Discuter:Gaule lyonnaise

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[modifier] Les Bretons installés en Lyonnaise III se révoltèrent contre le pouvoir impérial vers les années 450

Les Bretons ou les habitants "armoricains" de la plus grande des deux péninsules de l' Armorique  ?

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En Armorique péninsulaire nous étions encore réputés Armoricains quand Clovis a signé le traité de paix de 497 avec nos baroudeurs anciens . Mais quand Clotaire fils de Clovis se repointe dans la péninsule quelques décennies plus tard , il trouve que c'est la Bretagne et que nous sommes Bretons.

De notre côté nous adoptons d'autant plus facilement l'appellation Bretons qu'à l'époque les Bretons insulaires sont nos meilleurs potes et associés . Dans l'adversité face à tout un quarteron de bandes germaniques , Armoricains et Bretons insulaires se serrent les coudes en tant qu' irréductibles Romains d'occident .

Et , quand je lis que des Bretons installés dans la IIIe Lyonnaise se seraient révoltés contre les Romains , sans plus de précision , c'est déplaisant . Au rayon des réalités historiques on peut dire que les Armoricains ont armoricanisé la Bretagne insulaire , d'abord à l'époque celtique puis à l'époque romaine . L'inverse n'est pas vrai .Il y eut certes des légionnaires originaires de Bretagne insulaires en Armorique et aussi du côté d'Orléans mais leur commandement était Armoricain et très Romain

En dépit des fables qui colportent ce bobard lancé par les rois Francs , les Bretons insulaires n'ont jamais envahi l'Armorique contrairement aux Saxons puis aux Anglais qui toutefois ne sont pas parvenus à s'y maintenir.

Et puis la IIIe Lyonnaise ( Sud-Armoricaine) et la IIe Lyonnaise ( Nord-Armoricaine ) ne cessent absolument pas d'être Romaines en conséquence du conflit opposant les Armoricains à Valentinien III . L'Auguste suprême n'est plus à Rôme mais à Constantinople depuis Constantin . Valentinien III voudrait s'imposer dans les Gaules résiduelles alors qu'il est incapable de renvoyer les Goths et les Burgondes en Germanie . Il réside d'ailleurs à Ravenne et pas à Rôme trop exposée à son goût au danger d'une attaque de barbares . Chef du Commandement Armoricain , Germain l'Auxerrois rentré de Bretagne insulaire , saura faire comprendre qui commande dans les Gaules , à Gôar , roi des Alains. Rappelons que Valentinien III avait envoyé Gôar pour mener une expédition punitive en Armorique , mais Germain l'Auxerrois sut efficacement l'en dissuader .

Votre texte présente l'idée fausse qu'à cette époque l'Armorique cesserait d'être Romaine alors qu'en réalité , seules l'Armorique résiduelle et la Bretagne insulaire résiduelle , demeurent irréductiblement Romaines dans la partie occidentale de l'empire . Toutes les autres régions occidentales de l'empire , y compris Rôme , sont conquises par des barbares Germaniques . Il ne faut pas mettre l'histoire à l'envers comme la culotte de Dagobert. Le territoire romain qui cesse d'être romain n'est nullement l'Armorique résiduelle , mais celui dont s'emparent les Francs.Autrement dit , la Romanie conserve une grande partie de la Troisième Lyonnaise et un petit morceau de Deuxième Lyonnaise ( Avranchin et Cotentin )

