Indigènes du Détroit de Torres

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Les indigènes du Détroit de Torres (en:Torres Strait Islanders) habitent les îles de ce détroit dans le nord du Queensland, en Australie. Ils forment l'un des deux ensembles de peuples indigènes dans ce pays, l'autre étant les Aborigènes d'Australie. Les indigènes du Détroit de Torres sont mélanésiens, et par certains aspects leur culture s'apparente plus aux cultures de Papouasie-Nouvelle Guinée qu'aux cultures des Aborigènes australiens.

Carte des îles du détroit de Torres.
Carte des îles du détroit de Torres.

Les îles du Détroit de Torres sont habitées depuis au moins 2500 ans[1].


Sommaire

[modifier] Définition

Officiellement, du point de vue du gouvernement australien, un(e) indigène du détroit de Torres est une personne qui:

  • a des ancêtres indigènes du détroit de Torres
  • s'auto-identifie comme tel(le)
  • est reconnu(e) comme tel(le) par sa communauté indigène.

Les trois critères doivent être remplis. Officiellement, un terme tel que « en partie indigène » ne veut rien dire ; on est indigène du détroit de Torres ou on ne l'est pas. A noter que la couleur de peau n'est pas un critère.[2] La même définition s'applique aux Aborigènes.[3]

[modifier] Démographie

Environ 6 800 indigènes habitent les îles du Détroit, tandis que 42 000 résident ailleurs, principalement à Townsville et à Cairns, dans la partie continentale du nord du Queensland.

Environ 6% des indigènes australiens sont indigènes du Détroit de Torres; 4% ont des origines mixtes (aborigène et indigène du Détroit de Torres).

[modifier] Culture

A la croisée entre l'Australie aborigène et l'île de Nouvelle Guinée, le Détroit de Torres a longtemps exercé une influence culturelle sur les rives de ses deux voisins. Toutefois, les indigènes privilégiaient les relations commerciales avec les Papous. A l'inverse des Aborigènes, les indigènes du Détroit de Torres pratiquaient la navigation et les voyages maritimes. La plupart des langues du Détroit de Torres s'apparentent aux langues aborigènes, mais les indigènes des îles de Mer, d'Erub et d'Ugar, situées à l'est du Détroit de Torres, parlent le meriam mir, une langue papoue.

Autre élément qui les rapproche des indigènes de Nouvelle Guinée et les distingue des Aborigènes d'Australie: les indigènes du Détroit de Torres pratiquaient déjà l'agriculture avant la venue des Européens.

D'après le Australian Museum, la religion des indigènes du Détroit de Torres diffère des croyances religieuses aborigènes[4].

[modifier] Eddie Mabo et la question des terres

Jusqu'en 1992, la fiction juridique de terra nullius faisait que la propriété indigène traditionelle des terres de ces îles n'était pas reconnue. Eddie Mabo, un indigène du Détroit de Torres, porta jusqu'à la Cour Suprème les revendications de son peuple, et décéda quelques mois avant que ne soit reconnu le droit indigène coutumier en matière de propriété terrienne. Ce droit s'applique également aux Aborigènes. La répudiation de la doctrine de terra nullius par la Cour Suprème (Mabo v. Queensland) constitue l'une des décisions juridiques les plus célèbres de l'histoire de l'Australie.

[modifier] Liens externes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. (en) "General History", Torres Strait Regional Authority, site web du gouvernement australien
  2. (en) "The Definition of Aboriginality", John Gardiner-Garden, site web du Parlement australien, 5 décembre 2000
  3. ibid
  4. (en) "Indigenous Australia: Spirituality", Australian Museum