Discuter:Heidegger et le nazisme

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Sommaire

[modifier] Création de l'article

Tout ce texte a été transféré depuis l'article Martin Heidegger, compte tenu du débat dont ce dernier était l'objet depuis longtemps.

N'étant pas spécialiste de Heidegger, je ne saurais me lancer dans une réorganisation de cet article, mais il me semble qu'il serait bon de trouver une manière de présenter le problème en opposant, si l'on peut dire, le "pour" (« Heidegger était profondément, politiquement, philosophiquement, nazi ») et le contre (« Le nazisme est une erreur de Heidegger, et n'a que peu de rapport avec sa philosophie »). Pour le peu que je connais, il me semble que les deux thèses sont vraies à leur manière.

Quoi qu'il en soit, réduire Heidegger au nazisme et l'évacuer des programmes scolaire paraît absurde.

Absurde également de nier qu'Heidegger ait été véritablement (et clairement) nazi - ce que de nombreux heideggeriens admettent sans problème.

Alors il y a deux solutions :

1. soit donner à cet article la forme d'une opposition contradictoire - en présentant d'un côté, les thèses proches de celles de Faye (qui, mauvaises ou non, vue leur audience, doivent être mentionné, fut-ce pour les discuter), et de l'autre, des thèses plus nuancées.

2. Soit parvenir à élaborer une version de cet article qui soit toute entière en nuances, c'est-à-dire qui d'un côté, ne minore ni l'engagement nazi (bien réel - l'article d'ailleurs ne mentionne pas que lorsque Heidegger était recteur, il a renvoyé Husserl, son ancien maître !) de Heidegger -, ni le rapport (bien réel aussi, quoique beaucoup plus difficile à délimiter et à déterminer) qu'il a avec sa philosophie, et d'un autre côté, qui ne réduise pas Heidegger au nazisme, qui montre que l'adhésion à l'antisémitisme est moins évidente que l'adhésion au nazisme, et enfin, que la philosophie de Heidegger, en tant que critique de la technique, comprend bien des éléments par lesquels elle est, aussi, étrangère au nazisme - même (nuance encore) si Heidegger déclarait encore, me semble-t-il, dans les années 1960, que le nazisme avait le mérite de poser la question de l'Etre.

Cet article pourrait poser une question simple et intéressante, que se pose notamment Hannah Arendt : comment l'un des plus grands philosophes du XXe siècle a-t-il pu adhérer au nazisme ? C'est bien ce comment qu'il faut déterminer : l'engagement nazi n'est pas un simple accident de l'histoire, ou une simple illusion : si l'on admet qu'Heidegger était « intelligent », on ne peut dire, en même temps, qu'il ne savait pas - au moins en partie (et sans doute en grande partie - ce qu'il faisait. Il s'agit donc de comprendre la forme et la cause profonde de cet engagement. Autrement dit, de ne céder ni au « Heidegger était un nazi, arrêtons de le lire », ni au « l'engagement nazi de Heidegger est indifférent quant à sa pensée » (ou quand à la philosophie en général), ce qui ne peut qu'être faux, puisque précisément, qu'un grand philosophe ait été nazi, c'est là une raison de plus pour interroger la pensée, et interroger sa pensée.

Alex. M.

vous avez tout à fait raison : il ne faut pas dissimuler l'histoire, non plus que réduire une pensée à un événement biographique (même si celui-ci n'est pas anodin, c'est le moins qu'on puisse dire et même si, bien entendu il interroge : comment faire "tenir ensemble" une grande pensée et le nazisme ?). Pour l'histoire, il faut s'en tenir aux faits. Pour la pensée, il faut lire les textes et essayer de les comprendre. Et ici ? ça n'est le lieu ni d'une thèse + ou - originale sur Heidegger, ni non plus sur son histoire avec le nazisme, ni non plus sur le sens qu'il convien(drait) de lui donner peut-être.

  • Il s'agit de rapporter les lectures existantes, pour présenter (un peu) sa pensée : on citera les lecteurs de Heidegger et les grandes lectures auxquelles sa pensée a donné lieu.
  • Et de rapporter les histoires écrites de cette histoire : on citera les biographes ; soit les meilleures et les + sérieuses biographies intellectuelles , qui sont nombreuses, surtout en Allemagne : appronfondies et fiables .
  • Et de rapporter les études qui ont tenté de donner sens à cette question, du rapport de sa pensée avec le moment d'égarement dans l'engagement, au côté du nazisme (avant de se précipiter pour dire qu'il a été nazi : on vérifiera)

Bref, dans tous les cas on ne fait pas une étude originale et il ne s'agit pas de prendre parti (c'est pourquoi l'intrusion de Faye sur cet article avec ses interventions, déclarations, réunions militantes, pétitions, blog perso et autres "appels" à sortir Heidegger de l'Université, des programmes et des bibliothèques, n'ont pas leur place ici et ont été toujours supprimés)

En revanche ont été citées les lectures , les biographies retraçant l'histoire, les interprétations données par un nombre non négligeable de penseurs quant à cette question du rapprochement du nazisme (en 33). On s'en tient là. C'est ce qui convient pour une encyclopédie : rapporter les études existantes. C'est également ce qui convient sur le plan philosophique. Je vous re-cite Sloterdijk (cf article) "les archives ne livreront pas l'interprétation qu'il convient de donner à ce fait" . Laissons sa place à la pensée et ne jouons pas aux flics de la pensée. Certains s'en chargent déjà, mais ça n'a pas sa place ici et ça n'a aucun intérêt : ça n'est ni un travail universitaire (mieux vaut lire Lévinas, Zarader, Derrida, Taubès etc. etc. , tous ceux qui cherchent à s'expliquer avec Heidegger et...Heidegger lui-même, si on s'y intéresse)ni un travail encyclopédique. --La glaneuse 12 mai 2006 à 13:40 (CEST)



Ouah, félicitations pour les passages et les références qui ont mystérieusement disparu ! Vous prenez vraiment les gens pour des c... !


SECTION : LE RECTORAT ET LE NAZISME Il y a beaucoup de redites. Les paragraphes ne s'enchaînent pas forcément bien. Est-il possible de mettre des sous-titres pour y voir plus clair ? Des formulation conceptuelles sont reprises telles quelles : n'est-il pas possible de les remplacer par des phrases accessibles à tout lecteur curieux ? Exemple de phrase assez claire : "En effet Heidegger s'imagine pouvoir spiritualiser le mouvement nazi qui commence - lui insufler l'esprit qui lui manque - et le réorienter, en faire une œuvre de l'esprit." Exemple de phrases non claires : "Cette essence de la science s'est manifestée chez les Grecs et a été perdue de vue sous l'effet de l'obscurcissement de l'être par le règne l'étant." ou encore : "Heidegger voit avec le national-socialisme, au commencement, l'occasion d'échapper à une logique historiale : celle du nihilisme porté par la technique planétaire, effet de la métaphysique." Manouche.82.253.29.191 22 juin 2006 à 15:05 (CEST)

[modifier] A Manouche

Les passages que vous jugez peu clair sont au contrire tout à fait éclairants : ils permettent de rendre compte de l'engagement à partir de la pensée.


