Guillaume de Conches

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Guillaume de Conches. Grammairien et philosophe français du XIIe siècle, né autour de 1080, décédé vers 1150 ou peu après (dates approximatives) à Conches-en-Ouche en Normandie.

Il est un des maîtres de l'École de Chartres, avec Bernard de Chartres, Thierry de Chartres, Bernard Silvestre et Jean de Salisbury (dont il fut l'enseignant à Paris).

Il étudie et commente les textes de Macrobe, de Boèce, de Priscien et commente le Timée de Platon, dont il se sert pour créer l'idée d'une "âme du monde", dont il donne l'image d'une chaîne d'or, qui lie tous les degrés de l'univers. De manière générale, Guillaume de Conches a laissé des gloses des auteurs qu'il commente, et un ouvrage de philosophie qui lui est propre. Il connaît les œuvres des médecins grecs et arabes, notamment Galien, par le biais des traductions dues au XIe siècle à Constantin l'Africain. On lui doit la diffusion des Quaestiones naturales (Questions naturelles) du philosophe stoïcien Sénèque.

Libre penseur, pour son temps, certaines idées sur la Trinité et sur "l'âme du monde" le compromettent auprès de l'Église, et il sera obligé de retracter certaines de ses positions dans le Dragmaticon.

On peut retenir de la pensée de Guillaume son élaboration du concept de nature. Il distingue ce que Dieu fait immédiatement, « par sa seule volonté », et ce qu'il fait par le moyen de la nature, « instrument de l'opération divine », « force incluse dans les choses et produisant les semblables à partir des semblables ». « Dieu gouverne le monde par l'intermédiaire de l'ordre naturel » : donc, interprète Guillaume de Conches en des phrases qu'on peut lire déjà chez Adelard de Bath (début du XIIe siècle), on peut et on doit « chercher la raison » de toutes choses, y compris de celles que raconte la Genèse ; en faisant ainsi, « on ne retire rien à Dieu ».

La pensée de Guillaume de Conches est le témoin d'une étape importante dans la conception médiévale de la nature, appuyée sur l'intérêt nouveau pour les sciences, qui est une des caractéristiques du XIIe siècle.


Sommaire

[modifier] Œuvres principales

[modifier] Traités systématiques

  • Philosophia mundi, (cf. Patrologie Latine de Migne = 172, 39-102 et 90, 1127-1178.)
  • Dragmaticon.

[modifier] Gloses

  • Gloses sur le Timée (de Platon).
  • Gloses sur les Institutiones de Priscien.
  • Gloses sur la Consolation de la Philosophie de Boèce.
  • Gloses sur le Commentaire du Songe de Scipion de Macrobe.
  • Gloses sur Martianus Capella.

[modifier] Bibliographie

  • Guillaume de Conches. Glosae super Platonem. Texte critique avec introduction, notes et tables par Édouard Jeauneau. Paris, Vrin, 1965. Collection : "Textes philosophiques du Moyen Âge", volume XIII. 358 pages.
  • CHARMA, Antoine. Guillaume de Conches : Notice bibliographique littéraire et philosophique. Paris, Librairie classique et élémentaire de L. Hachette, déc. 1857. In-18 broché, 60 p.
  • CHENU, Père Marie Dominique, La Théologie au XIIe siècle. Paris, Vrin, 1957 (réédition : 2006). Le chapitre V porte sur le platonisme chartrain.
  • Courcelle, Pierre. Les Lettres grecques en Occident de Macrobe à Cassiodore. Paris, 1948.
  • Gilson, Étienne. La philosophie au Moyen Âge.
  • Gregory, Tullio. Anima mundi; La filosofia di Guglielmo di Conches e la scuola di Chartres. Firenze, 1955. (en italien). Particulièrement le chapitre IV : l'idea di natura, pages 175-246.