Hermann Joseph Muller

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Hermann Joseph Muller (18901967) est un généticien américain. C'est lui qui a posé les bases de l'étude des effets des rayonnements ionisants sur le génome. Il débuta sa carrière comme disciple de Thomas Hunt Morgan (18661945) en étudiant les mutations chez la mouche du vinaigre (Drosophile). Comme il trouvait que les mutations chez cette mouche ne se produisaient pas assez vite, Muller fut le premier à augmenter le taux de mutation par la chaleur. Comme il ne fut toujours pas satisfait, il irradia les mouches au moyen de rayons X de 50 kilovolt et obtint un taux de mutation plus élevé. Il fut ainsi le premier à démontrer que les radiations ionisante induisent des altérations génétiques. En outre, ses expériences furent menées de manière quantitative, de sorte qu'il put déterminer la fréquence de mutation. Ce furent ces expériences qui lui valurent finalement le prix Nobel de médecine de 1946.

S'il lui a fallu attendre près de deux décennies avant qu'un prix Nobel vienne justement récompenser ses travaux, c'est sans doute dû en grande partie à ses idées politiques de gauche, à ses opinions controversées sur l'eugénisme et à ses discours souvent impopulaires concernant les risques liés aux irradiations. En 1931, les critiques sévères et les pressions auxquelles Muller fut exposé pour ses opinions le poussèrent à quitter les États-Unis, pour se retrouver un an plus tard en train de diriger le laboratoire de génétique à l'Institut de Botanique appliquée de Léningrad. Toutefois, le règne de terreur de Joseph Staline et son désaccord avec les thèses de Trofim Denissovitch Lyssenko décidèrent Muller à quitter l'Union soviétique pour l'Écosse, où il eut comme premier disciple S.P. Ray-Chaudhuri (19071994). Ensemble ils étudièrent la fréquence de mutation et la dépendance entre les doses d'irradiation et les mutations. Vers cette époque, Muller commença à avertir le public des risques de cancer et d'effets génétiques héréditaires encourus par des expositions, pour la plupart inutiles, à des radiations. Vers la fin des années 1940, le programme des tests d'armes nucléaires avait débuté et Muller retourna aux États-Unis pour critiquer ouvertement les rapports de la Commission à l'Énergie Atomique américaine (Atomic Energy Commission, AEC) concernant les risques associés à la chute des poussières radioactives à l'échelle mondiale. En conséquence, Muller ne se trouvait pas parmi les délégués américains officiels choisis par l'AEC pour de la conférence internationale de 1955 des Nations Unis sur les utilisations pacifiques de l'énergie atomique. Néanmoins, Muller participa à la réunion et, après que pratiquement chaque orateur eut fait référence à son œuvre, il fut ovationné. Muller est devenu membre étranger de la Royal Society le 23 avril 1953.

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