Identité juive
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
La "judéité", définie comme "l'ensemble des critères qui constituent l'identité juive" [1], est le résultat d'un processus étalé sur environ trois millénaires, la mention d'Israël étant historiquement attestée pour la première fois sur la stèle de Mérenptah, datée de 1200 AEC.
L'observance quotidienne des lois, coutumes et croyances d'un peuple ou l'adhésion à ce peuple et sa doctrine par le biais de la conversion religieuse furent longtemps les critères quasi-exclusifs employés par les Juifs pour se caractériser. Toutefois, la Haskala, équivalent juif du mouvement des Lumières, étendit l'horizon intellectuel des Juifs, et bientôt, le judaïsme ne fut plus que l'une des manières de définir sa judéité, en concurrence avec la culture, le sentiment d'appartenance à un groupe ou l'idéologie politique. Selon Daniel Boyarin, la "judéité perturbe toutes les catégories d'identité, car elle n'est ni nationale, ni généalogique, ni religieuse, mais toutes celles-là à la fois, en tension dialectique."[2]Ces critères devinrent également ceux de personnes non reconnues comme Juives par les critères légaux d'appartenance au peuple Juif, se définissant néanmoins comme telles.
Selon Ido Abram, un philosophe amstellodamois, l'identité juive se mesure actuellement à l'aune de cinq critères :
- Religion, culture, et tradition.
- Lien avec Israël et le sionisme.
- Gestion de l'antisémitisme, incluant les questions de persécution et de survie.
- Vécu personnel.
- Relations aux gens et à la culture non-juive.[3] [4]
L'importance relative de ces facteurs peut énormément varier selon l'endroit. Un Juif néerlandais pourrait définir sa judéité comme "Juif/Juive de naissance", tandis qu'un Juif roumain, où l'antisémitisme est davantage présent, pourrait dire, "Je considère toute forme de déni comme une preuve de couardise."[5]
Sommaire |
[modifier] "Demi-Juif"
Le terme "demi-Juif" est d'usage récent et controversé pour décrire les personnes dont l'un des parents, généralement le père, est Juif. Or, ainsi que le note Guershom Scholem[6], si le mariage mixte était autrefois le fait d'individus qui voulaient abandonner l’identité juive, il fut évident après 1870, qu’un nombre toujours plus grand parmi ces individus souhaitait conserver des liens avec la communauté juive. Ce statut était inexistant au regard de la Halakha, qui définissait le Juif comme né de mère juive ou converti au judaïsme, mais il eut un antécédent légal pendant la période nazie, où les halbJude furent soumis aux mêmes mesures discriminatoires que les Juifs, quoiqu'à un degré moindre, et parfois à la déportation ou l'exécution. Beaucoup de Juifs rejettent de ce fait la dénomination "demi-Juif", tandis que d'autres l'utilisent pour suggérer que la judéité est une identité davantage ethno-culturelle que religieuse.
Les personnes issues de mariage mixte peuvent ne pas s'identifier comme pleinement juives, qu'elles adoptent ou non le judaïsme comme religion. Elles sont particulièrement nombreuses aux États-unis, rivalisant avec celui des "Juifs des deux côtés", particulièrement parmi les jeunes enfants. Le "demi-Juif" commence à se constituer en identité indépendante, avec ses propres caractéristiques de tolérance et d'adaptation, mais peut-être aussi un sens de détachement, d'indifférence spirituelle, ou d'identité mal définie.[7],[8][9].
[modifier] Notes et références
- ↑ Le Petit Larousse illustré, ed. 2000
- ↑ Daniel Boyarin, A radical Jew: Paul and the politics of identity, 14 octobre 1994, University of California Press, Berkeley (Californie), ISBN 0-520-08592-2, consultable en ligne
« Jewishness disrupts the very categories of identity, because it is not national, not genealogical, not religious, but all of these, in dialectical tension with one another. »
- ↑ "What does it mean to be Jewish", Jewish Historical Museum, accessed March 16, 2006.
- ↑ Monica Săvulescu Voudouris and Camil Fuchs, Jewish identity after the Second World War, Editura Hasefer, Bucharest, 1999, p. 16. ISBN 973-9235-73-5
- ↑ Monica Săvulescu Voudouris and Camil Fuchs (1999), p. 56.
- ↑ Scholem, Guershom, Qui est juif
- ↑ Half-Jewish.net
- ↑ HalfJew.com
- ↑ Daniel Klein and Freke Vuijst, The Half-Jewish Book: A Celebration, New York: Villard Books, 2000.
- Love, Hate, and Jewish Identity, Jonathan Sacks
- The Meaning of Jewish Identity, Rabbi Barry H. Block
- The Peace Encyclopaedia
- Zehut Institute