[modifier] Controverse

La philo et la vie ne font qu'un avait écrit Sartre. Aussi, me paraît-il inopportun de dissocier, dans deux articles, la vie et l'oeuvre de Martin Heidegger d'un côté et Heidegger et le nazisme de l'autre. Cela ne m'apparaît pas honnête intellectuellement.

Si wikipedia n'a pas à prendre partie, sa crédibilité impose qu'elle n'occulte pas, et retranscrive clairement, des débats qui traversent les articles qu'elle propose au public.

On peut, et on doit, débattre sur le dégré d'adhésion de Martin Heidegger à l'idéologie nazie, laquelle est responsable de l'extermination de six millions de morts en raison de leur race et leur réligion. On se doit de le faire, d'autant plus, qu'il s'agit d'une oeuvre fondatrice de la philosophie contemporaine mais avec une attitude philosophique, sans a priori et sans se masquer les réalités fussent-elles dérangeantes.

Ce fut d'ailleurs le cas pour Carl Schmitt, jursite hors pair, qui théorisa l'Etat moderne et pourtant grand idéologue nazi.

C'est pourquoi, j'ai inséré un paragraphe "Controverse" à l'article sur Martin Heidegger qui reprend les principales interrogations sur le sujet, amenant le lecteur à la réflexion.

Et, je propose la suppression de l'article Heidegger et le nazisme.

Ecrire 22 juillet 2006

Cf. la page de discussion de l'article Heidegger pour la réponse à "Ecrire".Etienne PINAT 24 juillet 2006 à 22:39 (CEST)

[modifier] introduction

Il manque une introduction qui résumerait l'article et pourrait être mis sur la page principale Heidegger. Avis aux amateurs. --Manouche 26 juillet 2006 à 01:03 (CEST)

Bon. J'ai fait quelquechose. Je vous le propose dans l'artcile. Mon but bien sûr n'est ni de soutenir Heidegger ni de le détruire mais de susciter la curiosité de lecteurs étrangers à la question en rappelant brièvement quelques faits contradictoires. --Manouche 26 juillet 2006 à 01:48 (CEST)

En l'état, avec les deux corrections par moi apportées, cette introduction est bonne.Etienne PINAT 26 juillet 2006 à 14:25 (CEST)

Ok. Peut-être les deux éléments corrigés sont-ils mal tournés.

  • "Heidegger n'a jamais renié le nazisme."

Pour parler avec plus de précautions, mais du coup moins directement, on pourrait dire que "Heidegger n'a jamais renié une certaine grandeur du nazisme" ou encore que "Heidegger n'a jamais renié la chance représenté par le nazisme" (pour faire la révolution qui permette à l'homme de vivre plus près de sa vérité). Il regrette juste que les nazis n'aient pas été à la hauteur de la mission dans laquelle ils s'engageaient.

citation de "Heidegger sur le wiki allemand :

"In einem viel beachteten Interview mit dem Spiegel, das auf Heideggers Wunsch erst nach seinem Tod im Mai 1976 veröffentlicht wurde, bejahte er ausdrücklich die Richtung des Nationalsozialismus, kritisierte aber dessen Unbedarftheit: „Ich sehe gerade die Aufgabe des Denkens darin, in seinen Grenzen mitzuhelfen, dass der Mensch überhaupt erst ein zureichendes Wesen der Technik erlangt. Der Nationalsozialismus ist zwar in die Richtung gegangen; diese Leute aber waren viel zu unbedarft im Denken, um ein wirklich explizites Verhältnis zu dem zu gewinnen, was heute geschieht und seit drei Jahrhunderten unterwegs ist.“

Sur ce point, cela me semble plus juste, car c'est plus précis. Il faudrait trouver comment le reformuler.

  • * Après la guerre, Heidegger n’a jamais pris comme sujet de méditation la destruction de 6 millions de juifs d’Europe par l'Allemagne nazie. Il a préféré garder un large silence sur cet événement majeur, notamment lors de la visite du poète juif Paul Celan qui l’estimait beaucoup.

Je ne dis pas qu'il n'a rien dit, mais 1. il n'en a pas fait un thème de pensée, 2. il n'a fait aucune déclaration de compassion envers tous ces juifs exécutés. Je pense que ce fait mérite d'être cité, notamment la rencontre avec Celan, parce qu'elle dit beaucoup sur l'un et l'autre. Peut-être mes phrases sont-elles mal tournées. Il faudrait dire : "Après la guerre, Heidegger n'a pas pris pour thème de pensée la destruction des juifs d'Europe. Il n'a jamais non plus pris la parole pour montrer sa compassion envers le sort des juifs, tel que l'attendait de lui le poète Paul Celan."

Je cite à nouveau le wiki allemand :

Heideggers Mitgliedschaft in der NSDAP und seine Weigerung, zum Holocaust Stellung zu nehmen belastete seine Freundschaften u.a. mit Karl Jaspers,Karl Löwith, Hans Jonas, Paul Celan und Hannah Arendt. Arendt nahm 1950 wieder brieflichen und persönlichen Kontakt auf, der erneut mit Unterbrechungen erst mit ihrem Tod endete.

Je regrette de revenir sur vos modifications, mais j'essaie de vous montrer ma bonne foi. Je regrette qu'écrire de bons articles sur Heidegger soit si difficile en France, quand le wiki allemand parvient avec économie à mentionner tous les faits marquants de la relation de Heidegger avec le nazisme sur le même article principal.

Merci de votre attention.

--Manouche 26 juillet 2006 à 21:22 (CEST)


Je ne doute pas une seconde de votre bonne foi. Sur le premier point, vous avez raison en un sens, mais il faudrait sans doute le formuler de manière plus précise. "Le national-socialisme est allé dans cette direction" certes, mais Heidegger ne nie pas du tout qu'il est finalement très vite allé dans la mauvaise direction, il ne nie pas les crimes commis le nazisme, il en fait même un thème de méditation dans Ga 69 (le paragraphe sur les criminels en chefs), et surtout, il affirme très clairement que son engagment était une "grosse connerie" (Grosse Dummheit). Sur le second point "Il a préféré garder un large silence sur cet événement majeur", ce qui est faux puisqu'il en fait justement un thème de méditation dans les conférences de Brême, en montrant qu'il relève d'une époque de l'histoire de l'Être, la nôtre, celle du nihilisme à son comble, celle de déploiement planétaire de l'essence de la technique, le Gestell, ce mode de dévoilement de l'étant où l'étant est dévoilé comme fond disponible, comme stock exploitable, objectivation portée jusqu'à l'homme lui-même dans les camps d'extermnation où ceux qui mourraient n'étaient plus des hommes, mais étaient réduit à l'état de Stück qu'on transporte, qu'on stocke, puis qu'on extermine. Quant à faire une déclaration de compassion, n'est-ce pas parfaitement dérisoire, surtout lorsqu'on s'est fourvoyé avec un tel mouvement ? Sur ce dont on ne peut parler, il vaut mieux se taire, d'autant plus que pour Heidegger, qui l'écrit déjà dans Sein und Zeit, le silence est un mode positive de la parole, et la réserve silencieuse (die Verschwiegenheit) en est la modalité authentique. Cependant, vous pouvez relater la rencontre avec Celan si vous le souhaitez.

