Grand Capucin
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Grand Capucin | ||
Altitude | 3 838 m | |
---|---|---|
Latitude Longitude |
||
Pays | France | |
Région | ||
Subdivision | ||
Massif | Mont-Blanc | |
Première ascension | Walter Bonatti, Luciano Ghigo 20 au 23 juillet 1951 |
|
Voie d'ascension la plus facile |
escalade | |
Type | ||
Montagne - géographie physique | |
Le Grand Capucin, considéré comme un sommet majeur pour les alpinistes et grimpeurs, est l'un des plus beaux ensembles de type monolithique granitique des Alpes.
D'allure imposante en forme d'obélisque, le Grand Capucin se dresse à presque 400 mètres au dessus du glacier et accuse une verticalité rare qui depuis plusieurs générations attire les grimpeurs de tout poil. Dès le matin, la façade Est s'embrase sous le soleil et sa paroi de granite rouge s'illumine dans des teintes resplendissantes.
Sommaire |
[modifier] Situation et accès
Avec le Mont Maudit au sud-ouest, l'arête de la Brenva et la Tour ronde au sud, à l'aplomb de la partie sud du glacier du Géant, le Grand Capucin se trouve à l'extrémité de la face Est du Mont Blanc du Tacul à côté du Petit Capucin et de la pointe Adolphe Rey.
Les refuges les plus proches sont ceux de Torino (3322 et 3375 m) et celui des Cosmiques (3613 m). À partir du téléphérique de l'aiguille du Midi, descendre plein est jusqu'à l'altitude de 3670 m, puis partir au sud pour passer entre le Gros Rognon à droite et la pointe Lachenal sur la gauche (col du Gros Rognon). Continuer sur le glacier du Géant vers le sud-est jusqu'à la pyramide du Tacul et la pointe Adolphe Rey. Contourner la pointe par l'ouest, passer devant le Roi de Siam et le Petit Capucin jusqu'au pied du Grand Capucin. Il faut compter environ 3 heures de marche selon les conditions climatiques et la saison. L'accès depuis la pointe Helbronner est plus rapide et facile en passant par le pied de la face Nord de la tour ronde.
[modifier] Histoire
La succession de multiples petits surplombs présents un peu partout sur la parois contribua à faire penser aux anciens alpinistes que ce sommet resterait inaccessible.
Malgré la réputation de cette montagne, Walter Bonatti décide de s'y attaquer. Ayant trouvé un coéquipier de Monza, Camillo Barzaghi, tous deux entreprennent l'ascension de la face Est qui débutent le 24 juillet 1950, mais surpris par un orage dès les premières longueurs, ils sont contraints de renoncer.
Trois semaines plus tard, Bonatti qui trouve un nouveau compagnon de cordée nommé Luciano Ghigo, repart à l'assaut du Grand Capucin. Aidé d'une météo moins capricieuse que pendant la première tentative, les deux alpinistes parcourent une grosse partie de l'ascension durant les trois premiers jours. Malheureusement, au troisième bivouac les éléments se déchaînent à nouveau avec le vent et la neige qui font leur apparition. Ils essayent néanmoins de terminer leur projet mais butent sur une difficulté digne de la réputation du Grand Capucin, une dalle de quarante mètres aussi lisse que verticale (6C+). Une nouvelle fois encore, la décision est prise de battre en retraite et ils effectuent une descente qui s'avèrera longue et périlleuse, équipés de cordes en chanvre gelées.
Il faudra attendre une année et une troisième tentative pour venir à bout de ce sommet. C'est le même tandem qui récidive le 20 juillet 1951 et cette fois, il leur faut seulement deux jours pour parcourir la distance déjà ouverte l'année précédente. Ils franchissent alors le fameux « mur » de quarante mètres et se retrouvent une nouvelle fois face à une tourmente météorologique qui les oblige à bivouaquer dans des conditions très précaire. Il leur faut la journée complète du lendemain pour gagner le sommet et pour rejoindre le refuge Torino dans la nuit et la tempête. Cette voie se nomme désormais voie Bonatti et est la première du nom.
Par cet exploit, Walter Bonatti utilise pour la première fois en haute montagne les techniques d'escalade artificielles testées dans les Dolomites dans les années 1930.
