Gaspard Gourgaud

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Gaspard Gourgaud
Naissance : 14 novembre 1783
Versailles
Décès : 25 juillet 1852 61 ans)
Paris
Origine : France France
Allégeance : Premier Empire
Arme : artillerie
Grade : lieutenant-général (1835)
Conflits : Guerres napoléoniennes
Commandement : Artillerie de Paris et de Vincennes (1832), Artillerie de l'armée du Nord (1839)
Distinctions : baron d'Empire (1812), Officier de la Légion d'honneur (1814), pair de France (1841)
Autres fonctions : aide de camp de l'empereur (1811), aide-de-camp du Roi (1832);

Gaspard Gourgaud (né à Versailles le 14 novembre 178325 juillet 1852 à Paris), officier d'artillerie, devint le premier aide de camp, puis l'un des principaux mémorialistes de Napoléon Bonaparte, auquel il sauva plusieurs fois la vie.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Officier d'artillerie

Fils d'un musicien de la chapelle de Louis XVI et neveu du célèbre Dugazon; élève de l'École polytechnique en 1799, puis élève sous-lieutenant à l'école d'artillerie de Châlons. Il entra en 1802, comme lieutenant en second au 7e régiment d'artillerie à pied, et passa en 1803 lieutenant au 6e régiment d'artillerie à cheval, et devint, en août 1804, aide-de-camp du général Foucher.

Dans la campagne de 1805, il se trouva à Ulm, à la prise de Vienne et au passage du Danube. Dans cette dernière affaire, il se signala par un remarquable trait d'audace : profitant du trouble que le passage du pont du Thabor avait jeté dans l'armée autrichienne, il s'élança vers le parc d'artillerie ennemie et s'en empara. Il combattit ensuite à Austerlitz, où il fut blessé; à Iéna, à Prentzlau, à Pultusk, où il reçut la croix d'honneur ; à Ostrołęka où il fut promu capitaine, et à la bataille de Friedland.

II passa ensuite en Espagne, se distingua au siège de Saragosse, rejoignit la Grande Armée et prit part aux journées d'Abensberg, d'Eckmühl, de Ratisbonne, d'Essling et de Wagram.

[modifier] Aide de camp de l'Empereur

C'est en 1811 que le capitaine Gourgaud fut attaché à la personne de l'Empereur comme officier d'ordonnance : il dut cette faveur à l'intelligence avec laquelle il venait d'accomplir la reconnaissance de la place de Dantzig. A dater de cette époque, il ne quitta plus l'Empereur. Dans la campagne de Russie, son zèle et son activité, pour assurer le service de son arme, furent des plus remarquables : blessé à Smolensk, il combattit à Valentina et à la bataille de la Moskowa. A Moscou il eut le bonheur, qui du reste se présenta plusieurs fois dans sa carrière, de préserver les jours de Napoléon Ier : à la suite d'une exploration minutieuse du Kremlin, il découvrit une masse énorme de poudre (400 milliers), que l'incendie était sur le point d'atteindre, et réussit à empêcher cette épouvantable explosion. En récompense de ce signalé service, il fut créé baron.

Lors de la retraite de Russie, son dévouement ne faiblit pas un instant : deux fois il passa la Bérézina à la nage, avant la construction des ponts, pour aller reconnaître la position de l'ennemi. Rentré en France, il vint rendre compte de la situation des débris des troupes françaises à l'Empereur, qui le nomma immédiatement chef d'escadron et premier officier d'ordonnance.

Plusieurs missions importantes lui furent confiées dans la campagne de 1813 et accomplies à la haute satisfaction de l'Empereur. Sa conduite à la bataille de Dresde lui valut la croix d'officier de la Légion d'honneur; il se signala encore à la bataille de Leipzig, à la bataille de Hanau, et exécuta avec une grande vigueur les ordres donnés par l'Empereur pour assurer la retraite de l'armée.

