Henry Scheffer

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Henry Scheffer
Naissance 25 septembre 1798
La Haye
Décès 15 mars 1862
Paris
Nationalité Pays-Bas Pays-Bas, puis France France
Activité(s) Peintre
Maître Paulin Guérin
Récompenses Légion d'honneur le 8 août 1837
Cet article fait partie de
la série Peinture

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Le prénom apparaît avec la double orthographe Henri ou Henry.

Fils de Johann-Bernhard Scheffer et de Cornelia Lamme. Son père était portraitiste et peintre d'histoire à la cour de Louis-Napoléon, roi de Hollande, le jeune garçon fut élevé dans le respect de l’Empire. Sa mère était miniaturiste. Avec ses deux frères aînés, Arnold et Arij (plus connu sous le nom d’Ary), ils arrivent à Paris en 1811 peut après le décès de leur père en 1809. En 1814 ils vécurent avec les Français les événements qui suivirent la défaite de la Grande Armée. Cette période allait influencer plus tard Ary qui peindra plusieurs tableaux se rapportant à cette époque. Sous la Restauration, les trois frères Scheffer s’étaient liés avec la jeunesse estudiantine qui s’opposait à la monarchie. Arnold devint rédacteur dans un journal d’opposition, L’Indépendant, et fut condamné en 1818 pour un écrit séditieux. Prenant le pas, ses deux frères s’identifieront à des idées libérales plus ou moins bonapartistes et militeront contre la dynastie des Bourbons.
Comme son frère Arij, Henri Scheffer se lance lui aussi dans la peinture. Il entre dans l'atelier de Paulin Guérin le 27 septembre 1813.
Dans le courant du XIXe siècle se tenaient des Salons qui étaient des manifestations annuelles où les peintres pouvaient présenter leurs œuvres, à condition qu'elles soient acceptées par un jury très strict, tenant véritable de l'ordre académique. De nombreux artistes chercheront à s'émanciper de cette tutelle, jugée trop contraignante.
Henry Scheffer débute au salon de 1824, avec le Christ sur les genous de la Vierge, - Jeune fille soignant sa mère malade - Le lendemain de l'enterrement et Des parents pleurant la mort de leur enfant.
Henry Scheffer restera dans la lignée académique et ses œuvres seront exposées jusqu'à son dernier salon en 1859.
Ary Scheffer devient en 1830 le peintre officiel de Louis-Philippe, ce qui bénéficiera à son frère Henry qui eut vite une clientèle. Il semble qu'il ait plus de commande que son aîné Ary, particulièrement de la part de Louis-Philippe pour le musée de Versailles.
Henry Scheffer eut la gloire de compter Pierre Puvis de Chavannes parmi ses élèves.
Si au début les critiques à l’égard du jury et de ses choix étaient retenues elles atteindront leur paroxysme avec Charles Baudelaire, lors des salons de 1845 et 1846. Quant à Émile Zola il s'en prendra aux salons.

  • Les critiques d'art

"…. Nous n'osons pas supposer, pour l'honneur de M. Henri Scheffer, que le portrait de Sa Majesté ait été fait d'après nature. - Il y a dans l'histoire contemporaine peu de têtes aussi accentuées que celle de Louis-Philippe. - La fatigue et le travail y ont imprimé de belles rides, que l'artiste ne connaît pas. - Nous regrettons qu'il n'y ait pas en France un seul portrait du Roi. - Un seul homme est digne de cette œuvre: c'est M. Ingres
Tous les portraits de Henri Scheffer sont faits avec la même probité, minutieuse et aveugle; la même conscience, patiente et monotone..."

Charles Baudelaire - salon 1845[1].

"…. M. Henri Scheffer, que le nom que nous venons de prononcer nous rappelle, nous montre Mme Roland et M. Delamarche allant au supplice. - Cette peinture a beaucoup de rapports avec la Charlotte Corday, et semble en être comme une espèce de pendant. - Nous reprochons à M. Henri Scheffer, pour ce tableau comme pour le portrait du roi, des morceaux cernés de noir et des tons de porcelaine que la nature n’offre pas. - Cela soit dit sans faire tort à la distinction et au sentiment, qui sont les qualités de M. Scheffer."
Théophile Gautier - Salon de 1845 [2].