  1. Oui, c'est ça. Heidegger a affirmé jusqu'à la fin de sa vie que le nazisme, au moins dans son élan premier, allait dans le bon sens, même si ses dirigeants n'ont pas été à la hauteur de la mission et se sont vite fourvoyés. (Cette phrase choque un peu et elle doit être analysée : qu'entend exactement Heidegger par cette bonne direction ? mais je crois qu'elle donne envie d'aller plus loin dans la lecture de l'article.)
  2. Si Heidegger a parlé de la destruction des juifs, il l'a toujours considéré comme un exemple - PARMI D'AUTRES - des effets déstrastreux de la technique au même titre que l'industrialisation de l'agriculture. C'est ce qui me choque. Il n'a jamais essayé de penser la singularité de l'événement (cela dit, je ne connais pas ce paragraphe sur les criminels en chef). Bon, ce n'est pas l'heure de reprocher quoi que ce soit à Heidegger, je voulais simplement dans l'introduction mentionner ce qui a été ressenti et reconnu publiquement comme le "silence de Heidegger". Une parole en direction des juifs aurait-elle été dérisoire ? Je ne sais pas. Du coup, je ne sais plus comment relater ce silence dans une phrase simple.
  3. Pour la rencontre avec Celan, je ne sais plus non plus comment dire cela simplement. Je ne sais plus ce qui est en jeu. Je vais faire une enquête.

--Manouche 27 juillet 2006 à 09:55 (CEST)

[modifier] structure de l'article

J'ai modifié et ajouté des titres pour donner à l'article plus de tenue. Ces modifications sont pour certaines sans doute maladroites. Il m'importe cependant de donner à l'article une structure claire pour que d'autres utilisateurs puissent y intervenir avec plus de facilité. Le travail est en cours.

--Manouche 27 juillet 2006 à 10:29 (CEST)

[modifier] la question des références nécessaires

Un contributeur sous IP demande que soient précisées les sources de l'article dans le pararagraphe "les rapports nazis". Ce serait plutôt au rédacteur des lignes de le préciser. Cependant, je devine que les propos s'appuient sur le livre de Safranski qui fait autorité. Il est d'usage, sauf à citer une ou plusieurs phrases d'un auteur, de ne pas renvoyer continuellement aux sources pour cause de redondance et d'alourdissement inutile de la lecture. Il suffirait que le redacteur principal du paragraphe indique que les faits sont relatés dans l'ouvrage de Safranski, ce qui est d'ailleurs fait plus haut dans l'article. Ces demandes de références semblent donc un peu inutiles à cet endroit. --Manouche 30 juillet 2006 à 14:52 (CEST)

Intéressant de voir comment l'article continue d'être réécrit à sens unique... Au fond, le nazisme, c'était pas si mal, il lui manquait juste un peu d'esprit. Ce ne sont les pas les auteurs négationnistes de parolesdejour qui le nieront.
J'aime la philosophie. Je connais les crimes du nazisme. J'essaie d'être attentif aux contradictions. Pour le reste, je vous renvoie à Wikilove et wikipedia:règles de savoir-vivre.

--Manouche 11 août 2006 à 13:49 (CEST)

Et yop la ! encore des passages à trappe... Et vous allez prétendre que l'article n'est pas à sens unique ?

[modifier] Reformuler l'intro oui, pas l'allonger

Message adressé d'abord à la Glaneuse. Bonjour ! Les modifications que vous apportez sont un peu redondantes, et tâchent de préciser un strict résumé de l'intérêt de l'article, tel qu'il a lieu d'être dans une introduction. Je serais donc d'avis de les supprimer. L'introduction doit s'adresser à quelqu'un qui ne connaît rien à Heidegger. Elle doit rechercher des phrases simples, globalement exactes, sans chercher à développer ce qui le sera dans le corps de l'article.

  • "et s'est engagé activement en 1933, prenant fait et cause en faveur du mouvement nazi qu'il pensait transformer dans le sens d'un renouveau spirituel et dans lequel il voyait l'occasion d'une possible renaissance de la vie de l'esprit. Comment est-il possible à un grand philosophe de se tromper à ce point sur les événements de son temps ?"

Tout cela est annoncé dans la question introductive, et déjà précisé à la fin de l'introduction.

  • "Heidegger a été un adhérent du parti nazi."

Vous avez enlevé "régulier" : je voulais juste indiquer par ce mot son adhésion pendant plusieurs années, en contraste avec son engagement actif de qulques mois seulement. Il s'agit de trouver un mot juste, sans doubler la longueur de la phrase.

  • "on peut se demander si ce sont certains résultats de sa pensée qui l’ont autorisé à s’engager en faveur du nazisme, ou au contraire, si sa pensée s'est trouvée compromise par son engagement. Ce point est celui qui suscite le plus de désaccords parmi les analystes."

L'essentiel ici n'est pas de se demander quelles ont été les influences de l'engagement politique sur sa pensée, mais bien ce qui dans la pensée a autorisé l'engagement actif, ou bien si le mot est trop fort - mais je ne crois pas - quels sont les liens entre sa pensée et son engagement.

  • "comprenant qu'il s'était trompé."

L'ajout n'est pas utile. La phrase indique déjà qu'il s'est "mépris" sur sa capacité à infléchir le nazisme. Et puis tel quel c'est faux : Heidegger est resté, d'après l'interview au Spiegel, fidèle à une certaine révolution dont le nazisme se serait, au moins dans son élan premier, approché.

Vraiment, je suis un admirateur de la pensée de Heidegger, et j'ai essayé de présenter les choses de façon très concise et en mentionnant juste quelques faits révélateurs. Je trouve dommage d'aller dans le sens d'une introduction édulcorée et délayée. Si les choses sont mal RESUMEES, je suis prêt à discuter de nouvelles FORMULATIONS. Sinon, ça me semble aller dans le mauvais sens.

