Henri Léonard Jean Baptiste Bertin

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Henri-Léonard Bertin, peinture à l’huile d’Alexandre Roslin (3e quart XVIIIe siècle).
Henri-Léonard Bertin, peinture à l’huile d’Alexandre Roslin (3e quart XVIIIe siècle).

Henri Léonard Jean Baptiste Bertin, né à Périgueux le 24 mars 1720 et mort à Spa (Belgique) le 16 septembre 1792, est un homme d'État français.

[modifier] Biographie

En 1741, il est avocat à Bordeaux, puis conseiller et prédident au Grand Conseil. Bertin fut intendant du Roussillon (1749) puis de Lyon (1754) avant d'être lieutenant général de police de Paris (1757-1759).

Il accepta en 1759 de devenir contrôleur général des finances au motif que la France était alors en guerre et que les finances étaient plus faciles en temps de guerre car tous les expédients sont alors permis. Mais il prévint Louis XV qu'il démissionnerait une fois la paix revenue, ce qu'il fit en 1763. Il créa le cadastre pour permettre une meilleure répartition de l'impôt. Mais ses réformes se heurtèrent à l'hostilité du parlement de Paris.

Il reçut alors, le 14 décembre 1763, un secrétariat d'État bizarrement composé, détaché du contrôle général des finances, dont les attributions comprenaient : la Compagnie des Indes, les manufactures de coton et de toiles peintes, les haras et les écoles vétérinaires, l’agriculture et les sociétés d’agriculture, les mines, la navigation intérieure, les canaux, les carrosses publics, fiacres et messageries, le roulage, les petites postes, les dépôts et collections de chartes, les loteries, l’échange de la principauté de Dombes, et, comme les autres secrétariats d’État, les dons, pensions, brevets et expéditions dépendant de son département. Celui-ci, assez étendu, incluait la Guyenne, la Normandie, la Champagne, la principauté de Dombes, la généralité de Lyon, le Berry, les îles de France et de Bourbon et tous les établissements de la Compagnie des Indes. La création d'un cinquième secrétariat d'État – qu'on appela le secrétariat de M. Bertin – constitue un événement unique dans les annales de la monarchie.

En butte aux empiètements du contrôle général des finances, Bertin abandonna dès 1764 la Compagnie des Indes et les manufactures de coton et toiles peintes et Turgot lui reprit en 1775 les carrosses et messageries ; il réussit en revanche à conserver les mines moyennant l’abandon de la navigation à l’intendant des finances chargé des ponts et chaussées. Il se fit attribuer à grand peine en 1773 les questions relatives aux biens communaux, aux défrichements et dessèchements. Le commerce ne fit jamais partie de ses compétences.

Bertin fut un des artisans de la rénovation de l'agriculture et le créateur de l'école vétérinaire de Lyon. Privé de moyens financiers et de personnel compétent, le « petit ministère » de Bertin connut un échec relatif, sauf en ce qui concerne les mines. Sa suppression fut prononcée après la démission de son titulaire, le 26 mai 1780.

Fasciné par la Chine, il permit a deux jeunes Chinois catholiques de venir passer plusieurs années d'étude en France puis de retourner en Chine bénéficiaires d'une pension du roi Louis XVI. Bertin s'appuyait sur la mission des Jésuites auprès de l'Empereur de Chine (les pères Bourgeois et Amiot). Vergennes ne suivit pas ses recommandations, ce qui est regrettable car la Chine était le complément naturel du commerce avec l'Inde, ce que les Anglais comprirent fort bien dans les années décisives entre 1778 et 1785.

Bertin émigra en 1791. Il était membre honoraire de l'Académie des sciences (1761) et de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1772).

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