Guillaume François d'Aigremont

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Guillaume François d'Aigremont ou encore Daigremont, né le 1er avril 1770 à Paris, mort dans la même ville le 7 janvier 1827, était un général de cavalerie français.

Il avait servi en qualité de soldat avant la révolution française dans le régiment de dragons de la Rochefoucauld (11e de ligne), depuis le 1er juin 1788 jusqu'au 3 mars 1790. De retour à Paris au moment de l'organisation des volontaires nationaux, il fut nommé sous-lieutenant dans le 2e bataillon de première formation le 20 juillet 1791, lieutenant le 10 janvier 1792, et donna sa démission pour entrer, en qualité de sous-lieutenant dans le 20e régiment de cavalerie (ci-devant Royal-Picardie-Cavalerie), le 23 du même mois.

Envoyé alors à l'armée du Centre, et l'année suivante à celle du Nord, il y obtint le grade de lieutenant le 1er avril 1793. Peu après, il entreprit deux actions d'une audace peu commune qui firent présager pour leur auteur un glorieux avenir. Tout d'abord le 5 avril, il pénétra seul dans le village de Roncq, entre Lille et Menin, gardé par 600 hussards, et tua leur colonel d'un coup de pistolet, au moment où celui-ci donnait l'ordre de monter à cheval. Puis le 14 juillet suivant, après un combat opiniâtre, il avait été assez heureux pour arracher un prisonnier français des mains des Autrichiens, lorsque, saisi lui-même par 15 hussards du régiment de Barcow, il parvint à leur échapper après une lutte terrible et à sauver son camarade. Le général en chef Dampierre, témoin de cet acte de courage, le mit à l'ordre de l'armée, et en rendit compte à la Convention qui nomma Daigremont capitaine le 6 avril 1794. Il servit ensuite aux armées des Ardennes et de Sambre-et-Meuse en 1796 et 1797.

En l'an IV, sur le Hunsruch, il s'empara d'une pièce d'artillerie française enlevée dans l'action par des hussards de Kaisers, et dégagea une compagnie d'artillerie légère coupée de sa division. Aux environs de Guimmenden, il combattit seul contre 30 cavaliers ennemis. Il cessa d'être employé du 30 octobre 1797 au 7 décembre 1798. La guerre éclata de nouveau avec l'Autriche; il fut nommé le 1er nivôse an VIII aide de camp du général de division Gobert, qu'il suivit à l'armée de réserve. A la bataille de Marengo, il arrêta presque seul, et pendant quelques minutes, une colonne de 1 300 cavaliers, reçut plusieurs coups de sabre sur la tête et fut fait prisonnier sur la fin de la journée ; mais sa captivité ne dura que deux heures. Le 19 vendémiaire an X, il rentra au 20e régiment de cavalerie comme chef d'escadron, fut incorporé avec son régiment le 18 germinal an XI dans le 14e de cavalerie (28e de dragons), et, mis à la suite, il devint titulaire par son passage au 8e de cuirassiers le 2 février 1804, et fut nommé membre de la Légion d'honneur le 14 juin suivant, après les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne.

Major au 1er régiment de cuirassiers le 27 avril 1807, il fut nommé colonel du 13e de l'arme le 13 février 1809. Il rejoignit immédiatement les escadrons de guerre en Espagne, et se trouva le 15 juin aux combats de Maria et de Belchitte, où on le vit fournir les charges les plus brillantes contre les Espagnols.

Officier de la Légion d'honneur le 8 juillet 1809 à la suite de cette affaire, il prit part le 25 novembre à l'expédition du mont Tremendad, et reçut au retour les félicitations du général Suchet.

L'année suivante, au siège et à la prise de Lerida, le 14 mai, sa conduite, à la tête du 13e de cuirassiers, lui valut de nouveaux éloges et bientôt après le titre de baron. Général de brigade le 10 avril 1813, il contribua le 25 juin suivant, par une marche forcée de quinze lieues, faite le même jour, à faire échouer les projets des Anglais sur Valence. Contraint de rentrer en France le 29 septembre par le mauvais état de sa santé, il fut nommé le 18 décembre commandant du département de la Somme, et la Restauration, qui le maintint dans ce poste, le fit chevalier de Saint-Louis le 26 août 1814.

Mis en disponibilité le 3 avril 1815, et employé à l'inspection de la cavalerie le 28 mai, il fut choisi par Louis XVIII pour commander le département de l'Allier le 1er septembre suivant. Passé dans la 21 division militaire le 13 novembre 1818, il y obtint le commandement de la 2e subdivision le 22 avril 1818, passa à celui de la 1Modèle:Ere subdivision le 29 avril 1820, et fut admis à la retraite le 17 décembre 1826.

Il est mort à Paris le 7 janvier 1827.

[modifier] Etat de service

  • 1er juin 1788 au 30 mars 1790 : S'engage dans le Régiment de La Rochefoucauld (qui deviendra le 11e régiment d'infanterie de ligne)
  • 20 juillet 1791 : Sous-lieutenant du 2e bataillon de volontaires de première formation
  • 10 janvier 1792 : Lieutenant
  • 23 janvier 1792 : Sous-lieutenant du 20e régiment de cavalerie
  • 1er avril 1793 : Lieutenant
  • 6 avril 1794 : Capitaine
  • 22 décembre 1799 : Aide de camp du Général Gobert
  • 11 octobre 1801 : Chef d'escadron au 20e régiment de cavalerie
  • 8 avril 1803 : Incorporation du 20e de cavalerie dans le 14e de cavalerie, est capitaine à la suite
  • 2 février 1804 : Capitaine titulaire au 8e régiment de cuirassiers
  • 27 avril 1807 : Major au 1er régiment de cuirassiers
  • 13 février 1809 : Colonel du 13e régiment de cuirassiers
  • 10 avril 1813 : Général de brigade
  • 18 décembre 1813 : Commandant de la Somme
  • 3 avril 1815 : Mis en disponibilité
  • 28 mai 1815 : Rentre dans l'Inspection de la cavalerie
  • 1er septembre 1815 : Commandant de l'Allier
  • 17 décembre1826 : Admis à la retraite

[modifier] Décorations, titres, honneurs,...

  • 6 avril 1794 : Citation à l'ordre de l'armée du Nord
  • 14 juin 1804 : Fait chevalier de la Légion d'honneur
  • 8 juillet 1809 : Officier de la Légion d'honneur
  • 1810 : Baron d'Empire
  • 26 août 1814 : Fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis

[modifier] Source

« Guillaume François d'Aigremont », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)