--Manouche 21 août 2006 à 23:28 (CEST)

  • réponse à Manouche

l'intro dit "Cet article propose des éléments de réponses contradictoires à cette question," : il faut donc nommer la question. Quant aux formulations que j'ai apportées, je trouve cela plus clair ainsi, même si la 1° phrase explicite un peu en anticipant la suite, il ne me semble pas inutile de souligner que Heidegger, comme bien d'autres, et comme bien d'autres intellectuels de grand talent aussi, attendait de cette révolution qu'elle apporte qq solutions aux problèmes du moment (ni capitalisme américain, ni soviétisme, ce qu'il espérait être l'invention d'une autre voie) . Il me semble qu'il faut dire en quoi consistaient ses attentes ou espoirs, quand il prend le Rectorat. Et bien sûr, il pense ensuite qu'il s'est trompé. (c'est la phrase sur la "grandeur" du mouvement, qui indique l'attente ; et bien des phrases ensuite disent clairement qu'il pense s'être trompé. Telle que par ex . "le N-S est un principe barbare") --La glaneuse 22 août 2006 à 01:44 (CEST)

  1. La question est évidemment celle posée en gras au tout début de l'intro, et que ne faisait qu'expliciter un peu la phrase suivante. L'économie du début était clair, mais il ne l'est plus avec l'ajout.
  2. Non, il ne faut pas tout expliquer dans une intro, sinon chacun va y aller de sa sauce, et vous savez que ça ne mène nulle part.
  3. Songez s'il vous plaît à la forme requise par une introduction courte et efficace. Les mots "s'être mépris" "fourvoyés" indiquent suffisamment l'erreur d'Heidegger.
  4. Pourquoi verser de l'eau au moulin aux adversaires de l'oeuvre de Heidegger en cherchant à tout prix à donner une belle présentation du personnage. Oui, le nazisme s'est présenté comme une occasion de revivifier l'esprit, à beaucoup, au fondateur de la Rose blanche notamment, Hans Scholl, mais c'était aussi, de façon tangible, dès le début, une mise au pas évidente, et Scholl alors porte-drapeau s'en est aperçu rapidemment. Heidegger, comme des millions d'allemands, a participé au mouvement parce qu'il y a cru, comme Günther Grass ou d'autres. Vraiment, ce n'est pas la peine de maquiller cela d'un "oui, mais c'était pour la vie de l'esprit", en tous cas pas dans une intro qui se veut très concrète et ne prétend pas discuter les raisons profondes de cet engagement, qui veut juste dire quelques faits et poser quelques questions, susciter la curiosité, l'intérêt du lecteur. --Manouche 22 août 2006 à 03:23 (CEST)
  • il ne s'agit pas de juger mais de dire, autant que possible, les choses comme elles sont , et laisser le lecteur en tirer les conclusions qu'il veut. En l'occurrence, l'affaire de "spiritualiser le mouvement" et réintroduire les valeurs de l'esprit -ce pour quoi la philosophie est requise selon ce que pense Heidegger du nazisme à ce moment là- = il me semble que, en citant cela il ne s'agit en rien d'un jugement , mais c'est simplement ses textes et déclarations qui sont rappelés. Le lecteur en pensera que ça a du sens ou non, est compréhensible ou abérrant, une erreur ou une impasse, une faute inexplicable ou un aveuglement passager, une illusion ou un engagement criminel etc. etc. : rien de cela n'est dit dans l'article, càd. pas de jugement, mais juste une information, aussi exacte que possible, en référence aux textes. merci de votre attention. Et si vous voulez supprimer un passage, cela ne me semble pas poser de problème, précisez juste lequel (ou lesquels); à suivre --La glaneuse 22 août 2006 à 12:19 (CEST)
Je vous propose de revenir à l'état antérieur de l'introduction et de discuter ici avec vous point par point les reformulations de phrases qui vous semblent globalement fausses ou qui peuvent être précisées. Eventuellement rajouter d'autres faits, ou en enlever pour être encore plus succinct. Et garder à l'esprit que c'est une introduction.
Pour ma part, si je devais modifier deux-trois choses, ce serait au sujet de l'antisémitisme de Heidegger : une lettre adressée à sa femme fait montre d'antisémitisme (j'aimerais avoir une vérification) ; y a-t-il d'autres faits avérés ? Il faudrait alors dire que les témoignages d'antisémitisme sont "rares". Je souhaiterais sinon mentionner ce qui a été ressenti comme le silence de Heidegger, mais c'est un point délicat. (voir la discussion ci-dessus avec Etienne Pinat, à l'issue de laquelle un accord est venue sur l'introduction avant que vos ajouts). --Manouche 23 août 2006 à 00:11 (CEST)
je pense que cette formulation doit demeurer = "on peut se demander si ce sont certains résultats de sa pensée qui l’ont autorisé à s’engager en faveur du nazisme, ou au contraire, si sa pensée s'est trouvée compromise par son engagement. Ce point est celui qui suscite le plus de désaccords parmi les analystes." vu que ce sont en ces termes que sont posés les débats.
cela dit, pour ce qui est de la discussion avec vous , qq'un, sans attendre, a tout supprimé
êtes-vous d'accord pour que je réintroduis la phrase ci-dessus ? --La glaneuse 24 août 2006 à 00:03 (CEST)
Vous mettez sur le même plan deux choses distinctes : l'oeuvre de pensée comme source de l'engagement, et d'autre part le fait que l'engagement condamne moralement l'oeuvre de pensée. Il est je crois reconnu par tous, ou presque, que l'engagement, quel qu'il soit, ne doit pas condamner l'oeuvre. Quels que soient les crimes commis par un philosophe, un mathématicien, un écrivain, un peintre ; il demeure que l'oeuvre existe séparemment de celui qui l'a produit, et contient souvent des ressources aussi bien pour soutenir ou condamner les actes de son auteur. Même si ce qui a lieu en ce moment en France est en lien avec cet amalgame, je crois que cela ne mérite pas qu'on s'y attarde. Ce qui par contre, est l'objet d'une préoccuppation légitime, c'est que l'oeuvre de pensée d'un tel homme l'ait autorisé, ou encore ne lui ait pas interdit de se méprendre de la sorte. Pourquoi lui, si habitué aux subtilités de la pensée, n'a pas vu immédiatement la grossière mise au pas nazi ? pourquoi un autre, mathématicien, habitué aux subtilités de la logique, n'a-t-il pas reconnu l'absurdité du raisonnement nazi ? Car on admet plus difficilement qu'un philosophe se méprenne sur son engagement qu'un scientifique.
Si on souhaite reformuler cette phrase dans un sens plus "soft", c'est donc en remplaçant "a autorisé" par "n'a pas interdit". Mais comment nier que son engagement était dicté par des motifs de sa pensée elle-même puisque lui-même refait ce lien, lors du dernier entretien, accordé au Spiegel, en rappelant que le nazisme "est allé dans la bonne direction" ? --Manouche 24 août 2006 à 01:56 (CEST)
  • tout à fait d'accord avec ce que vous dites ; sauf sur votre 1° phrase ("vous mettez sur le même plan deux choses distinctes : l'oeuvre de pensée comme source de l'engagement, et d'autre part le fait que l'engagement condamne moralement l'oeuvre de pensée) qui montre que vous n'avez pas compris ma propre fromule (soit : "on peut se demander si ce sont certains résultats de sa pensée qui l’ont autorisé à s’engager en faveur du nazisme, ou au contraire, si sa pensée s'est trouvée compromise par son engagement. Ce point est celui qui suscite le plus de désaccords parmi les analystes." )--La glaneuse 24 août 2006 à 13:57 (CEST)
« Même si ce qui a lieu en ce moment en France est en lien avec cet amalgame, je crois que cela ne mérite pas qu'on s'y attarde. » Je crains qu'avec ce genre d'a priori, on ne se dirige vers un article POV, qui ne reflète pas l'ensemble du débat existant sur ce sujet. Par ailleurs, j'ai en tant que lecteur « non averti » une préférence pour une introduction courte, et je verrais bien un déplacement de l'énumération dans une première partie Faits et questions. Suffisant pour me donner envie de lire la suite :
« Comment Martin Heidegger, l'un des plus grands philosophes du XXe siècle a-t-il pu adhérer au nazisme ? Heidegger est à la fois le penseur qui a suscité un renouveau sans précédent de la philosophie en Europe, et celui qui a adhéré, milité activement pendant un temps pour le mouvement nazi. Cet article propose des éléments de réponses contradictoires à cette question. Déjà, plus de 2000 ans avant lui, le grand Platon s’était engagé auprès du tyran Denis de Syracuse. Comment penser les rapports entre une œuvre, le travail de lecture propre qu’elle exige, et les multiples dimensions d’une vie, ses engagements publics et ses faits les plus menus ? »
FrançoisD 24 août 2006 à 12:06 (CEST)
  • tout à fait d'accord avec cette proposition d'intro--La glaneuse 24 août 2006 à 13:57 (CEST)

