John Bagot Glubb

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Sir John Bagot Glubb (surnommé Glubb Pacha), Lieutenant-Général britannique (né le 16 avril 1897 dans le Lancashire, et mort le 17 mars 1986 dans le Sussex), qui fut le commandant de la Légion arabe pendant la Guerre israélo-arabe de 1948.

[modifier] La Légion arabe

La Légion arabe était une armée de bédouins servant le Royaume Hachémite de Transjordanie (devenu Jordanie le 26 avril 1949). L'unité fut créée par le capitaine Frederick G. Peake (dit aussi Peake Pacha) en 1923, lorsque la Transjordanie était encore sous contrôle Britannique.

Si les combattants étaient des Bédouins transjordaniens, le corps des officiers était essentiellement britannique. En 1946, la Transjordanie devient formellement indépendante, mais conserve comme principale force armée la Légion, et comme corps des officiers des officiers « prêtés » par l'armée britannique. L'équipement reste également d'origine britannique. L'armée Transjordanienne reste donc essentiellement sous contrôle britannique, tant à travers le corps des officiers qu'à travers l'approvisionnement en armes.

[modifier] Biographie

John Bagot Glubb fit ses études à l'Académie militaire royale de Woolwich. Il servit dès 1915 (à 17 ans), en France et en Belgique contre les Allemands. Il fut plusieurs fois blessé (il aura une partie de la mâchoire arrachée), et reçut de nombreuses décorations.

Il commença à servir au Moyen-Orient en 1920, en Irak, pays alors placé sous mandat Britannique suite au démantèlement de l'Empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale. Il y encadrait déjà une unité « indigène », chargée de contrôler les frontières du pays.

En 1926, il démissionna de l'Armée britannique, pour devenir un fonctionnaire au service du gouvernement hachémite irakien (sous contrôle britannique). En 1930, il quitta son précédent poste, et entra comme officier (« brigadier ») dans la Légion arabe, qui était à l'époque surtout une force de maintien de l'ordre, plus qu'un armée au plein sens du terme. Il prend la direction de la Légion arabe transjordanienne en 1939, succédant ainsi à Frederick G. Peake. Il continue à développer l'unité et en fait une force armée moderne et disciplinée, considérée dès la fin de la Seconde Guerre mondiale comme la meilleure armée arabe du Moyen-Orient.

En 1941, commandant la Légion arabe, il participe à la prise de la Syrie contrôlée alors par les forces du gouvernement français de Vichy, au coté des Forces Britanniques et des Forces françaises libres (FFL). La Légion entre en effet en Syrie le 20 juin, ou elle est bloquée par le 6e régiment étranger d'Infanterie (Légion étrangère), qui devra finalement se retirer sur ordre.

Il dirige la Légion pendant la Guerre israélo-arabe de 1948-1949. En pratique, la Légion entre en guerre après le retrait britannique du 15 mai 1948, et le restera jusqu'à l'armistice de 1949. Le rôle de Glubb Pacha est controversé. D'un côté, la Légion est la force armée arabe (encore que largement sous le commandement de britanniques) qui a conservée sous son contrôle une vingtaine de pourcents de la Palestine mandataire, soit mieux que les autres armées arabes. D'un autre coté, la Légion sous le commandement de Sir Glubb Pacha a menée une politique exclusivement tournée sur les intérêts Transjordaniens, facilitant l'annexion à celle-ci de la Cisjordanie, et refusant tout soutien à l'armée égyptienne, qui soutenait le « gouvernement » palestinien de Gaza. La Légion se battit efficacement contre les Israéliens pour défendre les zones revendiqués par la Transjordanie (Batailles de Latroun et de Jérusalem), mais se montra peu active pour pénétrer dans les territoires attribués à l’État juif par les Nations-unies. D'où l'accusation de trahison portée par certains Palestiniens.

À partir de 1952, John Bagot Glubb commença à avoir certaines divergence avec le nouveau roi Hussein de Jordanie, en particulier en matière de politiques de défense et de promotion d'officiers arabes au sein de la Légion.

John Bagot Glubb est renvoyé de son commandement le 2 mars 1956, après 17 années passées à la tête de la Légion. Son renvoi matérialise la volonté du royaume de prendre le plein contrôle de ses forces armées. Glubb pacha maintiendra cependant des relations cordiales avec le roi Hussein. Il est fait chevalier (sir) la même année par la couronne britannique.