Guénolé de Landévennec

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Saint Guénolé (en breton Gwennole ou Gwenole/ Gwénolé ) est un personnage religieux qui aurait vécu au Ve siècle en Bretagne.

Il est réputé avoir fondé l'abbaye de Landévennec(ancienement appelé Lann Tevennec).

Sommaire

[modifier] Fête liturgique

Saint Guénolé est fête le 3 mars.


[modifier] Historique

Son père, saint Fragan, et sa mère, sainte Gwenn, auraient débarqué venant probablement du pays de Galles dans la baie de Saint-Brieuc pour se fixer à Ploufragan (Côtes-d'Armor). Guénolé est le troisième fils d'une famille dont les autres enfants sont sainte Clervie, Saint-Jacut et saint Guéthénoc.

Il serait né, soit à Ploufragan, soit à Plouguin où est encore montré le lieu supposé de sa naissance (une motte féodale).

Vers 470, il est confié encore enfant à saint Budoc pour être formé dans l'ermitage de celui-ci, situé sur l'île Lavret, dans l'archipel de Bréhat.

Vers 485, il manifeste le désir de se rendre en Irlande pour vénérer les restes de saint Patrick qui vient de mourir, mais l'apôtre lui apparaît en songe pour lui indiquer qu'il est préférable de rester en Armorique pour y fonder une abbaye. Avec onze autres disciples de saint Budoc, il s'établit dans une autre île appelée Tibidy qu'on a tenté d'interpréter comme l'île de la maison de prières, à l'Hôpital-Camfrout, dans la rivière du Faou.

Au bout de trois ans, en 490, Guénolé, nouveau Moïse, ouvre miraculeusement un passage dans la mer pour aller fonder une nouvelle abbaye sur la rive opposée de l'estuaire à Landévennec, en ayant fait le centre religieux de la Bretagne de l'Ouest, il y meurt en 532. La veille de sa mort, il aurait choisi son successeur, célébré une messe et reçu l'absolution[1].

[modifier] Légende

Guénolé accomplit un miracle sur la personne de sa petite sœur lorsqu'elle était très jeune. Il arriva en effet un jour qu'une oie s'empare des yeux de Clervie et les mange tous les deux. La fillette rentre chez elle en criant de douleur. Guénolé arrive à la maison familiale et trouve ses parents et sa sœur dans la détresse, il décide d'aller récupérer les yeux de Clervie. Il se rend à l'endroit où sont gardées les oies, repère un jars au centre du troupeau. Il l'éventre et reprend les yeux de sa sœur pour les lui rendre. Il la signa de la croix et celle-ci recouvra la vue. C'est ainsi que Guénolé est devenu saint Guénolé.[2]

[modifier] A savoir

  • Les sources historiques sont constituées par les Vies rédigées par l'abbé Gurdisten (Uurdisten) et le moine Clément.

La plus ancienne est une hymne biographique composée par le moine Clément en 24 strophes dans le deuxième tiers du IXe siècle, donc plus de quatre siècles après sa mort. À son tour, l'abbé Gurdisten compose dans le dernier quart de ce même siècle une grande Vita Sancti Winwaloei Cornugallensis en trois livres et qui fut copiée, avec d'autres documents sur l'abbé fondateur, du cartulaire de Landévennec, compilé au milieu du XIe siècle qui est parvenu jusqu'à nous.

  • Un autre texte, plus court et qualifiée de Vie brève que l'on connaît par un manuscrit du XIIIe siècle conservé au British Museum, a longtemps été tenue pour la source de Gurdisten qui se serait contenté de l'amplifier, mais de nombreux chercheurs tiennent à présent ce texte pour un simple abrégé de Gurdisten, réalisé entre le Xe et le XIIe siècle dans le Nord de la France ou en Grande-Bretagne.
  • Les textes suivent les règles de l'hagiographie médiévale et s'attardent sur les nombreux miracles attribués à Guénolé (il ressuscite, guérit, convertit, console, fait jaillir une source, etc.).

Gurdisten se livre également à de nombreuses digressions pour l'édification de ses moines et de ses lecteurs. Finalement, un ange apparaît au saint pour lui dire que « les habitants du ciel réclament sa présence » et Guénolé meurt, comme saint Benoît de Nursie (et à son exemple) au milieu de ses moines en prières. Justement, Gurdisten trouve le moyen d'insérer le diplôme que l'empereur Louis le Pieux a fait remettre en 818 à un des lointains successeurs du fondateur, l'abbé Matmonoc, pour lui donner l'ordre d'abandonner les usages monastiques celtiques au profit de la règle de saint Benoît.

[modifier] Lieux de culte

Il est honoré dans les paroisses où étaient situés des dépendances (souvent des prieurés) de l'abbaye de Landévennec( monastère qu'il bâti [1])  : Concarneau, l'Île-de-Sein, Landrévarzec, Batz-sur-Mer, Locunolé, Locquénolé, Saint-Guénolé (en Penmarc'h), les trois derniers noms étant présents dans de nombreux lieux en Bretagne. Il est également honoré à Prigny, dans la commune des Moutiers-en-Retz, (la plus méridionale de la Bretagne historique), ou la chapelle contient une statue du saint. Mais aussi à Trévou-Tréguignec.

[modifier] Dans la littérature

  • Gwenole apparait dans la légende de la ville d'Ys (ou Is), et la littérature produite autour de cette légende.
  • C'est le personnage central du Mister sant Gwenole.
  • Il intervient dans le roman "Ar gêr villiget", de Yeun Ar Gow.


[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. ab Source: "Tous les Saints du calendrier" de Jacques Chabannes, Librairie Académique Perrin, 1970
  2. Source: Histoires et légendes plouguinoises
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