A François

  1. Va pour ce découpage, qui est en effet peut-être encore plus lisible par un non averti. Mais l'énoncé de différents faits contradictoires sur lesquels tous en général s'accordent était là pour susciter la curiosité, et donc introduire à la lecture de l'article. C'est une sorte de petit rappel. En le plaçant dans le corps de l'article, il y a le risque que cet ensemble succinct de faits ne soit développé dans un tout autre sens, et qu'il perde cette fonction de rapide tour de vue.
  2. Sur la phrase que vous citez, il est vrai que le ton est un peu péremptoire. Ce que je voulais dire, et cela vaut juste dans le cadre d'une intro, c'est qu'en usant de phrases à renversement telle que celle proposée par la Glaneuse, on noit le poisson plus qu'on ne met en lumière ce qui fait débat. Par exemple : il y a aura toujours des moralistes pour condamner l'oeuvre de Marguerite Duras parce qu'elle a été incestueuse, parce qu'elle s'est engagé pour défendre des amours entre adultes et enfants par exemple. Je ne trouve pas cela intéressant. Ce qui en révanche peut être intéressant, c'est de comprendre le lien qui existe entre sa vie et son oeuvre. Pour Heidegger, la discussion n'est tout de même pas de savoir s'il faut condamner son oeuvre, mais plutôt d'essayer de comprendre les liens possibles entre son engagement et son oeuvre. C'est la moindre des choses, et c'était déjà le parti pris de celui qui a pris l'initiative de créer l'article, Alex. M. "Quoi qu'il en soit, réduire Heidegger au nazisme et l'évacuer des programmes scolaire paraît absurde. Absurde également de nier qu'Heidegger ait été véritablement (et clairement) nazi - ce que de nombreux heideggeriens admettent sans problème." cf haut de page. C'est en partant de ce parti pris minimum que j'ai essayé de faire une introduction, en reprenant au début la question qu'il avait posée. --Manouche 24 août 2006 à 17:13 (CEST)

à La Glaneuse

  1. Qu'est-ce que vous entendez par une "pensée compromise par un engagement" ? Le fait que les actes de son auteur l'ait détourné de sa voie ? Le fait que certains soient enclins aujourd'hui à rejeter l'oeuvre parce que son auteur était nazi ? Quoi qu'il en soit, ces deux faits paraissent mineures par rapport à la question plus grave : à savoir que sa pensée l'a autorisé, ou en tous cas ne lui a pas interdit de s'engager dans ce sens ; et donc que la pensée de Heidegger puisse servir de fondement possible au nazisme. Tout cela étant à interroger bien sûr. J'ai trouvé judicieux de soulever cette question. Je ne trouve pas judicieux de l'associer, si je comprends bien, à une question plus mineure.
  2. (à vous relire, et à cause de l'alternative que vous posez, il semble que vous sous-entendez que l'oeuvre de pensée aurait-été victime de l'engagement de son auteur : encore une fois, je ne comprends pas comment mettre sur le même plan ce qui serait une justification du nazisme (la pensée source de l'engagement) , et les dommages causés à la pensée (une pensée compromise par l'engagement). --Manouche 24 août 2006 à 17:13 (CEST)

[modifier] Quelques éléments qui devraient figurer dans cet article.

« Le national-socialisme est un principe barbare », Heidegger, Schwarze Hefte, 1934.

Témoignages :

Walter Biemel, élève de Heidegger de 1942 à 1944, spécialiste de son oeuvre, a écrit notamment « Le concept de monde chez Heidegger » (Vrin, Paris, 1950) qui fait toujours autorité.

« Pour la première fois, il me fut donné d’entendre de la bouche d’un professeur d’université, une violente critique contre le régime qu’il qualifiait de criminel. » Walter Biemel, Cahier de l’Herne Martin Heidegger, 1983.

« Il n’y a pas un cours, un séminaire où j’ai entendu une critique aussi claire du nazisme qu’auprès de Heidegger. Il était d’ailleurs le seul professeur qui ne commençât pas son cours par le Heil’Hitler réglementaire. À plus forte raison, dans les conversations privées, il faisait une si dure critique des nazis que je me rendais compte à quel point il était lucide sur son erreur de 1933 » Walter Biemel, cité par Jean-Michel Palmier, Les écrits politiques de Martin Heidegger, Paris, éditions de l’Herne, 1968.

témoignage de Sigfried Bröse, étudiante de Heidegger dans les années trente : "Les cours de Heidegger étaient fréquentés non seulement par des étudiants, mais aussi par des gens exerçant depuis longtemps déjà une profession, ou même par des retraités ; chaque fois que j’ai eu l’occasion de parler avec ces gens, ce qui revenait sans cesse, c’était l’admiration pour le courage avec lequel Heidegger, du haut de sa position philosophique et dans la rigueur de sa démarche, attaquait le national socialisme. Je sais également que les cours de Heidegger, précisément pour cette raison – sa rupture ouverte n’était pas demeurée ignorée des nazis – étaient surveillés politiquement." lettre du 14/01/1946 au recteur de l’université de Fribourg. Cf. François Fédier, Heidegger : Anatomie d’un scandale, Paris, Robert Laffont, 1988.

témoignage de Hermine Rohner, étudiante de 1940 à 1943 : « Lui ne craignait pas, fût-ce dans ses cours aux étudiants de toutes les facultés (où le nombre des auditeurs était tel qu’on ne pouvait pas compter qu’ils fussent tous “ses” élèves), de critiquer le national-socialisme d’une manière si ouverte et avec le tranchant si caractéristique qu’offre sa manière de choisir en toute concision ses termes, qu’il m’arrivait d’en être effrayée au point de rentrer la tête dans les épaules (…) En tout cas, la manière courageuse dont Heidegger s’est singularisé pendant les dernières années du IIIe Reich doit assurément compter dans la balance, car elle pèse lourd, bien plus lourd que ne peuvent se le représenter des auteurs nés après la guerre. » Publié dans la Badische Zeitung du 13/08/1986 et dans son intégralité en français dans Heidegger : Anatomie d’un scandale.


