Horatius Coclès

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Horatius.
Horatius Cocles, par Hendrik Goltzius.
Horatius Cocles, par Hendrik Goltzius.

Publius Horatius Coclès (« Horatius Le Borgne ») est un héros de la mythologie romaine (507 av. J.-C.). Selon Denys d'Halicarnasse, il est le neveu du consul Marcus Horatius Pulvillus[1].

Il apparaît lors de la guerre qui oppose le Lars Porsenna de Clusium, qui aide Tarquin le Superbe à remonter sur le trône de Rome, à la République naissante dirigée par deux magistrats, les consuls.

Première bataille entre Porsenna et les Romains de la prise du camp romain  du Janicule jusqu'à l'exploit d'Horatius Coclès et la destruction du Pont Sublicius.
Première bataille entre Porsenna et les Romains de la prise du camp romain du Janicule jusqu'à l'exploit d'Horatius Coclès et la destruction du Pont Sublicius[2].

En 507 av. J.-C., les Étrusques du Porsenna prennent d'assaut le Janicule et menaçent directement Rome. Le consul Valerius Publicola sort avec l'armée au secours des 700 colons du Janicule, et doit faire face à l'armée étrusque plus nombreuse[3]. Suite aux blessures des deux consuls, les Romains prennent la fuite et se réfugient dans la Ville, et l'ennemi manque de faire de même, si trois hommes n'étaient pas restés en arrière pour défendre le seul accès à Rome : le Pont Sublicius, construit en bois pour être détruit en cas d'attaque. Ils barricadent le passage. Parmi ces trois hommes, Horatius Coclès, ainsi que les deux futurs consuls Spurius Larcius Flavius et Titus Herminius Aquilinus, qui se retirent bientôt[1],[4],[5],[6].

Ensuite, Horatius Coclès est seul, contre l'armée ennemie, à défendre le Pont Sublicius donnant accès à la ville de Rome, en attendant que ses concitoyens s'affairent à saboter le pont. Il résiste longtemps et lorsqu'il se voit sur le point d'être submergé par les ennemis, il s’écrie : « Père Tibre, je te supplie respectueusement de recevoir ces armes et ce soldat dans un flot bienveillant ». Puis, il demande qu'on coupe le pont derrière lui et, ainsi tout armé, il plonge dans le Tibre. Malgré la grêle de traits qui s'abat sur lui, il rejoint les siens à la nage, sans dommage, après avoir accompli un exploit qui devait demeurer pour la postérité plus fameux que digne de foi[4],[5],[6],[7].

L'État récompense un tel acte de bravoure : il a sa statue au Comitium ; on lui donne tout le terrain dont il pouvait faire le tour en un jour avec la charrue. Les particuliers lui manifestent leur reconnaissance et s'associent aux honneurs officiels : malgré la disette, chacun se prive un peu et tire de ses provisions de quoi lui apporter quelque chose[4],[5],[6],[8].

D'après Denys d'Halicarnasse, une des blessures reçue lors de la défense du pont Sublicius le rend boîteux, et c'est la raison pour laquelle, malgré sa très grande bravoure, il n'a jamais occupé une quelconque charge militaire, et encore moins le consulat[8].

Selon la légende romaine, l'acte d'héroïsme d'Horatius Coclès, suivi de ceux de Caius Mucius Scaevola et de Clélie, impressionnent si vivement Porsenna que, renonçant à son projet d'envahir Rome, le roi étrusque propose la paix[9],[10],[11],[12],[13].

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. ab Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 23
  2. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 22-24
  3. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 22
  4. abc Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 10
  5. abc Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XI. Horatius Coclès
  6. abc Plutarque, Vies des hommes illustres, Vie de Publicola, XVI
  7. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 24
  8. ab Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 25
  9. Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 11-14
  10. Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XII. C. Mutius Scaevola
  11. Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome, XIII. La jeune Clélie
  12. Plutarque, Vies des hommes illustres, Vie de Publicola, XVII-XIX
  13. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, Livre V, 26-35

[modifier] Références