James Fazy

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James Fazy

Naissance 12 mai 1794
à Genève
Décès 6 novembre 1878 (à 37 ans)
à Petit-Saconnex
Nationalité Suisse Suisse
Occupation Homme politique

James Fazy, né à Genève le 12 mai 1794 et mort au Petit-Saconnex le 6 novembre 1878, est un homme politique suisse.

[modifier] Biographie

D’origine bourgeoise, James Fazy se détourne de la voie familiale de négociant tracée par son père pour embrasser une carrière de publiciste, aidé en cela par un goût pour la littérature que lui a transmis sa mère.

Très actif dans l’opposition libérale genevoise dès l’adoption de la constitution de 1816, il devient le leader du mouvement radical dès le début des années 1830. Ce mouvement est formé de libéraux souhaitant, comme son nom l’indique, un changement politique « radical ».

En automne 1841, au sein de l’association du Trois-Mars, fondé quelques mois auparavant par des libéraux modérés et des radicaux, il tente de renverser le gouvernement et est à deux doigts d’y parvenir. Mais la frange modérée de l’association et la population ne le suivent pas jusqu’au bout, et se contentent d’élire une constituante. Cette dernière, dont la majorité est acquise aux libéraux-modérés, rédige un projet minimaliste qui ne satisfait pas James Fazy. À la tête d’une force politique désormais confirmée par le résultats des élections cantonales de l’été 1841, il continue de réclamer des réformes.

Une prise d’armes du quartier de Saint-Gervais a lieu en 1843, mais elle échoue. Par contre, en octobre 1846, Fazy parvient à ses fins, aidé par un gouvernement trop sûr de lui. A la tête de la foule grossie par les protestants mécontent de la décision des autorités de ne pas demander la dissolution du Sonderbund, Fazy entre de force dans le parlement et décrète sa dissolution. Le gouvernement cantonal remet les pleins pouvoir aux autorités de la ville, mais James Fazy court-circuite cette tentative en réunissant les citoyens à la place du Molard. Les principes de la révolution sont adoptés par une foule acquise au dirigeant radical.

Le paradoxe de cette période a été de voir les catholiques provoquer la chute d’un gouvernement qui a défendu une position en leur faveur. Car l’alliance radicaux-catholiques n’est qu’éphémère.

La constitution de 1847 de James Fazy marque un tournant de l’histoire genevoise, bien que son image ne parvienne jamais à s’asseoir définitivement. Adulé par les uns, Fazy est surtout haï par les conservateurs, qui tiennent encore à cette époque plusieurs secteurs-clé de Genève. En effectuant une purge dans les forces de l’ordre puis à l’université, et en tentant de faire payer aux anciens magistrats une très forte amende, Fazy, pourtant en position favorable, s’attire des foudres. Plusieurs de ses proches rompent avec lui. Son caractère colérique, qui lui fut tant fois utile, devient un handicap.

Après avoir présenté le projet de loi créant l’Institut national genevois en 1853, il perd son siège de conseiller d’État, qu’il ne retrouvera qu’aux élections de 1855, mais pour 4 ans seulement. Souvent candidat au Conseil Administratif de la ville de Genève, il n’y sera pourtant jamais élu.

Brillant polémiste, James Fazy se révèle dans la deuxième moitié du XIXe siècle un médiocre homme d’affaire. Il crée une banque, le Crédit International, qui fait faillite quelques années plus tard. En soucis financiers, il obtient de ses partisans un don « national » en terrain à bâtir en ville et une charge académique, tous deux fortement contestés et raillés par ses ennemis.

Il tente une dernière fois de se présenter au gouvernement genevois en 1864, mais échoue, ce qui provoque plusieurs mois de troubles et l’intervention de l’armée fédérale.

Brillant homme politique, James Fazy n’a cependant jamais eu cette carrure d’homme d’État, à l’image d’un Jean-Jacques Rigaud, que beaucoup lui prêtent. Ses ennemis ont toujours été nombreux, ses projets abondamment critiqués. Ses réactions n’ont jamais été celles d’un grand homme politique : mis en cause en 1864 dans les troubles, James Fazy fuit en France la justice suisse.

Ses mémoires, dans lesquelles il parle de lui-même à la troisième personne, seront publiées après sa mort.

[modifier] Sources et liens externes

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