témoignage de Georg Picht, élève à partir de 1940 : « Je ne fus pas surpris lorsqu’un jeune homme vint me trouver et me dit : “Ne m’interrogez pas sur mes sources d’information. Vous mettez votre personne en grand danger si on vous voit aussi souvent avec M. le Professeur Heidegger.” » in Erinnerung an Martin Heidegger, Pfullingen, Neske, 1977.

autre témoignage de Georg Picht : "Comment Heidegger se figurait la Révolution, c’est ce qui s’est clarifié pour moi lors d’un événement mémorable. Il avait été prescrit que soit organisée chaque mois, en vue de l’éducation politique, une conférence à laquelle tous les étudiants seraient astreints d’assister. Aucune salle de l’université n’étant assez grande, c’est la Salle Saint-Paul qui fut louée à cet effet. Pour prononcer la première conférence, Heidegger, qui était à l’époque recteur, invita le beau-frère de ma mère, Viktor von Weizsäcker. Tous les gens étaient perplexes, car chacun savait pertinemment que Weizsäcker n’était pas un nazi. Mais la décision de Heidegger avait force de loi. L’étudiant qu’il avait désigné comme chef du département de philosophie se sentit en devoir d’ouvrir la cérémonie en tenant un discours programmatique sur la révolution national-socialiste. Heidegger ne tarda guère à donner des signes d’impatience, puis il s’écria d’une voix forte, que l’irritation fit se fausser : « Nous n’écouterons pas un mot de plus de ce verbiage ! » Complètement effondré, l’étudiant disparut de l’estrade, plus tard il dut résigner sa charge. Quant à Viktor von Weizsäcker, il prononça une conférence impeccable sur sa philosophie de la médecine, dans laquelle il ne fut pas une seule fois question de national-socialisme, mais bien plutôt de Sigmund Freud."

Rapport du Docteur Erich Jaensch, psychologue national-socialiste, à propos de Heidegger à l’attention de l’office Rosenberg (16 février 1934) : « Sa manière de penser (…) est exactement la même que celle de la chicanerie talmudique, de sinistre réputation, laquelle a toujours été ressentie par l’esprit allemand (…) comme lui étant particulièrement étrangère. (…) La philosophie de Heidegger va même encore beaucoup plus loin dans le sens de la vacuité, de la confusion, de l’obscurité talmudique, que les productions du même genre d’origine authentiquement juive. (…) Ce mode de penser talmudique, propre à l’esprit juif, est aussi la raison pour laquelle Heidegger a toujours exercé et continue d’exercer la plus grande force d’attraction sur les Juifs et les demi-Juifs.(…) Il a toujours eu dès le départ de son côté la propagande que lui ont faite les groupes juifs, parce qu’il a été perçu dès le début, à l’intérieur de l’“école phénoménologique“ — laquelle fut fondée par un juif (E. Husserl) et compte un très grand nombre de juifs et de demi-juifs parmi ses membres —, comme le futur chef de cette école, et salué comme l’héritier présomptif de Husserl.» traduction de Gérard Guest citée dans l’ouvrage de Marcel Conche, Heidegger par gros temps, 2004.

Concernant la citation de la lettre du 17 octobre 1918, placée en note. Heidegger ne dit pas qu'il "reconnait la nécessité du Führer". 1. Il est parfaitement abusif de ne pas traduire Führer, afin de laisser entendre qu'il pourrait s'agir là d'une allégeance à Hitler. La lettre date d'octobre 1918. A l'époque, Hitler est un parfait inconnu. Il ne peut donc pas s'agir de cela. 2. La traduction est fautive et coupée de son contexte. Führer est ici un génitif pluriel. Il s'agit donc de guides, de chefs, de dirigeants. Correctement traduit et dans son contexte, cela donne : « seuls des hommes nouveaux, qui portent en eux une affinité originale avec l’esprit et ses exigences peuvent ici aider, et je reconnais moi même de façon toujours plus pressante la nécessité de guides – seul l’individu est créateur (même pour diriger), la masse jamais – notre peuple est aujourd’hui bien plus appauvri du point de vue de l’âme et de l’esprit qu’il ne le sera à l’avenir du point de vue matériel… » Heidegger, lettre à son épouse du lettre du 17 octobre 1918.

= je pense qu'il faudrait faire la correction, en introduisant date et traduction correcte dans l'article. [lGl]

autre lettre de Heidegger à sa femme Elfriede : « Le “niveau” dans le Völkische Beobachter est de nouveau en deçà de toute critique – si par ailleurs le mouvement n’avait pas sa mission, on pourrait être saisi d’horreur. » Heidegger, lettre du 18 juin 1932.

« les nazis ne sont en rien à la hauteur. (…) le pressentiment se confirme, selon lequel les nazis n’ont aucune personne éduquée ni expérimentée. Je trouve l’article de Zehrer et sa critique du national-socialisme très bonne. » Heidegger, lettre du 15 octobre 1932.

Par ailleurs, Heidegger tente, après l'echec du rectorat, de méditer l'essence du nihilisme européen, tout d'abord dans ses cours, à partir d'une interprétation de Nietzsche ("le desert croît") et de Hölderlin (le "temps de detresse"), qu'il arrache à leur appropriation par les nazis, et ensuite dans ses traités non-publiés dont fait partie Die Geschichte des Seyns (écrit pendant la péridoe 1938-1940) (Ga 69). Voici le paragraphe 61 (pp. 77-78), intitulé "Macht und Verbrechen" (Puissance et crime), qui dénonce ouvertement les planetarischen Hauptverbrecher : "Les criminels en chef planétaires, pour ce qui en est l'aître (Wesen),suite à l'inconditionnel asservissement qui est le leur à l'égard de l'effort fait pour s'emparer inconditionnellement de la puissance, sont tous à égalité entre eux. Les différences historiquement conditionnées qui se donne quelque importance lorsque on les fait passer au premier plan, ne servent jamais qu'à en travestir la criminalité sous l'aspect de l'inoffensif, tout en en présentant l'accomplissement comme "moralement " nécessaire dans l'"intérêt" même de l'humanité. / Les criminels planètaires de la toute dernière modernité dans laquelle seulement ils deviennent possibles, puis nécessaires, peuvent être comptés sur les doigts d'une seule main. "Aussi n'y a-t-il pas de châtiment qui puisse être assez grand pour dompter de tels criminels [...] L'Enfer lui-même est trop petit [...] auprès de ce que ces criminels que rien ne retient portent ainsi à la ruine". (trad. G. Guest)

