Jacquemart de Hesdin

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La Portée de Croix par Jacquemart, avant 1409 (Louvre)
La Portée de Croix par Jacquemart, avant 1409 (Louvre)

Jacquemart de Hesdin (13551414) était un enlumineur français du Gothique tardif. La transcription de son nom varie au cours de sa vie, et on le trouve aussi sous le nom de Jacquemart de Odin.[1]

Sommaire

[modifier] Vie

Jacquemart était un peintre de l'Artois. Hesdin, ville dont il tient son nom, était une citadelle fortifiée du Pas-de-Calais, faisant alors partie de la Flandres, et appartenant aux Ducs de Bourgogne.[2] Il y est probablement né. Il était un des nombreux artistes flamands à travailler pour la famille royale française du milieu du XIVe siècle.[3]

Son seul mécène connu, Jean Ier de Berry (1340–1416), était un des frères de Charles V de France.[4] Quand Charles V mourut en 1380, son fils Charles VI était mineur, et Jean de Berry et ses frères Louis Ier de Naples (1339–1384) et Philippe II de Bourgogne (1342–1404), servirent de régents de France jusqu'en 1388. Ils règnèrent encore entre 1392 et 1402, par suite de la folie du jeune Charles VI. Jean de Berry dépensa d'énormes sommes pour sa collection d'art, et il avait de nombreuses dettes à sa mort en 1416.[5]

Avec le maître architecte de Jean de Berry's, Guy de Dammartin, les Frères Limbourg, et l'enlumineur André Beauneveu et son élève Jean de Cambrai, Jacquemart était considéré comme un ami et un protégé du Duc.[6]

[modifier] Carrière

Son entière carrière se déroula à Bourges, capitale de la province de Berry, dans la cours de John, Duc de Berry. Il resta activement à son service de 1384 à 1414[4] et contribua grandement à ses fameux livres enluminés, dont Les Très Belles Heures du Duc de Berry,[7] les Grandes Heures, les Petites Heures, et un livre de psaumes, souvent en collaboration avec les Frères Limbourg et le peintre Maître de Boucicaut.[4]

Le 28 Novembre 1384, Jacquemart reçut son premier salaire du serviteur de John, Duc de Berry, pour couvrir les dépenses que lui et sa femme avaient réalisées à Bourges, et pour ses vêtements pour l'hiver approchant.[3] Après 1384, il commença à percevoir un salaire régulier.[3]

En 1398, alors qu'il travaillait pour le Duc de Berry au château de Poitiers, il fut accusé avec son assistant Godefroy et son beau-frère Jean Petit du plagiat de couleurs et de motifs de Jean de Hollande, un autre peintre au service du Duc.[3] Jacquemart is recorded as staying in Bourges in 1399.[3]

Les Très Belles Heures du Duc de Berry (appelé aussi Les Heures Brusselloises, de la ville où elles furent longtemps conservées) est son chef-d'oeuvre. Le livre est cité dans un inventaire de la bibliothèque du Duc de Berry de 1402:[1]

Unes très belles heures richement enluminées et ystoriées de la main Jacquemart de Odin.

Elles disparurent pendant plusieurs siècles, mais il est généralement accepté que l'exemplaire de la Bibliothèque Royale de Bruxelles est celui cité dans l'inventaire.[6]

On pense que les Petites Heures[8] datent d'avant 1388, mise à part une miniature du Duc de Berry lui-même réalisée par les frères Limbourg. D'après Millard Meiss, au moins cinq eintres différents ont travaillé sur lmes enluminures, dont Jacquemart. Un d'eux est souvent surnommé le Pseudo-Jacquemart.[9]

Le petit tableau La Portée de Croix (vélin sur toile, 38 X 28 cm, daté d'avant 1409) est au Musée du Louvre.[10]

[modifier] Oeuvres

L'Annonciation, miniature de Jacquemart de Hesdin tirée de Les Petites Heures de Jean Ier de Berry, 1400
L'Annonciation, miniature de Jacquemart de Hesdin tirée de Les Petites Heures de Jean Ier de Berry, 1400

Selon Anne Granboulan, Jacquemart "...montre une certain maîtrise de la représentation de l'espace, ce qui montre qu'il avait parfaitement assimilé la leçon de Barna da Siena". Elle mentionne aussi l'attestation de "nouvelles tendances naturalistes dans le Nord, à l'opposé de l'art idéaliste de Jean Pucelle".[4]

La sixième édition de l'Encyclopédie Columbia précise que Jacquemart fut influencé par les peintures de Barna da Siena, et son travail "...montrait des intérieurs architecturaux élaborés servants à placer les figures dans des espaces plausibles.".[11] Etudiant les oeuvres de Pucelle et des peintres italiens, Jacquemart développa ses propres techniques de modelé et de rendu de l'espace, et modifia le réalisme caractéristique des peintures flamandes de l'époque.[3]

Il est aussi connu pour ses notes, commentaires, et figures d'animaux et de végétaux qui ornaient ses pages manuscrites.[11]

[modifier] Références

  1. ab Conway, Sir Martin, "Jacquemart de Hesdin" in The Burlington Magazine for Connoisseurs, vol. 29, no. 158 (Mai 1916) pp. 45-47 & 49 accessible en ligne sur JSTOR (vérifié 16 Février 2008)
  2. Deparis, Régis, Promenades dans Hesdin (2004)
  3. abcdef Jacquemart de Hesdin in the Art Encyclopedia, accessible en ligne sur answers.com (vérifié 16 Février 2008)
  4. abcd Granboulan, Anne, Jacquemart of Hesdin (14th-15th cc) in Encyclopedia of the Middle Ages, par André Vauchez, Richard Barrie Dobson, et Michael Lapidge, trad. Adrian Walford (London, Routledge, 2001, ISBN 1579582826), pp 751-752 accessible en ligne sur books.google.com (vérifié 16 Février 2008)
  5. Lehoux, Françoise, Jean de France, duc de Berri: sa vie, son action politique (1340-1416) (Paris, A. Picard, 1966-1968, 4 vols.)
  6. ab Les Très Riches Heures du Duc de Berry, article accessible en ligne sur christusrex.org (vérifié 16 Février 2008)
  7. Brussels, Bibiothèque royale, MS 11060-11061
  8. Bibliothèque Nationale, MS lat. 18.014
  9. Meiss, Millard, French Painting in the Time of Jean de Berry (New York, 1967)
  10. Hesdin, Jacquemart de (French, active 1384-1409) accessible en ligne sur cgfa.sunsite.dk (vérifié 16 Février 2008); Le Portement de croix sur insecula.com (vérifié 16 Février 2008)
  11. ab "Hesdin, Jacquemart de", dans l'Encyclopédie Columbia (6ème édition), accessible en ligne sur encyclopedia.com (vérifié 16 Février 2008)
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