Vers 470 , lorsque l'évêque de Clermont Sidoine Appollinaire s'adresse au Riothamus Armoricain , il écrit à un chef Romain tout comme lorsqu'il écrit à Afranius Syagrius. Mais étant donné que Sidoine s'adresse à lui en l'appellant par son titre (" Riotamo suo salutem " écrit-il ) nous n'avons pas de certitude quand à l'identité du Riothamus . Il s'agit très probablement d'Ambrosius Aurelianus dont parle Gildas dans son De Excidio Britanniae. Toutefois Gildas de dit pas explicitement qu'il s'agit du Riothamus . Avec un pied dans l'histoire (chez Gildas ) et un autre beaucoup plus tard dans la légende ( chez Geoffroy de Monmouth ) Ambrosius Aurelianus est par conséquent semi-légendaire . Peut-être à -t - il un lien de parenté avec l'historique Paulus Aurelianus . Disciple de Gertmain d'Auxerre , l'Armoricain Paulus Aurelianus , le suivit outre-Manche , et resta un certain temps en Bretagne insulaire avant de rentrer en Armorique dans son Léon , où il devint évêque . Le fâmeux Sant-Pol des Léonards , c'est lui , Paulus Aurelianus mais en dépit de son nom très romain , il n'a pas été foutu d'initier les Léonards au latin de sacristie . Cela n'a rien d'étonnant , il était disciple de Germain d'Auxerre et Germain d'Auxerre , en bon militaire , tenait à ce qu'on instruise les gens du Jésus , dans leur propre langue . A cet effet , il sut convaincre le Breton insulaire Maewin Succat , petit-neveu de l'illustrissime Martin (évêque de Tours) , de retourner en Irlande où il avait déjà passé six dures années comme prisonnier de guerre et esclave des Scots. Et cette fois Maewin prit sa revanche en devenant le fâmeux Saint-Patrick des Irlandais. L'Auxerrois est convaincant et il sait instruire ses disciples de son savoir faire . Mais Germain est terrible quand il a quelqu'un dans le nez . Païen impéninent , allié des saxons contre son propre peuple , père incestueux qui fait un môme à sa fille , on se demande si Germain n'en a pas rajouté en faisant passer à la postérité ce triste portrait de son ennemi Vörtigern . En réponse à la demande de Germain ,Dieu s'empressa d'envoyer un déluge de feu réduire en cendres la tour du méchant Vörtigern , du moinsd'après le savant Bède. D'autres sources , plus obscures , nous racontent que malgré tout , Vörtigern aurait terminé sa carrière comme moine au monastère de Quimperlé et qu'il serait même devenu un saint , Saint-Guthierm .

Beaucoup plus tard , dans la légende que Geoffroy de Monmouth écrit pour Henri II Plantagenêt , il n'est pas besoin d'être grand clerc pour constater qu'Ambrosius Aurelianus y remplace l'évêque Germain d'Auxerre dans ses fonctions de chef suprême des p'tits gars des légions d'Armorique . Mais Geoffroy de Monmouth a sûrement ses raisons de faire passer Germain à la trappe . Au XIIe siècle ,un évêque marrié et chef de guerre comme l'était Germain d'Auxerre , ne pourrait pas plaire au Plantagenêt . Rappelons que si Ambrosius Aurelianus est semi-légendaire , son frère Uther et son neveu Arthur , sont eux purement légendaire , l'histoire ne les connaît pas du tout . Cependant , si le personnage d' Ambrosius Aurelianus devint quelque peu abracadabrant dans la légende écrite par Geoffroy de Monmouth , il est bon de rappeller qu'Ambrosius y dit lui même être fils d'un Consul du peuple Romain . C'est quand même assez clair comme rappel de romanité , sept siècles après la chute de Rôme.

Retour arrière : A l'époque où le Franc Clovis va bientôt s'emparer d'une grande partie des Gaules , les Gaules résiduelles sont Romaines , l'Armorique est Romaine , la Bretagne insulaire est elle aussi Romaine . C'est un rappel utile à faire à tous ceux qui ont tendance à vouloir nous présenter comme de vieux Celtes conservés dans le formol .

Désolés , mais nous n'avons pas plus de Celtes authentiques que du côté d'Alésia , en Bretagne Armorique .

L'une de nos deux langues de fabrication indigène a des origines celtiques , celle qui jusqu'à une époque relativement récente était encore appelée le troyen par ses locuteurs et locutrices . Mais parler une langue d'origine celtique ne rend pas plus représentatif d'un passé celtique disparu que l'usage d'une langue romane ne donne de qualification pour représenter la Rome antique. La Bretagne a une langue romane tout-à fait indigène , la langue gallèse. Et si au fil des siècles le troyen l'a emporté dans l'ouest de la péninsule ( Basse-Bretagne ou Breiz Izel ) le gallo l'a lui aussi emporté dans la moitié est de la péninsule ( Haute-Bretagne ou Bertaeyn Galleiz ). Puisque le label Bretons nous est commun il serait plus convenable de dire que nos deux langues indigènes sont des langues bretonnes au lieu de réserver le qualificatif "breton " au troyen , la langue d'origine celtique . Les deux zones linguistiques ne sont qu'un résultats récents et dans l'histoire le troyen et le gallo se sont très longtemps cotoyés dans presque route la péninsule .Nous savons par exemple que vers l'an mille , la Bretagne Armorique était toujours une mosaïque linguistique de ces deux langues . Au temps de Saint-Jérôme ; l'ancienne se parlait encore jusqu'à Ancyre ( l'actuelle Ankarra ) chez les Galates - C'était aussi la langue ancienne des Bretons insulaires , à ne pas confondre comme le font certains avec le Gaëlique des Irlandais et des Ecossais. L'intercompréhension avec ces Celtes là , n'était déjà plus possible avant l'arrivée de Jules César

