Joseph Ignace Guillotin

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Joseph Ignace Guillotin
Joseph Ignace Guillotin

Joseph Ignace Guillotin (né le 28 mai 1738 à Saintes et mort le 26 mars 1814 à Paris) fut un médecin et homme politique français. Il est connu pour avoir fait adopter, à la Révolution française, la guillotine comme mode unique d’exécution capitale.

Sommaire

[modifier] L'homme politique

Avant la Révolution française, Guillotin est célèbre pour avoir publié plusieurs ouvrages politiques et avoir proposé un certain nombre de réformes. Dans son livre Pétition des six corps, il demande que le nombre des députés du tiers état soit au moins égal à celui des députés des deux autres ordres. Si au départ cette proposition lui vaut de passer en jugement (il est acquitté), elle est acceptée en 1788 par le Conseil du roi.

Médecin et professeur d'anatomie à la Faculté de Paris, élu député du Tiers-Etat de la ville et des faubourgs de Paris aux Etats-Généraux de 1789. C'est lui qui propose la réunion dans la salle du Jeu de paume, lorsque les députés trouvèrent leur salle fermée le 19 juin.

[modifier] Guillotin et la guillotine

Avec l'appui de Mirabeau le député, secrétaire de l’Assemblée nationale constituante, Guillotin propose le 10 octobre 1789 un projet de réforme du droit pénal dont le 1er article stipule que « les délits de même genre seront punis par les mêmes genres de peines, quels que soient le rang et l'état du coupable. » Il demanda dans la séance du 1er décembre 1789 que « la décapitation fût le seul supplice adopté et qu'on cherchât une machine qui pût être substituée à la main du bourreau. » L’utilisation d’un appareil mécanique pour l’exécution de la peine capitale lui paraît une garantie d’égalité. En effet, jusqu’alors, l'exécution de la peine capitale différait selon le forfait et le rang social du condamné : les nobles étaient décapités à l’épée, les roturiers à la hache, les régicides écartelés, les hérétiques brûlés, les voleurs roués ou pendus. La proposition de Guillotin vise également à supprimer les souffrances inutiles. Son idée est adoptée en 1791 par la loi du 6 octobre et, malgré ses protestations, on attribue son nom à cette machine, qui existait pourtant depuis le XVIe siècle. Après plusieurs essais sur des cadavres à l'Hospice de Bicêtre, la première personne guillotinée en France fut un voleur, du nom de Nicolas Pelletier, le 25 avril 1792.

L’appareil est mis au point en 1792 par son confrère Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie (d’où son premier nom de Louison), et se voit rapidement affublé du nom de guillotine, contre la volonté du docteur Guillotin qui en manifeste le regret jusqu'à sa mort en 1814.

Guillotin espérait instaurer une exécution plus humaine et moins douloureuse. Mais, pendant la Terreur, celle qui est désormais affublée de nombreux noms (comme le rasoir national, le moulin à silence, la veuve, puis la cravate à Capet après son emploi sur Louis XVI) a largement contribué à multiplier les exécutions capitales.

[modifier] Un médecin jusqu'à la fin de ses jours

Emprisonné durant la Terreur, Guillotin est remis en liberté après la mort de Robespierre. Il passa le restant de ses jours loin de la vie politique et ne se consacra plus qu'à la médecine, s’activant à propager la pratique de la vaccination contre la variole et, sous le Consulat, il est en charge d’installer le premier programme cohérent de santé publique en France à l’échelle de la nation. Il est nommé médecin chef de l'hôpital Saint-Vaast d'Arras. Guillotin est également le fondateur de la Société des premiers médecins de Paris, ancêtre de l'actuelle Académie de médecine.

La croyance que Guillotin soit mort lui-même guillotiné n'a pas de fondement historique, bien que ce soit une idée répandue.

[modifier] Liens externes

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[modifier] Bibliographie

  • Henri Pigaillem, le Docteur Guillotin, bienfaiteur de l'humanité, Pygmalion, 2004, 247 p.
  • Le docteur Joseph-Ignace Guillotin, par Edmond-Jean Guérin, dans le Bulletin de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d'Aunis, tome XXVIII année 1908. Cet ouvrage est accessible en ligne sur le site de la BNF