Hassan Pacha

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Hassan Pacha Ibn Kheireddine est le fils de Kheireddine Barberousse et de son épouse algérienne Aïcha Memla qui le mit au monde en 1517. Il sera son successeur dans la charge de beylerbey de la Régence d'Alger qu'il assumera à trois reprises.

On lui doit la division administrative du territoire conquis par la Régence d'Alger en trois beyliks , celui de Constantine à l'est, du Titteri au centre et de Mazouna à l'ouest.

[modifier] Biographie

C'est sur insistance de son père auprès du Grand Seigneur que Hassan fut nommé à Alger en 1544. A la mort de Barberousse en 1546, il devint le deuxième beylerbey de la Régence d'Alger. Cette année là, le beylik du Sud fut constitué avec résidence de son chef, le bey du Titteri, à Médéa. Il fit trois campagnes contre le roi de Tlemcen et la dernière s'acheva par l'installation des Turcs dans cette ville en 1550. Il gouverna pendant sept ans en toute paix et toute justice. Durant son mandat, Hassan Pacha fit construire une tour (le futur "Fort l'Empereur") à l'endroit même où Charles Quint avait planté sa tente en 1541, un hôpital pour les janissaires infirmes ou pauvres et un splendide bain orné de marbres dont il encaissait les dividendes. En 1551, Hassan Pacha est destitué et se voit remplacer par Salah Raïs venu d'Alexandrie.

En 1557Hassan fut de retour à Alger secouée par plusieurs années de troubles. Aussitôt arrivé il accourut au secours des Turcs de Tlemcen assiégés par Mohammed ech-Cheikh le Chérif de Fès. Il fera plus tard assassiner le roi Saadien. Le 26 Août 1558, il infligea une sévère défaite aux Espagnols à Mostaganem qui se solda par la mort du Comte d'Alcaudète, général d'Oran. L'année suivante il fit campagne dans l'arrière-pays de Bougie afin de soumettre les kabyles des Béni-Abbès jugés peu coopératifs. En 1560, Hassan Pacha se maria avec la fille du roi de Kouko. Cette alliance a permis aux kabyles de rentrer dans Alger armés, chose qui ne s'était jamais produite auparavant. L'Odjaq évoquant un pacte entre Hassan et les kabyles révoqua le beylerbey, l'accusant de trahison, et le renvoya enchainé à Constantinople.

Moins d'un an après il fut de nouveau à Alger. Ce fut sa troisième nomination. Il revint début septembre 1562 au grand contentement de la population. Dès son installation, il commanda tout le nécessaire en vivres et matériel de guerre pour marcher sur Oran et Mers El Kébir, cherchant non seulement la gloire de prendre ces villes mais aussi une vengeance contre les janissaires qu'il envoyait ainsi au feu. Il rassembla la plus grosse armée qu'un roi d'Alger ait jamais levé. Mais l'expédition fut un échec en raison de l'intervention d'Andrea Doria qui vint à l'aide des défenseurs de Mers El Kébir commandés par Don Martin de Cordova, marquis de Cortès, Général d'Oran. Il participa en mai 1565 au Siège de Malte. Les Ottomans durent rembarquer en octobre devant la résistance des forteresses des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dirigés par le grand maître Jean Parisot de La Valette et les secours des Espagnols. Néanmoins Hassan rendit les plus grands services aux Ottomans durant cette campagne. A son retour de campagne, il se reposa jusqu'en 1567 lorsqu'il fut rappelé par Constantinople pour être nommé Capitaine-Pacha. Il légua à ses successeurs qui en tireraient les dividendes le grand bain qu'il avait fait construire et donna au beylik une grande quantité d'officiers et de maitre-ouvriers pour les constructions maritimes.

Il vécut à Constantinople en grand honneur et réputation jusqu'à son décès en 1570. Il fut inhumé aux côtés de son père dans la Qubba familiale.

[modifier] Portrait

Hassan Pacha était petit et gros. Le teint blanc, il avait de grands yeux et des sourcils épais comme son père ainsi qu'une épaisse barbe noire. Il parlait plusieurs langues, en zézeyant gracieusement.

Hassan Pacha fut très libéral et populaire, très aimé de ceux qui l'entouraient.

[modifier] Bibliographie

  • Diégo de Haëdo, traduction H.D. de Grammont, Histoire des Rois d'Alger, édition originale Adolphe Jourdan - Alger 1881 - , réédition éditions Grand-Alger-Livres -Alger 2004.
  • Jean-Louis Belachemi, Nous, les frères Barberousse, corsaires et rois d'Alger, Fayard, Paris 1984