Lettre de Martin Heideger au Comité politique d’épuration après la guerre : « J’étais opposé dès 1933-1934 à l’idéologie nazie, mais je croyais alors que, du point de vue spirituel, le mouvement pouvait être conduit sur une autre voie, et je tenais cette tentative pour conciliable avec l’ensemble des tendances sociales et politiques du mouvement. Je croyais qu’Hitler, après avoir pris en 1933 la responsabilité de l’ensemble du peuple, oserait se dégager du Parti et de sa doctrine et que le tout se rencontrerait sur le terrain d’une rénovation et d’un rassemblement en vue d’une responsabilité de l’Occident. Cette conviction fut une erreur que je reconnus à partir des événements du 30 juin 1934. J’étais bien intervenu en 1933 pour dire oui au national et au social (et non pas au nationalisme) et non aux fondements intellectuels et métaphysiques sur lesquelles reposait le biologisme de la doctrine du Parti, parce que le social et le national, tels que je les voyais, n’étaient pas essentiellement liés à une idéologie biologiste et raciste…

Je n’ai jamais participé à une quelconque mesure antisémite; j’ai au contraire interdit en 1933, à l’université de Fribourg, les affiche antisémites des étudiants nazis ainsi que des manifestations visant un professeur juif. En ce qui me concerne je suis intervenu le plus souvent possible pour permettre à des étudiants juifs d’émigrer; mes recommandations leur ont énormément facilité l’accès à l’étranger. Prétendre qu’en ma qualité de recteur j’ai interdit à Husserl l’accès à l’université et à la bibliothèque, c’est là une calomnie particulièrement basse. Ma reconnaissance et ma vénération à l’égard de mon maître Husserl n’ont jamais cessé. Mes travaux philosophiques se sont, sur bien des points, éloignés de sa position, de sorte que Husserl lui-même, dans son grand discours au Palais des Sports de Berlin en 1933, m’a publiquement attaqué. Déjà, longtemps avant 1933, nos relations amicales s’étaient relâchées. Lorsque parut en 1933 la première loi antisémite (qui nous effraya au plus haut point, moi et beaucoup d’autres sympathisants du mouvement nazi), mon épouse envoya à Mme Husserl un bouquet de fleurs et une lettre qui exprimait – en mon nom également – notre respect et notre reconnaissance inchangés, et condamnait également ces mesures d’exception à l’égard des Juifs. Lors d’une réédition d’Être et Temps, l’éditeur me fit savoir que cet ouvrage ne pourrait paraître que si l’on supprimait la dédicace à Husserl. J’ai donné mon accord pour cette suppression à la condition que la véritable dédicace dans le texte, page 38, demeurât inchangée. Lorsque Husserl mourut j’étais cloué au lit par une maladie. Certes après la guérison je n’ai pas écrit à Mme Husserl, ce qui fut sans doute une négligence; le mobile profond en était la honte douloureuse devant ce qui entre temps – dépassant de loin la première loi – avait été fait contre les Juifs et dont nous fûmes les témoins impuissants. »

Lettre de Martin Heidegger du 4 novembre 1945 au Rectorat académique à propos de Nietzsche et des cours qu'il a consacré à l'étude de cet auteur en plein coeur de l'Allemagne nazie : « En vérité on n’a pas le droit d’assimiler Nietzsche au national-socialisme, assimilation qu’interdisent déjà, abstraction faite de ce qui est fondamental, son hostilité à l’antisémitisme et son attitude positive à l’égard de la Russie. Mais, à un plus haut niveau, l’explication avec la métaphysique de Nietzsche est l’explication avec le nihilisme en tant qu’il se manifeste de façon toujours plus claire sous la forme politique du fascisme. »

Pour finir : Heidegger et le nationalisme.

« Nous ne pouvons ainsi devenir Allemands, donc habiter en poètes et en penseurs, donc être ceux qui attendent, tant que nous nous lancerons à la poursuite de ce qui est allemand au sens de quelque chose de national. » La dévastation et l'attente, Gallimard, L’infini, pp.63-64. (texte écrit par Heidegger au printemps 1945)

« Cette proximité de l'Être qui est en elle-même le "là" du Dasein, le discours sur l'élégie Heimkunft de Hölderlin (1943) qui est pensé à partir de Sein und Zeit l'appelle "la patrie", d'un mot emprunté au chant même du poète et en partant de l'expérience de l'oubli de l'Être. Le mot est ici pensé en un sens essentiel, non point patriotique, ni nationaliste, mais sur le plan de l'histoire de l'Être. » in Lettre sur l'humanisme (1946).

« Tout nationalisme est, sur le plan métaphysique, un anthropologisme et comme tel un subjectivisme. » in Lettre sur l'humanisme (1946).

= je pense que ces citations sur la nationalisme méritent d'être placées dans l'article [lGl]

Merci de livrer ici en vrac des éléments si bien documentés. Il est vrai que la structure de l'article est confuse et ne se laisse pas facilement améliorée. Il faudrait une sorte de refonte où apparaissent nettement chaque élément à traiter. Je vais essayer de faire une proposition dans ce sens. --Manouche 26 août 2006 à 17:21 (CEST)
pas si confus que cela ; en revanche je ne doute pas que vous parviendrez sans mal à intégrer ces citations et références (dont certaines figurent déjà avec citation abrégée , telle celle de Jaensch, le psychologue nazi, auteur de rapports sur Hei), d'autres y figuraient, iulme semble, mais ont disparu avec le transfert. Quoi qu'il en soit, les citations de Heidegger ici données, ne peuvent que figurerdans l'article, selon moi, car , précises, elles donnent à lire sa pensée, non des interprétations. Ce que je ferai remarquer cependant, dans la partie concernant les lectures de Heidegger, les titres sont mal faits, ne correspondent pas au contenu ; sous un nom propre, plusieurs auteurs. En attendant, j'introduis qq citations, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. [la Glaneuse]

[modifier] Soyons succinct! (et changements récents)

Mis à part l'évidente posture pro-heideggerienne qui imprègne cet article (allant jusqu'à affirmer que Heidegger n'avait jamais soutenu de propos antisémites - j'ai enlevé cette section remplie de répétitions ou de contre-vérités de ce style -; appeler Spinoza un "corps étranger" dans la philosophie, c'est pas de l'antisémitisme?), il serait souhaitable de le réduire au minimum et d'éviter les fioritures de style, et conseils alambiqués du style: "avant de... il faut d'abord lire Heidegger" (merci bien du conseil, y en a d'autres du style? peut-être lire les cours en allemand, aussi?).

[modifier] Passage déplacé

J'ai supprimé ce passage qui prend beaucoup de place pour pas grand chose, et relève plus du commentaire personnel que d'une écriture encyclopédique:

"Pour ne pas perdre de vue le climat de cette période en Allemagne, qui vit les nazis portés au pouvoir, et s'instruire de l'itinéraire philosophique et politique de Heidegger dans cette période trouble des commencements, suivie de la catastrophe, inimaginable et inanticipable en 1933, on se reportera à la remarquable biographie intellectuelle du philosophe par Rüdiger Safranski. La biographie de référence, qui fait autorité depuis sa publication en 1994 en Allemagne. La mieux documentée, et riche d'une restitution de la pensée heideggerienne, telle qu'elle s'est tissée au fil de l'histoire.

