Guerres sacrées

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Le nom de guerres sacrées désigne les guerres menées par l'Amphictyonie de Delphes pour protéger le sanctuaire d'Apollon delphien et punir les sacrilèges.

Sommaire

[modifier] La première guerre sacrée

La première guerre sacrée se déroula de 600 av. J.-C. à 590. Elle naquit d'une querelle entre Delphes et Crisa, sa voisine, une bourgade située à quelques kilomètres au sud-ouest, qui contrôlait la route de Delphes à la mer : il s'agissait du droit, pour Crisa, de lever un péage sur les pélerins.

Crisa fut détruite et sa plaine fertile fut consacrée à Apollon, avec la promesse qu'elle ne serait jamais cultivée.

[modifier] La deuxième guerre sacrée

La deuxième guerre sacrée éclata en 448 : les Phocidiens s'emparèrent de Delphes ; les Spartiates intervinrent pour rendre le sanctuaire aux Delphiens ; enfin Athènes, sous la conduite de Périclès, rétablit le pouvoir à Phocide.

On ne sait pas à quel moment Delphes fut à nouveau libérée, mais les conditions de la paix de Nicias, conclue entre Athènes et Sparte, garantissaient son indépendance.

[modifier] La troisième guerre sacrée

La troisième guerre sacrée fut un événement de grande importance, où se trouva mêlée la plus grande partie de la Grèce.

Thèbes, qui était alors à la tête de l'Amphictyonie, traduisit à l'automne 357 ses ennemis traditionnels, les Phocidiens, devant le Conseil amphictyonique, pour s'être livré à des empiètements sur des terres consacréees à Apollon dans la plaine de Crisa ; ils y avaient cultivé la terre. Condamnés à une lourde amende, les Phocidiens refusèrent de payer et sous la conduite de Philomèlos, s'emparèrent de Delphes (356) ; en 355 l'Amphictyonie déclara la guerre à la Phocide.

Après quelques succès partiels, Philomèle fut écrasé par ses adversaires en Phocide même, à Néon. Sous Onomarcos, successeur de Philomèle, qui puisa sans vergogne dans le trésor de Delphes pour enrôler de nombreux mercenaires et s'allia aux tyrans de Phères, le territoire de la Phocide s'agrandit considérablement, au point de s'étendre depuis le golfe de Corinthe jusqu'à certaines régions de Thessalie.

Cependant, à la demande de la ligue thessalienne et de Thèbes, Philippe II de Macédoine intervint. D'abord vainqueur dans un engagement partiel, il fut ensuite battu à deux reprises par Onomarcos en 353 ; mais en 352, à la bataille du Champ de Crocus (en Thessalie), il vainquit et tua Onomarcos.

En 346, après la paix de Philocrate conclue entre Athènes et la Macédoine, la Phocide se trouva isolée et fut obligée de se rendre à Philippe, qui occupa son siège au Conseil de l'Amphictyonie.

[modifier] La quatrième guerre sacrée

La quatrième guerre sacrée se déroule de l'automne 339 av. J.-C. à l'automne 338. C'est Eschine qui convainc l'Amphyctionie d'attaquer les Locriens d'Amphissie. En effet, ceux-ci ont cultivée la plaine consacrée à Apollon, et reconstruit le port détruit pendant la première guerre sacrée, ce qui est mauvais présage. Les Amphictyons attaquent donc Amphissie, sous la conduite de Philippe II. Philippe va jusqu'à prendre Elatée puis se dirige vers Thèbes. Thèbes s'allie donc à Athènes. Les deux cités combattent les armées macédoniennes, et subissent la défaite de Chéronée, fin août 338. Un lion de pierre est édifié à la mémoire du "bataillon sacré" des Thébains qui périrent. Thèbes est traitée durement par Philippe; Athènes est traîtée avec clémence : c'est la paix de Démade. En effet, Philippe pense qu'il aura besoin de la flotte athénienne lorsqu'il attaquera la Perse. De plus, il craint qu'Athènes ne se révolte si elle est malmenée.

Elle marque la fin définitive de l'indépendance des cités grecques, puisque, en 337, Philippe est proclamé hègémon des Grecs.

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