".. Du reste, cette peinture est si malheureuse, si triste, si indécise et si sale, que beaucoup de gens ont pris les tableaux de M. Ary Scheffer pour ceux de M. Henry Scheffer, un autre Girondin de l’art. Pour moi, ils me font l’effet. de tableaux de M. Delaroche, lavés par les grandes pluies.
Une méthode simple pour connaître la portée d’un artiste est d’examiner son public. E. Delacroix a pour lui les peintres et les poètes; M. Decamps, les peintres; M. Horace Vernet, les garnisons, et M. Ary Scheffer, les femmes esthétiques qui se vengent de leurs fleurs blanches en faisant de la musique religieuse..."
Charles Baudelaire - salon 1846[3].


[modifier] Quelques-unes de ses oeuvres...

  • L'arrestation de Charlotte Corday , 19e siècle , huile sur toile, 135,4 x 178,4 cm, Versailles, musée Lambinet[4].
  • Amaury VI, comte de Montfort, connetable de France en 1230 , 1835, huile sur toile, 135,4 x 178,4 cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[5].
  • Bataille de Cassel, 23 août 1328, 1837, huile sur toile, 465 x 543 cm, Versailles, Versailles, musée national du château et des Trianons[6].
  • Blaise de Montesquiou-Lasseran-Massencome, seigneur de Montluc, Maréchal de France (?-1577), 19e siècle , huile sur toile, 215 x 140 cm, musée national du château et des Trianons[7].
  • Claude de Beauvoir, sire de Chastellux, 1835, huile sur toile, 215 x 140 cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[8].
  • Conseil des ministres présidé par le roi Louis-Philippe au château de Champlatreus. 11 août 1838, 1841, huile sur toile, 81 x 110 cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[9].
  • Entrée de Jeanne d'Arc à Orléans. 8 mai 1429, entre 1837 et 1843, huile sur toile, 425 x 483 cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[10].
  • Le Christ au jardin des oliviers, 1855, huile sur toile.
  • Eugène de Beauharnais, vice-roi, d'Italie (1781-1824), 1835, huile sur toile, 255 x 200cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[11].
  • Ferdinand-Philippe-Henri, duc d'Orléans (1810-1842), 1834, huile sur toile, 228 x 131 cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[12].
  • Jean-François-Casimir Delavigne (1793-1843), 1844, huile sur toile, 64 x 53 cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[13].
  • Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert Mottier, Marquis de La Fayette (1757-1834), 1834, huile sur toile, 227 x 127 cm, Versailles, musée national du château et des Trianons[14].
  • Nepomucène Lemercier (1771-1884), 1840, huile sur toile, 65 x 49 cm, Paris, musée du Louvre département des Peintures[15].
  • Petite fille au manteau bleu, portait d'inconnue, 1844, huile sur toile, 49 x 43.5 cm, Rennes ; musée des Beaux-Arts[16].
  • Philippe de Mornay, seigneur de Plessis-Marly (1549-1623), 1835, huile sur toile, 70 x 56 cm, musée national du château et des Trianons[17].
  • Portrait d'Hippolyte Lucas, poëte rennais, entre 1847 et 1855, huile sur toile, 98 x 63.5 cm, Rennes, musée des Beaux-Arts[18].
  • Portrait de dame en pelisse blanche, portrait d'inconnue, 1ère moitié 19e siècle - 3e quart 19e siècle , huile sur toile, 61 x 50 cm, Rennes, musée des Beaux-Arts[19].
  • Portrait de jeune homme, 1840, portrait d'inconnu, huile sur toile, 62.5 x 46 cm, Paris, musée du Louvre département des Peintures[20].
  • Portrait de M. Sideney, 1825, huile sur toile, 73 x 59 cm, Grenoble, musée de Grenoble[21].
  • Bataille de Jemmapes. 6 novembre 1792, 1834, huile sur toile, 296 x 678 cm, musée national du château et des Trianons[22].
  • Bataille de Montmirail. 11 février 1814, 2e quart 19e siècle , huile sur toile, musée national du château et des Trianons[23].

[modifier] Références

  1. Salon de 1845 - Premier volume des Salons- Chapitre III. Portraits - Charles Baudelaire [1]
  2. Salon de 1845, Feuilleton de la presse du 16 avril 1845 - sixième article - Théophile Gautier [2]
  3. Salon de 1846 - Second volume des Salons- Chapitre XIII. De M. Ary Scheffer et des singes du sentiment - Charles Baudelaire [3]