Safranski s'appuie sur les travaux d'investigation accomplis pour écrire la biographie intellectuelle de Heidegger, comprenant son rapport au nazisme, et qui précèdent son travail. Principalement ceux de Guido Schneeberger, 1962, Max Müller, 1988, Hugo Ott, 1988 et 1998, Victor Farias, 1987, et Elisabeth Ettinger qui a écrit l'histoire croisée de Hannah Arendt et Martin Heidegger, 1994, ainsi que l'autobiographie de Karl Jaspers, plus d'autres travaux encore tels que "Heidegger und das "Dritte Reich" par B. Martin, 1989... Ce qui indique que le travail d'investigation est, en Allemagne, largement avancé et remonte à un certain temps, la biographie de Schneeberger, par exemple, étant reconnue comme tout à fait éclairante."

Cet article n'est pas sur Safranski, et on peut s'abstenir de phrases du genre "pour ne pas perdre de vue le climat" (c'est pas la peine de prendre le lecteur pour un imbécile).

[modifier] Passage superflu sur Jaspers

J'enlève aussi ceci, qui relève également de l'interprétation personnelle:

"En 1946 Jaspers reprend ses thèses sur la réforme de l'Université pour remédier au mal précédemment diagnostiqué : le morcellement en disciplines spécialisées, l'enseignement scolaire et l'impératif de professionalisme, le développement de la bureaucratie administrative et la baisse du niveau des enseignements, ce sur quoi il s'accorde avec Heidegger. Jaspers ce faisant, veut défendre l'aristocratie de l'esprit, tandis que Heidegger voudrait l'éliminer, car, sur une position révolutionnaire, ce dernier combat l'idéalisme bourgeois et le positivisme scientiste. Jaspers veut également préserver la philosophie des intrusions de la politique qui lui portent atteinte et ainsi il se trouve en désaccord complet avec Heidegger sur ce point de l'engagement -dans le mouvement nazi."

[modifier] Quelques critiques ...

Bonjour,


Je viens de lire l’article « Heidegger et le nazisme », et j’ai trouvé quelques aspects ou passages à discuter.


- La partie « Les rapports nazis sur Heidegger » est, à mon avis, mal organisée. Les informations sont présentées à plusieurs reprises dans un désordre de continuité logique de la réflexion. Par exemple : allusion à Krieck, suivie d’un paragraphe sans lien direct, puis reprise du sujet de Krieck. D’ailleurs, dans ce paragraphe « intermédiaire », la phrase « Des postes sont proposés à Heidegger, en raison de sa renommée internationale » n’a pas, à mon avis, sa place. Le paragraphe qui suit la reprise du sujet de Krieck pose aussi problème : la question de la démission jusqu’à l’interdiction de publication est déjà évoquée plus haut.

- Dans la partie « Quels sont les enjeux de sa philosophie », sous-partie «  D’après Lévinas ». Depuis « Qu’y avait-il dans le nazisme de si fort … » jusqu’à la sous-catégorie suivante ( « D’après Lacoue-Labarthe »), le passage ressemble à une espèce de conclusion – synthèse, certes instructive mais peut-être pas en lien direct avec la partie ou le déroulement de la réflexion.

- Enfin, dans cette même dernière partie, la fin du dernier paragraphe me pose problème. Sa forme « littéraire » (formulations, jeux de mots - "... et ne pas se laisser égarer dans ses chemins de traverses qui ne mènent nulle part", "Ce qui est le cas, bien souvent car seulement humain, trop humain") entrave par moments le vrai sens de la phrase ou la claireté de sa formulation. Autre exemple : « où l’homme ne fut pas à la hauteur de sa pensée », exemple de formulation qui me semble tout sauf digne d’un article d’encyclopédie. De plus, la subjectivité (très) visible est peut-être même encore plus embêtante. Plutôt que «Voila qui est plus intéressant, et plus utile surtout … », pourquoi ne pas préférer « Voilà qui semble plus intéressant, et peut-être plus utile … » ?


De plus, j'ai consulté un ouvrage qui fera certes pâle figure face aux livres consacrés uniquement à Heidegger, voire précisement à sa relation avec le nazisme ; cet ouvrage est La Philo pour les Nuls (de Christian Godin), et l'auteur présente assez clairement que les relations entre Heidegger et le nazisme sont véritables et qu'on ne pourrait en dire autrement - en contradiction avec l'allure globale de cet article Wikipedia, donc - :

" La question de savoir si Heidegger était nazi ne se pose pas, car la réponse est évidente : non seulement Heidegger s'est inscrit au parti nazi mais son engagement a, jusqu'à sa mort, été beaucoup plus profond qu'il n'a bien voulu l'admettre et surtout, beaucoup plus profond que ses disciples et dévots en France n'ont voulu se l'avouer."

Ce n'est pas tant parce que cet auteur précisement (Godin) a l'avis en question sur le sujet que j'en fais part, mais plutôt, disons que je suis surpris qu'un philosophe (c'est de la sorte qu'est présenté l'auteur sur la couverture) puisse opter avec autant de parti pris pour cet avis. La réponse à la question dans cet article ne devrait peut-être pas être aussi "unanime". Penser éventuellement à appliquer des formulations avec plus de modération ?


J’ai fais le tour ! Pour les rédacteurs en question, ne voyez pas d’attaques personnelles, je cherche juste à perfectionner un article déjà très intéressant et instructif, et qui m’a fait découvrir de nombreux aspects de cette relation entre Heidegger et le nazisme. A ce propos, ma relative ignorance autour de ce sujet explique que je préfère faire part des lacunes – d’après moi – de cet article, plutôt que de me mettre personnellement à reformuler les phrases, entraînant sans grand doute une perte supplémentaire en qualité.


Cordialement

Samtazbu

"cet ouvrage est La Philo pour les Nuls (de Christian Godin), et l'auteur présente assez clairement que les relations entre Heidegger et le nazisme sont véritables et qu'on ne pourrait en dire autrement "
Ha ha ha !! Heidegger59 22 août 2007 à 09:15 (CEST)
C'est justement le type de réaction que je souhaitais ne pas retrouver ... Par mon explication, j'ai voulu montrer qu'il me semblait inapproprié d'être aussi univoque dans l'article, alors qu'un maitre de conférence en philosophie, quel qu'il soit, peut en dire le contraire. Certes, la philosophie n'est pas simple, mais elle ne sera pas aidée si elle cherche toujours et encore à préserver sa participation en petit comité ... La vulgarisation n'est pas forcément et toujours déstructrice ou risible ! Et n'hésitez pas à expliquer en quoi cette référence est si risible. Quoi qu'il en soit, merci de répondre aussi aux autres arguments que je présente ici.
Merci ! A bientôt Samtazbu 23 août 2007 à 04:33 (CEST)