Histoire de la Somme

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L'histoire de la Somme est très ancienne puisque d'importants vestiges des époques les plus reculées de la préhistoire y ont été découverts : l'Abbevillien et l'Acheuléen tirant leurs noms de sites du département.

Sommaire

[modifier] Préhistoire

La présence d'hommes pré-néanderthaliens il y a 450 à 300 000 ans est attestée dans la Somme grâce à des fouilles réalisées à Amiens (quartier Saint-Acheul) et à Cagny, village voisin. Le site de Saint-Acheul a par ailleurs servi à nommer l'Acheuléen, une période du Paléolithique inférieur et l’industrie lithique correspondante.

Au troisième millénaire avant notre ère, la sépulture mégalithique collective de La Chaussée-Tirancourt, constituée de grandes dalles de grès, accueille en plusieurs siècles d'utilisation près de 350 défunts et constitue l'un des vestiges de cette nature les plus importants d'Europe. À cette époque, la Somme est parsemée de villages réunissant au plus quelques maisons rectangulaires de bois et de terre de 10 à 40 m de long, d'une architecture simple mais efficace.

[modifier] Antiquité

Dès le IIIe siècle avant notre ère, l'actuel territoire de la Somme est partagé entre plusieurs peuples celtiques de la Gaule Belgique (Ambiens, Bellovaques et Suessions). On attribue à ces celtes belges l'aménagement du trophée et du sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre où s'entassent des milliers d'ossements humains.

Suite à la colonisation romaine, et aux ambitions expansionnistes de l'empereur Caligula en Grande-Bretagne, Amiens (appelée alors Samarobriva) devint un point de passage obligé de l'axe Lyon-Boulogne et le principal nœud routier de la Gaule belgique.

[modifier] Moyen-Âge

Plaque à Saint-Valery-sur-Somme commémorant le passage de l'héroïne
Plaque à Saint-Valery-sur-Somme commémorant le passage de l'héroïne

Désormais complètement christianisée, la région se releva des épisodes des incursions normandes. Villes et bourgs virent leur population s'accroître, leur économie s'organiser et prospérer à l'abri derrière leurs remparts. Les abbayes prirent un essor important (Corbie, Saint-Riquier), les édifices religieux donnèrent le ton au niveau architectural (art gothique à Amiens, Abbeville) et la puissance des fortifications militaires s'illustra par des réalisations comme à Ham, Lucheux, Péronne, Picquigny, Rambures. Politiquement, la bourgeoisie s'organisa et obtint des chartes communales avec autorisation d'édifier des beffrois, symboles de liberté des cités (Doullens, Rue, Saint-Riquier).

Comme ailleurs, les populations eurent à souffrir assez régulièrement des épisodes de famine et de peste.

Tout le territoire de l'actuel département eut à souffir de la Guerre de Cent Ans. En 1346, le Ponthieu vit l'affrontement terrible et lourd de conséquences de la Bataille de Crécy. En 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière, passa notamment par Lucheux, Le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme.

[modifier] XVIe au XVIIIe Siècles

De la Renaissance aux décennies précédant la Révolution, la Somme fut à la fois le théâtre permanent de luttes de frontières (illustrées par l'édification de citadelles de type Vauban, à Amiens et Doullens) et le cadre d'un extraordinaire essor textile favorisé par les décisions de Colbert, ministre de Louis XIV.

Au nombre des épisodes douloureux pour la population, il faut citer la grande disette de 1562 et de nouveau la peste en 1587 ainsi qu'en 1596.

Militairement, les Espagnols s'illustrèrent par exemple en 1593 en se répandant de nouveau dans le Vimeu, pillant et brûlant tout sur leur passage, puis en 1636 en prenant Corbie.

[modifier] XIXe Siècle

Dès 1850, le développement de l'industrialisation se fit sentir. Les lignes de chemin de fer furent tracées, draînant une population attirée par de nouveaux ateliers s'implantant ici ou là, comme dans les vallées de la Somme et de la Nièvre, à Ailly-sur-Somme et Flixecourt, par exemple. Commença alors l'exode rural, le « monde ouvrier » demeurant parfois dans des cités spécialement construites à la demande des industriels-patrons, tels que les frères Saint et Carmicaël.

Lors de la Guerre franco-allemande de 1870, le département fut envahi et occupé par les Prussiens. Des combats se déroulèrent en particulier à Amiens, Longpré-les-Corps-Saints et Pont-Noyelles. De nombreuses communes durent contribuer aux exigences imposées par les ennemis, en particulier par la fourniture de matériel (chevaux, chariots, foin).

[modifier] XXe Siècle

Pendant la Première Guerre mondiale, le département acquit une célébrité morbide lors de Bataille de la Somme. Toute sa partie est (région d'Albert, Péronne et Roye) fut parcourue de tranchées, dans lesquelles un nombre considérable de soldats furent tués et blessés. Les villages de cette zone furent évacués puis complètement rasés, et leur horizon est désormais parsemé de cimetières militaires. En plus des destructions matérielles, de la destructuration des paysages par la chute des tonnes d'obus, du surcroît inimaginable de travail pour réhabiliter les terres cultivables, les habitants de ces villages se virent privés d'une partie de leur patrimoine constitué par leurs archives : en effet, une grande partie des registres paroissiaux et d'état-civil partit en fumée lors de l'incendie causé par le bombardement de leur chef-lieu d'arrondissement, Péronne. La ville d'Albert acquit une renommée pratiquement planétaire pour avoir offert, pendant de longs mois, le spectacle de la statue en déséquilibre sur le dôme de sa basilique aux combattants anglais, canadiens, américains et australiens, qui envoyèrent à leurs familles des cartes postales, des photos et des dessins de cette vierge dorée martyrisée par un bombardement.

En 1918 et 1919, plusieurs localités eurent en plus à pleurer le décès d'habitants (parfois jeunes) atteints de la grippe espagnole.

En 1936, lors de l'avènement du Front populaire, le département se distingua en envoyant à la Chambre le plus jeune député (27 ans), Max Lejeune.

Au printemps 1940, l'offensive des armées nazies mit toute la population du département sur les routes, dans une pagaille considérable, tentant de franchir la Seine. Plusieurs villes subirent d'importantes destructions lors de la Seconde Guerre mondiale : Abbeville, Albert, Amiens.

[modifier] Administration

Liste des préfets successifs
Période Identité Parti Qualité
1916 Ernest Moullé -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Source

  • Blanchegorge E., Brohard Y., Engelaere O., Estienne J., Gégou F., Gilloire M., Guignet J., Hoeblich J.M., Leblond J.F. & Trelcat V. (2003) Picardie. Bonneton, Paris, 320 p.