraordinaire par la qualité et l'éclectisme de sa musique (Khaled, Keith Jarrett, ...)

Oui, vraiment ce Journal intime est une belle rencontre avec « un splendide quadragénaire » comme le dit lui-même Nanni Moretti.

[modifier] Sources

  • Le commentaire est issu en partie ou en totalité de la fiche du film sur cine-passion.site.voila.fr
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