Rappelons-nous qu'à l'époque où Clovis se pointe dans les Gaules , nos élites celto-romaines sont formées de latinistes distingués pratiquant un latin presque académique . C'est ce qui indique que le grand nombre des paysans dont on ne parle pas pratique toujours la langue d'origine celtique dont on ne parle pas non plus . L'indice révélateur de la massification de l'usage du latin , c'est sa déformation qui donne naissance aux langues romanes , mais cela n'arrive qu'un peu plus tard. En 470 , Sidoine Appolinaire nous donne la clé du passage d'une langue à l'autre , lorsqu'il nous dit que la noblesse Arverne vient de prendre la décision de renoncer à l'usage de sa langue ancienne . Sidoine ne nous en dit pas plus long à ce sujet , mais ce petit commentaire mérite une longue réflexion . Si l'aristo Auvergnat cesse d'être bilingue , il est bien évident que le paysan Auvergnat est contraint de se mettre au latin à sa manière pour parvenir à pratiquer des échanges verbaux intelligibles avec son aristo .

Dans ce contexte , en Bretagne Armorique , il y a des localités qui passent au latin comme chez Sidoine mais il y aussi beaucoup de localités qui gardent la langue ancienne , bientôt promue aux honneurs de l'écriture comme le latin . Il y en a peut-être qui sourient en se disant : "drôles de romains qui perdent leur latin !" . A cela il convient de répondre que Constantinople fut une capitale romaine respectueuse des langues régionales , d'ailleurs on parlait surtout le grec , à Constantinople , avant son initiation au turc.

En dépit des attentes très celtiques et préhistoriques que nous formule le grand marché néo-gauloisant , ce n'est pas de la celtitude antique mais de la société celto-romaine que la Bretagne Armorique est chronologiquement héritière . Vers l'an mille , nos aristocrates se montraient encore extrêmement respectueux de ceux qu'ils appelaient les nobles . Ce qualificatif prestigieux ni était pas donné à tous les aristocrates , loin de là , seulement à ceux des familles sénatoriales romaines.

A contrario , sur leurs nouveaux territoires , les Francs ne sont pas parvenus à imposer leur langue germanique , mais à effacer la société celto-romaine dont , entre autres , la langue d'origine celtique. Les rois francs étaient si attachés à leur langue germanique qu'avant Hugues Capet , ils n'eurent jamais besoin de faire appel aux services d'un interprète pour parler avec des francs de langue teudesque venus de l'est . Forts militairement , ils n'en étaient pas moins en nombre très insuffisant pour espérer imposer leur langue , sans les méthodes de Jules Ferry . S'ils ont fait disparaître l'ancienne langue celtique c'est bien sûr parce qu'il ne pouvait tolérer que l'ancienne aristocratie celto-romaine continue à parler avec les paysans dans une langue qu'ils ne comprenaient pas du tout . Alliance avec une certaine église oblige , les Francs avait assez à faire linguistiquement , avec l'apprentissage du latin de sacristie , entre autres pour se faire comprendre davantage que par gestes .

Les rois francs plus ou moins latinisés par nécessité , finissent par adopter une novlangue dérivée du latin qui a tout l'air d'être de l'italien modifié par la voyellisation de ses locuteurs germanisants . On peut penser que tant pour la langue profane que pour le latin de sacristie , ils avaient les moyens de faire venir de Rôme leurs instructeurs Lorsque le conquérant Henri II Plantagenêt en impose l'usage tout aussi bien aux aristocrates Bretons Armoricains qu'à sa cour de Londres , cette novlangue des francs de l'ouest , ce vieux françouais qui s'étend par la filière aristocratique ,est encore inconnu des paysans d'ille de France . Son apprentissage par les usagers de langues d'oïl va peu à peu atténuer la voyellisation germanique et raboter l'accent italien . S'il subit leur influence par massification de son usage , le français n'est pas à l'origine une langue d'oïl . Ces langues sont romanes , mais la prononciation de leurs locuteurs et locutrices est d'origine celtique . La prononciation du français diffère et ne reprend pas cet accent . Les rois francs sont bel et bien parvenus à imposer le français , une langue certes préfabriquée mais bien à eux , et cependant plus accessible aux usagers des langues d'oïl qu'une langue germanique

Vale A tantôt Kenavo