De ce fait, certains alpinistes dévalorisent sa performance en critiquant l'utilisation d'une trop lourde logistique pour ses ascensions, trop de pitons, trop de ferrailles qui tendent à minimiser le coté sportif de l'escalade. S'en suivit un débat sur la notion d'équipement ou Bonatti défendait sa vision de l'alpinisme. De nos jours et après beaucoup de progrès sur l'équipement des grimpeurs, quasiment la totalité des voies ouvertes dans le Grand Capucin sont accessibles sans pratique de « l'artif »[1],[2],[3].
[modifier] Voies existantes
Les différentes voies sont décrites dans l'ordre en partant du sud-sud-ouest et en tournant dans le sens anti-horaire autour du Grand Capucin[3],[4] :
orientation | nom de la voie | ouvreurs | date | difficulté par longueur | longueur totale |
---|---|---|---|---|---|
Pilier SSO | O sole mio | Michel Piola, Pierre-Alain Steiner | 21, 22 avril 1984 | VI/A0/ED | 250 m |
Dièdre S | Voie des Suisses | C. Asper, M. Bron, M. Grossi et M. Morel | 24, 25, 26 juillet 1956 | III/IV/V/VI/A1/A2/TD+ | 300 m |
Paroi S | Sourire de l'été | Gaetano et Romain Vogler | 24, 25 août 1981 | VI/A2/ED+ | 300 m |
Paroi S | De fil en aiguille | JL. Amstutz, V. Banderet et R. Vogler | 31 juillet 1991 | VI/VII/A1/EX | 300 m |
Paroi S | Variante Panoramix | C. Dalphin, R. Habersaat, T. Grassin C. Reuille, B. Voltolini | été 1962 | VII/A2 | |
Paroi S | Eau et gaz à tous les étages | Jean-Marc Boivin, F. Diaferia et M. Moioli | 28, 29 juillet 1984 | VI+/A3/ED+ | 400 m |
Paroi S | Voyage selon Gulliver | PA. Steiner et M. Piola | 18, 19 juillet 1982 | VI/A0/ED+ | 300 m |
Paroi SE | Voie Lecco | G. Cariboni, C. Ferrari, C. Mauri, A. Anghileri et P. Negri | 30 juillet, 1er août 1968 | V+/VI/VII/A1/A2/ED | 300 m |
Paroi SE | Flagrant délire | Jean-Marc Boivin, M. Piola | 13, 14 août 1983 | VI/A3/ED+ | 400 m |
Paroi SE | Elixir d'Astaroth | M. Piola, PA. Steiner, R. Vogler | 18, 19, 20 août 1981 | VI/A2/ED+ | 400 m |
Paroi E | Voie Bonatti | W. Bonatti et L. Ghigo | 20, 21, 22, 23 juillet 1951 | IV/V+/VII/A1/A2/A3/TD+ | 400 m |
Paroi E | Po-Eticomania | F. Delisi et E. Jovane | 1er, 2 août 1986 | VII/A2 | 400 m |
Paroi E | Alta tension | MA.Gallego et JL.Gallego | 1983 | ED sup | 250 m |
Paroi E | Directe des Capucines | E. Belin, Jean-Marc Boivin et M. Moioli | 9, 10 juillet 1983 | VI/A0/ED | 400 m |
Face NE | Russkaya Zima (hiver Russe) | M.Devi et A.Klenov | 13,15 février 1999 | ED, A3/6c max | 400 m |
Face NE | Zimniy voyag (voyage hivernal) | A.Routchkine et R.Zaitov | 13 au 17 février 1999 | ED+, A4/6c max | 400 m |
Face NE | Laratoune | F.Gentet, A.Cayrol et F.Bernard | Hiver 1998 | 4+, Course Glace | Permet de faire le tour du GC |
Face N | Paragot-Bérardini | L.Bérardini et R.Paragot | 24,25 juil 1955 | ED | 250 m |
Face N | Marche à l'ombre | D.Brau-Mouret et M.Challamel | 5,6,7 janv 1999 | A2+,5c, mixte, 80° | 250 m |
[modifier] Galerie
[modifier] Références
- ↑ Walter Bonatti, Montagnes d'une vie, éd. Guérin (ISBN 2911755456)
- ↑ Biographie de Walter Bonatti
- ↑ a b (en) Le Grand Capucin
- ↑ Liste des voies du massif du Mont-Blanc, groupe Combe Maudite - Le Grand Capucin