Jacques Callot

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Jacques Callot : Mendiant (1622)
Jacques Callot : Mendiant (1622)

Jacques Callot, né à Nancy en 1592 et mort dans la même ville le 28 mars 1635 est un peintre, dessinateur et graveur lorrain.

Il est le onzième enfant de Jean Callot, gentilhomme, premier héraut d'armes de Lorraine. Son grand-père, Claude, avait épousé une petite-nièce de la Pucelle d'Orléans, et, pour sa bravoure, avait été anobli par le duc Charles III de Lorraine.

La passion de Callot pour le dessin est très précoce. On rapporte qu'à l'âge de douze ans il dessinait tout ce que lui inspiraient les rues de Nancy : soldats, pèlerins, montreurs d'ours… Entraîné vers les arts par une passion que sa famille contrariait, il s'échappa, pour la satisfaire, de la maison paternelle. Après quatre ans d'apprentissage chez un orfèvre, Callot arrive à Rome en 1609, ayant voyagé à pied, notamment avec des bohémiens croisés en Suisse. Il se forma à Rome sous Jules Parigi et Philippe Thomassin. Il s'initie à la gravure dans l'atelier de Philippe Thomassin, éditeur et graveur, et découvre l'eau-forte avec Tempesta. En 1612 il travaille chez Giulio Parigi à Florence et devient dans cette ville un artiste à la mode, en illustrant notamment toutes les fêtes de la cour des Médicis. En 1617 il découvre chez un orfèvre un vernis dur et très résistant à l'attaque de l'acide qui modifiera considérablement sa manière de travailler (selon certaines sources c'est chez un luthier qu'il fera cette découverte). En 1621, à la mort du grand-duc Cosme II de Médicis, il rentre en Lorraine et diffuse des séries de gravures sur ses souvenirs d'Italie.

Jacques Callot : Les misères de la guerre (1633)À la fin ces voleurs infâmes et perdusComme fruits malheureux à cet arbre pendusMontrent bien que le crime horrible et noire engeanceEst lui-même instrument de honte et de vengeanceEt que c'est le destin des hommes vicieuxD'éprouver tôt ou tard la justice des cieux.
Jacques Callot : Les misères de la guerre (1633)
À la fin ces voleurs infâmes et perdus
Comme fruits malheureux à cet arbre pendus
Montrent bien que le crime horrible et noire engeance
Est lui-même instrument de honte et de vengeance
Et que c'est le destin des hommes vicieux
D'éprouver tôt ou tard la justice des cieux.

De 1627 à 1629 il séjourne aux Pays-Bas, puis de 1629 à 1631 se rend à Paris où Louis XIII tente de l'attacher à son service pour une pension de 1000 écus. Patriote (le duché de Lorraine est alors assiégée par les troupes de Richelieu), il refuse. Après la prise de Nancy, sa patrie, par Louis XIII (1633), il refusa de consacrer par son burin le souvenir de cette conquête. Plus tard, alors qu'il s'apprête à quitter la Lorraine pour emmener sa famille en Italie, il tombe malade et décède.

À l'instar d'un Rembrandt — qui fut un grand collectionneur des estampes de Callot — ou d'un Goya, Jacques Callot a eu une influence considérable sur l'histoire de l'estampe. Ses sujets, notamment ses scènes de guerres (Les misères de la guerre), sont un témoignage très vivant de la cruauté de l'époque.

Les gravures de Jacques Callot ont été éditées et diffusées par Israël Henriet (1590-1661) et Israël Sylvestre (1621-1691).

Son œuvre contient près de 1 600 pièces : les plus remarquables sont Les Foires, Les Hideux, Les Supplices, Les Misères de la guerre, les deux Tentations de saint Antoine, Les Gueux contrefaits ; on lui doit aussi plusieurs batailles, dont Le siège de Bréda et Le siège de La Rochelle. Callot s’est acquis une réputation populaire par le talent avec lequel il a traité les sujets grotesques et a caricaturé les vices et les ridicules de l'humanité.

[modifier] Bibliographie

  • Édouard Meaume : Recherches sur la vie et les œuvres de Callot, Nancy, 1854 et 1860.

[modifier] Liens externes

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[modifier] Sources

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