Le baron Gourgaud suivit Napoléon dans la campagne de 1814. À Brienne, il lui sauva la vie : un parti de Cosaques venait de surprendre l'Empereur; déjà l'un d'eux avait sa lance dirigée contre lui, lorsque Gourgaud l'abattit d'un coup de pistolet. Il se trouva à Champaubert, fut blessé à Montmirail, se trouva encore à Nangis, à Montereau, et culbuta les Russes de la position d'Étoutevelles. Ce fait d'armes le fit nommer commandeur de la Légion d'honneur. Il s'empara du faubourg de Reims, à la tête d'une batterie et de deux bataillons d'infanterie, et entra le premier dans la ville.

[modifier] Compagnon d'exil

Il ne se sépara de l'Empereur qu'au moment où ce dernier quitta Fontainebleau, le 20 avril. Dès lors il fit sa soumission au gouvernement et fut, comme tous les officiers du royaume, désigné pour faire partie des Gardes du corps. Mais l'Empereur lni avait laissé en partant l'épée qu'il portait aux Pyramides : ce fut assez pour le faire éconduire.

Lors du retour de l'île d'Elbe, Gourgaud s'empressa de se rendre auprès de l'Empereur; il le suivit-dans sa dernière campagne ; donna à Fleurus de nouvelles preuves de bravoure qui le firent nommer général et aide-de-camp. Au dernier moment de la bataille de Waterloo , il faisait partie du groupe de généraux qui entouraient Napoléon. « Gourgaud, s'écria l'Empereur en montrant quelques pièces abandonnées, faites tirer. » Ce furent les derniers coups de canon de la bataille.

Revenu à Paris avec l'Empereur, en juillet 1815 il l'accompagna à Rochefort et fut choisi pour porter au Prince-Régent d'Angleterre sa célèbre lettre par laquelle il demandait l'hospitalité de son pays (..."tel Thémistocle, je viens m'asseoir au foyer du peuple britannique"). N'ayant pu débarquer, il rejoignit l'Empereur, qui le désigna pour le suivre à Sainte-Hélène. Il partagea cet exil pendant trois années ; mais des difficultés survenues entre lui et le comte de Montholon, amenèrent son retour en Europe.

[modifier] Le mémorialiste

Rayé des rôles de l'Armée, et banni après la seconde Restauration, la France lui était fermée, il se rendit en Angleterre, alla exposer aux souverains réunis à Aix-la-Chapelle toutes les odieuses rigueurs déployées contre le captif de Sainte-Hélène, et ne rentra en France qu'en 1821.

Laissé en non-activité, il s'occupa de la publication de divers ouvrages; il fit paraître en 1823 avec M. de Montholon, les Mémoires de Napoléon à Sainte-Hélène, en 18 volumes; en 1825, un Examen critique de l'histoire de la Grande Armée, du comte de Ségur; et en 1827, une Réfutation des calomnies de la vie de Napoléon, par Walter Scott. Déjà, en 1820, il avait publié une Relation de la campagne de 1815.

Après la Révolution de 1830, Gourgaud, remis en activité, devint successivement commandant de l'Artillerie de Paris et de Vincennes, aide-de-camp du Roi en 1832; lieutenant-général en 1835; commandant en chef de l'Artillerie de l'armée du Nord en 1839 ; président du Comité d'Artillerie et inspecteur général de cette arme. Le gouvernement le chargea en 1841 de l'armement des forts et fortifications de Paris. Cette même année, il fut élevé à la pairie.

En 1840, Gourgaud avait été désigné par Louis-Philippe pour aller assister à Sainte-Hélène, à l'exhumation des restes de l'Empereur et les rapatrier en France (« Retour des Cendres »), mission qu'il accomplit avec un zèle religieux.

Gourgaud recueillit les confidences de Napoléon à Saint-Hélène, en particulier le souhait d'éloigner les sites militaires des frontières, précaution qui ne fut prise qu'après la défaite de 1871, avec la création d'usines d'armement dans le centre de la France.

Son arrière-arrière-petit-fils, Napoléon Gourgaud, époux de la riche héritière américaine Eva Gebhard, créa vers 1925 un "Musée Napoléon" dans l'ancienne maison du commandant de la place de l'île d'Aix ( Charente-Maritime).

[modifier] Source

« Gaspard Gourgaud », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)

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